Pour un psychisme chrétien équilibré : je veux mieux vivre mon présent

Nous avons précisé, dans notre précédent message, que la vie d’un homme se déroule sur trois niveaux : le passé, le présent, l’avenir. Nous avons également précisé que pour bien vivre son présent, le voir équilibré, épanoui, puisqu’il est dans une large mesure tributaire de notre passé, il ne faut pas que notre passé l’entache. Nous avons donc essayé de voir comment nous pouvons guérir de notre passé. Et c’est à chacun de nous de le faire si nécessaire.

Abordons alors ce présent qu’on désire pouvoir bien vivre. Et je le traiterai comme s’il n’avait plus besoin de la guérison du passé. Nous avons dit que s’il est fugitif, il se renouvelle cependant en permanence. Mon présent, je l’ai peut-être pensé au futur, je me le remémorerai dans le passé, mais je le vis en ce moment. Et si je le vis mal, je veux apprendre à mieux le vivre.

Vous me permettrez de me servir de deux exemples concrets pris dans la Bible. Mais pourquoi dans la Bible ? Parce que les personnages qui y sont mis en lumière ont pu mieux vivre leur présent, car ils ont su bénéficier de l’aide divine. Et je pense que c’est aussi ce dont nous avons besoin.

Le premier secret pour bien vivre son présent, c’est de savoir et vouloir s’adapter à son présent.

Je ne vais pas dire que c’est facile. Et c’est du reste pour cela qu’on a besoin de l’aide de Dieu.

Je prendrai le cas du prophète Daniel qu’on peut découvrir dans l’Ancien Testament. Je ne peux détailler tout son cheminement, mais j’en dévoilerai l’essentiel. Né dans une famille princière de la tribu de Juda, il a été éduqué pour vivre en Israël. Encore adolescent, il est déporté à Babylone, et il y devient esclave chez des ennemis. Il n’y retrouve ni sa culture, ni sa religion, ni son environnement. Tout est contre lui et l’agresse. Convenez que c’est un présent bien sombre.

Comment aurait-il pu par exemple le gérer ? Il aurait pu vivre dans le souvenir du passé. Et il n’y aurait rien eu de plus démoralisant. Il aurait pu se laisser couler dans le gouffre de son isolement. Et il tombait dans la dépression ou la neurasthénie. Il aurait pu aussi dire : mais où est Dieu ? Et il perdait la foi. Qu’a-t-il fait ? Il s’est adapté au présent qu’il ne pouvait pas changer. Et comment ?

Il est dit de lui et de quelques autres jeunes gens :

« Le roi donna l’ordre d’amener quelques-uns des enfants d’Israël de race royale ou de famille noble, doués de sagesse, d’intelligence et d’instruction, capables de servir dans le palais du roi, et à qui l’on enseignerait les lettres et la langue des Chaldéens. »

Daniel avait donc des dons et des capacités. Mais nous en avons tous, même s’ils sont différents des siens. Il va accepter de les utiliser à s’instruire, à servir et même à conseiller le roi. Mais je tiens à le préciser, car c’est important, sans renier ses convictions personnelles, et sa foi, même au péril de sa vie.

S’adapter à son présent pour mieux le vivre, pour bien le vivre. Vous me direz : « Mais c’est un cas exceptionnel. Mon présent n’a rien à voir avec celui de Daniel. » C’est sans doute vrai. Mais vous croyez que le présent de Jean-Paul Kauffmann, otage au Liban, pour ne citer que lui, s’annonçait des plus exaltants ? Cet homme n’a-t-il pas eu une force de caractère qui lui a permis, il ne faut pas le cacher, grâce en particulier à la lecture de la Bible, de mieux vivre son présent et de garder son équilibre ?

Et les déportés dans les camps d’internement nazis pendant la guerre ? Un présent des plus cruels. Ceux qui ont su, par un effort constant, conserver un espoir de vie grâce à des petites choses positives, pratiquement sans importance, ont pu survivre, alors que ceux qui n’ont pas eu cette même force se sont souvent laissés couler. Même aujourd’hui, certains détenus comprennent que pour mieux vivre leur incarcération, il leur faut s’investir dans des réalisations motivantes.

Mon épouse qui a été invitée dans trois centres de détention afin d’y présenter son livre : « Le liseron froissé », s’est trouvée dans des salles de classe, avec des prisonniers qui s’instruisent, étudient, passent le bac, préparent une licence ou écrivent un ouvrage. Il est important de savoir s’adapter à un présent, même difficile.

Je préciserai que ce n’est pas bien vivre son présent que de rabâcher constamment son passé : « De mon temps… Autrefois… », avec une énorme dose de nostalgie. C’est vrai, c’était peut-être mieux, mais c’est le passé. Ce n’est pas non plus bien vivre son présent, et là je m’adresse à ceux déjà engagés dans la foi, que de vivre dans une attente passive. J’insiste bien sur « passive », d’un avenir meilleur appelé l’âge d’or. Je vois mal Daniel attendre la fin de la déportation, sans rien faire de positif, tout en mâchonnant sa situation injuste ! Il y a tellement à faire aujourd’hui, ne serait-ce que dans le domaine caritatif, pour ne pas s’abandonner à un présent maussade, mais à le vivre utilement et à s’y épanouir.

Il y a un deuxième secret pour bien vivre son présent. C’est de le maîtriser afin de bien le gérer.

N’oublions pas que le présent est le temps des décisions et des choix. Et il y en a de décisifs et de déterminants. Mal gérés, ils empoisonnent notre présent. Bien conduits, ils en facilitent le déroulement. Pour ces décisions, ces choix, il nous faut intuition, réflexion et sagesse pour bien les orienter. Et Dieu peut nous aider dans ces démarches. Il vous invite à vous pencher sur la Bible, la Parole de Dieu, pour être éclairé, et à prier pour être conduit.

Mais je m’attarderai sur un autre aspect de ce présent à bien gérer, qu’il est de mon devoir de pasteur de dévoiler, car il est appelé à jouer un grand rôle dans notre vie. Il concerne notre relation personnelle avec Dieu. « L’angoisse métaphysique », a écrit le docteur Oscar Forel, « demeure le problème humain fondamental. » Comprenons cela ainsi : l’homme, même quand il s’y refuse, est interpellé par le problème de Dieu, un problème qui l’obsède tant qu’il ne s’est pas ouvert à la grâce.

Et je prendrai comme deuxième exemple biblique, celui du ministre des Finances de la reine d’Éthiopie. Il revient de Jérusalem sur son char et il lit le livre du prophète Ésaïe. Dieu envoie l’évangéliste Philippe à sa rencontre. J’interromps un instant mon récit afin de vous dire que Dieu qui nous aime et cherche à nous ramener vers Lui afin de nous sauver, utilise fréquemment des circonstances pour nous éveiller à la foi. Soyez attentif à cela. C’est peut-être le cas de cette lecture. Donc, Philippe dit à ce ministre : « Comprends-tu ce que tu lis ? »

Étant donné la position sociale de ce dernier, peut-être par orgueil, aurait-il pu répondre : « Bien évidemment ! » Philippe se serait alors éloigné. C’est ainsi qu’on peut refuser la grâce du salut. Mais cet homme a répondu : « Non. » Et son cœur a pu s’ouvrir aux explications de Philippe.

Que de gens perdent le salut que Dieu leur offre, par négligence, par orgueil, par un refus d’écoute ! Cet homme a su profiter utilement de l’instant que Dieu lui offrait.

Cela s’appelle aussi bien vivre son présent.

Et le texte biblique conclut ce récit en précisant que ce ministre poursuivit sa route tout joyeux. Il découvrait un nouveau présent qui allait maintenant orienter autrement sa vie.

N’oubliez pas que c’est dans le présent seulement que l’on peut rencontrer Dieu. Et le présent, c’est essentiellement aujourd’hui. Voilà pourquoi on peut lire dans la Bible :

« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. »

C’est aujourd’hui le jour du salut. Voilà, cher ami, ce que je peux souhaiter pour vous : mieux vivre, et pourquoi pas, bien vivre votre présent.

Paul MOREAU

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