L’Évangile de Luc nous raconte l’histoire de deux disciples de Jésus, qui, après la résurrection de ce dernier, ont vécu des moments très difficiles. Leur histoire est particulièrement édifiante, car elle révèle à la fois la faiblesse de l’être humain, son incapacité à croire au message merveilleux de l’Évangile, et par voie de conséquence, à vivre une vie véritablement transformée par ce que l’apôtre Paul appela un jour « la puissance de la résurrection. »
Au chapitre 24 de l’Évangile de Luc et au verset 13, nous lisons :
« Et voici, ce même jour (c’est—à—dire le jour de la résurrection de Jésus) deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs ».
Ce village se trouvait à une dizaine de kilomètres de Jérusalem. Que faisaient donc ces deux disciples ? Ils rentraient probablement chez eux à Emmaüs, car comme le récit de l’Évangile le montre, ils étaient convaincus que Jésus était bien mort et que tous leurs espoirs de voir Jésus libérer leur peuple et leur pays étaient maintenant anéantis.
En continuant le récit évangélique, nous lisons :
« Jésus s’approcha, et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit : de quoi vous entretenez-vous en marchant ? Et ils s’arrêtèrent, l’air attristé. »
Le premier point qu’il convient d’observer ici, c’est que ces deux hommes étaient tristes. Ils avaient assisté à la mort de Jésus et maintenant ils croyaient que tout était fini, que Jésus ne pouvait plus rien faire pour eux. Ils croyaient que les beaux idéals, les enseignements profonds et convaincants entendus de la bouche de Jésus, l’annonce par-dessus tout que Dieu les aimait, qu’il était non seulement leur créateur, mais qu’il voulait être leur père, qu’il prendrait soin d’eux et leur accorderait jour après jour tout ce dont ils avaient besoin, tout cela s’était effondré ! C’est ce dont ils étaient convaincus. Voyez-vous, le problème de ces deux hommes qui se disaient chrétiens et disciple de Jésus, c’est qu’ils croyaient que Jésus ne pouvait rien faire pour eux.
Le second point remarquable, c’est que ces deux hommes étaient aveugles. Par quoi étaient-ils aveugles ? À la fois par leur tristesse et par leurs préjugés. Par leur tristesse parce qu’ils avaient vu Jésus mourir, et cette tristesse était si grande qu’ils en avaient oublié les paroles miment que Jésus avait prononcée devant eux lorsqu’il leur avait dit, plusieurs mois avant sa mort : « Je serai livré aux païens, on se moquera de moi, on m’outragera, on crachera sur moi et après m’avoir fouetté, on me fera mourir et le troisième jour, je ressusciterai. » (Luc 18/32-33)
Ces paroles, les disciples les connaissaient. Ils les avaient entendues et même plusieurs fois, car Jésus, dans sa bonté, les avait prévenus, mais sous l’effet de l’Événement dramatique que constituait sa mort rapide, ils ne se souvenaient plus de ses paroles. Ils s’attendaient trop à ce que Jésus continue à vivre, à enseigner, à faire des miracles et en fin de compte à libérer leur peuple.
Le troisième point, c’est qu’ils avaient entendu dire que Jésus était bien ressuscité ! Un peu plus loin dans le récit aux versets 22 et 23, voici ce qu’ils avouent en effet :
« Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés ; s’étant rendues de grand matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leur sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit. »
Malgré cela, ses deux disciples ne voulaient pas croire ! Dans leurs préjugés, ils étaient incapables de penser que Jésus pouvait vraiment ressusciter. Et pourtant, on le leur avait bien annoncé, et non seulement il était ressuscité, mais il marchait à côté d’eux ! Non seulement il l’avait annoncé à l’avance, mais il l’avait accompli !
Chers amis, n’en est-il pas souvent ainsi encore de nos jours ? Jésus a parlé. Il a fait des promesses, mais les hommes en général, et les chrétiens en particulier, ont encore du mal à le prendre au mot. Par exemple, Jésus a fait cette promesse :
« Je suis venu afin que ceux qui croient en moi aient la vie et qu’ils soient dans l’abondance. »
Jésus voulait ainsi dire que la vie chrétienne quand elle est vécue dans toute sa profondeur et sa réalité, c’est—à—dire en s’appuyant sur ses paroles est une vie d’Épanouissement total. Celui qui croit en Jésus de tout son cœur découvre véritablement cette vie avec un grand « V », cette vie d’abondance spirituelle qui fait toute la gloire de la vie chrétienne. Et cette vie est à la portée de tous les hommes et de tous les chrétiens.
Jésus dira à ses disciples, avant sa crucifixion :
« Si vous connaissez ces choses (c’est — à — dire son enseignement) vous êtes heureux, pourvu que vous les pratiquiez. »
Le grand problème de l’Église d’aujourd’hui, ce n’est pas qu’elle ignore la vérité, c’est plutôt qu’elle ne la croie pas suffisamment et ne la mette pas suffisamment en pratique. Si les croyants vivaient véritablement comme Jésus l’a demandé, ils comprendraient ce qu’a dit Tertullien, l’un des plus célèbres pères de l’Église : « La vie entière du chrétien est un long jour de foi. »
Le quatrième point important ici, c’est le diagnostic que Jésus prononce après avoir écouté ses deux disciples. Au verset 25, Jésus leur dit :
« Ô hommes sans intelligence, et dont le cœur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffre ces choses, et qu’il entre dans sa gloire ? »
Jésus voit deux problèmes majeurs chez ses disciples :
Premièrement, ils n’ont pas l’intelligence leur permettant de comprendre les choses de Dieu. Il discerne ici et stigmatise l’un des problèmes majeurs de bien des chrétiens. Dieu veut que nous lisions sa Parole avec des yeux neufs et humbles, c’est — à — dire avec un esprit bien disposé à découvrir Dieu tel qu’il est, tel que le dévoilent ses paroles et ses actions. Lorsque nous lisons la Bible, nous devons mettre de côté tous nos préjugés, tout ce qui n’a pas sa source directement dans la Bible, dans ce que Dieu a dit et fait, afin que Dieu puisse se révéler à nous librement. C’est alors seulement que nous le comprendrons et que nous pourrons découvrir tout ce qu’il a préparé pour nous.
Le second problème de ces deux hommes, c’est que leur cœur était lent à croire ce que Dieu avait déjà dit. Lorsque Jésus avait annoncé à l’avance à ses disciples que les moments qu’il passait avec eux prendraient bientôt fin parce qu’il devait mourir puis ressusciter, les disciples auraient dû lui prêter attention. Ils auraient d˚ retenir ses paroles afin de se préparer à croire, le jour où il mourrait, qu’ils ne devraient attendre que trois jours avant de le voir revenir à la vie. Au lieu de cela, ils n’ont pas vraiment écouté ce qu’il disait ce jour-là. Pourquoi cela ? Parce qu’ils ne voulaient pas voir Jésus mourir.
Pour eux, ce n’était pas raisonnable. Ils pensaient tous comme Pierre qui, lorsque Jésus lui annonça qu’il mourrait, le reprit et lui dit : « À Dieu ne plaise, Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! » Cela était tout à fait inconcevable pour Pierre, comme pour les autres. Jésus ne pouvait pas mourir…
Maintenant, cette histoire, comme bien d’autres contenues dans la Bible, se termine vraiment bien. Car Dieu nous aime et il est pris à changer notre vie, en changeant d’abord notre façon de penser. Le problème de ses disciples était bien là : c’était leur mentalité qui devait changer. Ils devaient comprendre que Jésus devait mourir pour le pardon de nos péchés, et qu’il devait ressusciter pour que nous puissions vivre une vie nouvelle. Voyez-vous, ces deux hommes ont accompli un geste qui a signifié leur salut. Alors qu’ils approchaient du village d’Emmaüs où ils se rendaient, ils ont invité Jésus à entrer avec eux. Ils avaient soif de découvrir cet homme qui faisait route avec eux et leur avait si bien expliqué les raisons de leur désarroi et le moyen d’en sortir.
Il en est peut-être de mime pour vous aujourd’hui. Vous marchez peut-être l’air attristé parce que vous pensiez que l’Évangile était capable de transformer votre existence, de balayer vos incertitudes et vos doutes, de vous apporter la paix et la vraie joie. Sachez qu’il est vraiment capable de vous apporter tout cela, car
« Jésus est le même hier, aujourd’hui et pour toujours. »
Écoutez cette invitation qu’il a lancée un jour à des chrétiens qui avaient perdu de vue les merveilles de l’Évangile et de la vie chrétienne :
« Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. » (Apocalypse 3/20)
C’est une image : Jésus se tient à la porte de votre cœur, et il frappe. Il veut vous donner sa joie, sa paix, son amour. Il veut faire de votre vie un long jour de foi. Invitez-Le maintenant, à entrer. Il se fera une joie de transformer votre vie.
par Philippe LE PERRU
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