Conformisme ou non-conformisme

C’est une très vieille histoire. Elle a son cadre au bord d’un lac dans un petit pays méditerranéen. Au petit matin, quelques barques abordent, et les témoins de cette scène ordinaire n’ont sur leur visage ni anxiété ni émotion. L’habitude aidant, ils sont devenus fatalistes. Une nuit, bonne pêche ; une autre, rien. Ce matin, c’est le cas. La nuit durant, Simon a en vain cherché un banc de poissons. Ses filets sont sales, mais ils sont vides, et pour préparer la nuit prochaine, il faut les nettoyer. Le travail commence, méthodique et en silence.

Demain, ce sera la même chose. Hier, il en était de même, et depuis bien des générations, il en est ainsi. Jour conforme au précédent, jour qui semble découpé à l’emporte-pièce et dont seuls quelques ratés, parfois heureux, souvent malheureux, viendront rompre la monotonie et la conformité. Ces vieilles paroles de l’Ecclésiaste me reviennent à l’esprit :

« Avant que le cordon se détache, que le vase d’or se brise, que le seau se rompe à la source et que la roue casse à la citerne, avant que la poussière retourne à la terre comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné »

« Avant », succession de jours mornes, le passé est derrière nous. Nous pouvons le méditer. Mais ce qui donne à ce conformisme son horreur, c’est le « après ». Quand l’esprit retourne à Dieu. Ce trou noir devant nous, inéluctable, terme de cette monotonie angoissée.

Revenons à notre histoire. Simon est toujours là, penché sur ses filets. Le soleil est maintenant plus haut, quand une foule nombreuse arrive. Ce n’est pas jour de fête, pourtant. Un homme marche devant la foule, il semble décidé, on le suit. Il s’approche vers les barques, vers Simon, il lui parle. Certes, Pierre connaît cet homme. Il est connu de lui, ils se sont déjà rencontrés. Aussi, Pierre n’est-il pas étonné de s’entendre appeler par son nom, et l’homme qui a suscité ce grand rassemblement adresse à Pierre une prière :

« Voudrais-tu me conduire à quelques mètres du bord pour que je puisse parler à la foule ? » « Oui, certainement. »

Jésus est exaucé. Comment ? Oui, Jésus est exaucé ! N’a-t-Il pas prié Pierre ? Habitués que nous sommes à demander à Dieu, conformément à notre instruction religieuse, nous oublions que Dieu nous demande, que Dieu adresse depuis des siècles à l’homme ingrat une même prière :

« Veux-tu m’aimer ? Veux-tu me servir ? Puis-je monter dans ta barque ? Puis-je entrer dans ton cœur ? »

Dieu n’est pas conformiste à la manière des hommes. Le conformisme divin est d’une infinie variété et il désire venir apporter un sens au déroulement absurde d’une vie qui se brisera à la source.

Voudrais-tu exaucer Dieu aujourd’hui même, en ce moment même ? Notre esprit raisonneur s’inquiète : et après ? Il n’est pas sage qu’un inconnu entre dans notre vie. Nous voulons mieux connaître Dieu avant de l’exaucer. Que notre cœur est sec, méfiant et ingrat ! Être si exigeant après avoir tant reçu ! Encore une fois, revenons à notre récit. Les rames battent l’eau et leur poussée énergique entraîne le pêcheur et son hôte à quelque distance du bord. De là, Jésus parle. La brise emporte au loin ses paroles, et chacun l’écoute parler avec son cœur des choses de son Père.

Comme tout ce qui sort du cœur, les mots sont chauds, ils vivent. On sent que ce sont des paroles vraies, vécues, qui viennent d’un autre lieu que cette pauvre terre. Tous écoutent, mais il en est un qui, assis au fond de sa barque, écoute plus encore. Plus il écoute, plus il croit. Plus il croit, plus il écoute. Une transformation s’opère et change sa triste conformité en une règle de vie nouvelle, un ordre de pensées nouveau. Il existait, maintenant, il vit. Un tel potentiel doit se libérer. Et Jésus lui parle, à lui tout seul. Les paroles de Jésus sont générales. Sous tous les cieux, l’Évangile est le même, mais il a le pouvoir, pour qui l’écoute avec amour, de devenir personnel. Les mots deviennent chauds, car ils sont vivants, car ils sortent du cœur de Dieu.

Encore une fois, Pierre va obéir. Mais avant, il témoigne de sa foi toute neuve. Il exprime le changement qui s’est opéré en lui. Jésus lui a dit :

« Avance en pleine eau et jette ton filet. »

Et Pierre de répondre :

« J’ai péché toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je jetterai le filet. »

Auparavant, Pierre, conformément à l’habitude, jetait le filet la nuit. Mais, à cause de la Parole de Jésus, il va le jeter de jour. Folie ? Sans la parole de Dieu, sans doute. Sagesse ? Avec la Parole de Dieu, oui.

Et les poissons remplissent le filet. Pierre a exaucé Jésus et Jésus maintenant démontre à Pierre que s’il parle et que Pierre obéit dans la confiance et la foi, sa vie monotone, sa vie trop conforme et trop calquée, deviendra une autre vie, satisfaisante celle-là, exaltante. Alors,

« le jour où la cruche se brisera sur le puits, où la roue se rompra, où la mort viendra »,

Elle sera seulement l’aube d’une vie certaine que le conformisme de Jésus aura engendrée pour l’éternité.

Veux-tu te conformer au monde ou veux-tu te conformer à Jésus ? Choisis : faire tandem avec le Christ, voilà certes quelque chose d’original. Voilà un quelque chose qui a ce goût de jamais vu. C’est si rare, mais c’est si beau. Quelle différence ! Avoir travaillé sa vie durant dans la nuit, et tout à coup, travailler dans la lumière. Avoir, sa vie durant, accumulé les valeurs essentiellement terrestres, et maintenant, avoir dans son âme des valeurs célestes qui transforment la vie. Ce fut si évident pour Pierre qu’il quitta tout et le suivit. Veux-tu quitter ta nuit pour entrer dans la lumière ? Veux-tu trouver autre chose que ce que tu as vu ? Tu es las de ces jours liés à un conformisme qui t’apparaît comme stupide. Veux-tu devenir conforme à l’Être modèle, à Jésus ? Exauce-Le, aime-le. Pour t’aider à le faire, lisons ensemble quelques versets :

« Comme Jésus se trouvait au bord du lac de Génésareth et que la foule se pressait autour de lui pour entendre la Parole de Dieu, il vit au bord du lac deux barques, d’où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l’une de ces barques qui étaient à Simon et il le pria de s’éloigner un peu de terre. Puis, il s’assit, et de la barque, il enseignait la foule. Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : avance en pleine eau et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta Parole, je jetterai le filet.

Lisons la suite :

L’ayant jeté, ils prirent une grande quantité de poissons et leurs filets se rompaient. Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre barque de venir les aider. Ils vinrent et ils remplirent les barques au point qu’elles s’enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit : Seigneur, retire-toi de moi parce que je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu’ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Alors Jésus dit à Simon : ne crains point, désormais tu seras pêcheur d’hommes. »

Et un autre verset :

« Car le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. »

Prions Dieu ensemble maintenant :

« Seigneur, que ceux qui lisent recevoir puisse ta Parole, recevoir en leur cœur cet amour de ta personne qui change la vie, qui illumine le cœur. Seigneur, qu’il en soit ainsi, afin qu’ils soient heureux, qu’ils héritent la vie éternelle, au nom de Jésus. Amen.

par Jean COMTESSE

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