Vaincre l’adversité

Lorsque je l’ai rencontré — nous l’appellerons Charles, pour conserver son anonymat — c’était un homme fatigué, déçu, et plutôt révolté. Il distillait une grande amertume. Charles était un homme du bâtiment, c’était un honnête travailleur, qualifié, consciencieux et apprécié. Un jour, il décida de monter une petite entreprise de maçonnerie. Les affaires prospérèrent, le travail ne manquait pas. Il eut bientôt une dizaine de compagnons, comme l’on-dit dans le métier. Puis, vint la crise, les affaires se ralentirent, les chantiers se raréfièrent, la concurrence des gros se fit impitoyable. Il fallait néanmoins payer les hommes et les écrasantes charges fiscales. Charles connut bien des nuits blanches. Le cœur serré, il dut se séparer un à un de ses ouvriers, et un matin, au bout de dix ans, il fallut capituler : dépôt de bilan, l’entreprise devait fermer.

À quarante ans passés, Charles était au chômage, et toute la famille devait supporter cette situation : sa femme et ses deux grands enfants. Cela ajoutait profondément au désespoir de Charles, qui avait amené les siens à la dérive, pensait-il. 

« Ah ! me déclara Charles sur un ton qui en disait long, quand nous étions prospères, les amis ne manquaient pas, on connaissait bien la maison. Combien de personnes ai-je dépannées, et maintenant, voyez, je n’ai plus rien. Je suis même dans le besoin. Je ne m’en cache pas. Alors, tout ce beau monde m’ignore totalement. Même Dieu me délaisse, vous savez. J’ai toujours été croyant. Oh ! bien sûr, je n’avais pas le temps d’aller à l’église, de m’occuper de cela, mais tout de même, je croyais. »

« Est-ce que vous croyez encore ? »

« Bof ! je ne sais plus, tout ça ne veut pas dire grand-chose pour moi. »

Comment était Charles ? Comment expliquer à ce brave homme que croire en Dieu ne se limite pas à cette vague idée qu’il existe quelque chose ou même quelqu’un au-dessus de nous, que croire en l’existence d’un Dieu, ça ne change pas la vie. La Bible dit que le diable lui-même a cette sorte de croyance. La foi qui fait vivre, la foi qui change la vie, c’est autre chose. Il s’agit d’une relation personnelle, harmonieuse, intérieure, mais très réelle, avec le Dieu vivant. C’est un contact intime, vital, avec celui qui est vivant, toujours présent là où on l’invoque. Je veux parler de Jésus, le Christ, le Sauveur. En dehors de l’Évangile, lu, vécu, la croyance en un Dieu vague et lointain risque de conduire à bien des déceptions.

Comme nous n’étions pas bien loin de chez moi, j’invitai Charles à venir prendre une tasse de café. Au fond de moi, je vous avoue que je priais afin que le Saint-Esprit me donne la sagesse et la meilleure façon de parler à cet homme, de l’aider à découvrir la lumière, à prendre la bonne route, la route qui lui permettrait de sortir de ce sombre tunnel. Ce qu’il fallait déjà pour Charles, c’était un peu de chaleur humaine, un peu de véritable amitié. Et puis, je savais qu’il y avait une solution simple et efficace, mais qui dépendait essentiellement de Charles lui-même ? Comment lui faire comprendre cela ? Comment lui dire ? Comment dire à quelqu’un qui se trouve dans la souffrance, dans la misère, que le bonheur existe ? Qu’il existe pour tout le monde, pour lui en particulier, et pour tous ceux qui sont malheureux. 

Parce que, malgré les apparences, tous ceux qui souffrent sont aimés de Dieu, qui leur tend toujours une main secourable. Le malheureux est semblable au naufragé tombé à la mer. Il se bat, se débat contre les flots qui risquent de l’engloutir, et pourtant, à côté de la main, flotte toujours une bouée salutaire. Mais il faut garder les yeux ouverts et saisir cette occasion de salut.

« Si tu connaissais le don de Dieu »,

Dit Jésus à cette femme affligée. Le drame de cette femme qui parle avec Jésus, c’est qu’elle voudrait justement ce don de Dieu, et son amour. Charles était dans la même situation. Je décidai donc d’aller droit au but :

« Charles, je connais quelqu’un qui peut vous faire sortir de là. Je ne sais pas comment, mais je sais qu’il peut le faire, et ça ne dépend que de vous. »

Son visage changea d’expression, un trait de lumière passa sur lui, mais aussitôt, il se referma.

« Vous savez, j’ai déjà frappé à tant de portes », me dit-il avec une voix lasse.

« Vous n’avez pas encore frappé à celle-là », répliquai-je. Charles ne répondit pas. Alors, sans détour, je lui parlai de Jésus, de l’Évangile, du salut, de la Bonne Nouvelle, du Royaume de Dieu. « Christ est vivant, il nous aime et il nous veut du bien. Lui seul donne un sens à notre vie. Il vous faut rentrer en vous-même, Charles, et lui parler simplement, comme à un ami. Il est votre ami et il vous attend. Il a dit :

« Demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. »

« Et croyez-moi, vous ne recevrez pas seulement quelques bonnes paroles de consolation morale, mais il interviendra dans le concret de votre vie. Il peut transformer les choses. Faites-lui confiance, c’est une affaire entre vous et lui. Toute votre vie peut basculer, changer profondément, dès l’instant où vous déciderez de mettre votre main dans la sienne. »

Charles m’écoutait, il restait silencieux. Au bout d’un moment, il s’exprima : 

« C’est bon d’avoir la foi, je vous admire, mais cela est si peu réaliste, trop merveilleux pour être vrai. Je n’ai plus le cœur à rêver, vous savez. En tout cas, je pense que ce n’est pas pour moi. »

« Qu’est-ce que vous en savez, tant que vous n’avez pas essayé ? »

« Bah ! dit-il, il y a si longtemps que ça ne va plus. »

« Écoutez-moi, Charles, si l’humanité va si mal, c’est parce qu’elle ignore et veut vivre sans se soucier des lois spirituelles qui sont finalement les grandes joies de la vie. Je vous le répète : le succès, l’abondance, existe pour tous, mais ces bienfaits sont la mise en œuvre des grandes lois du monde spirituel. Si nous refusons de boire à la source de la vie, comment s’étonner de ne pas pouvoir apaiser sa soif ? Les sages et les prophètes de la Bible disaient déjà :

« Vous buvez à des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau. »

Par contre, je vous le répète : Jésus promet le bonheur et l’abondance à tous ceux qui veulent et qui acceptent de le suivre. À chacun de choisir ! »

Je voyais bien que toutes ces paroles laissaient finalement mon interlocuteur perplexe. Après lui avoir parlé assez longuement des sources de la vie et de l’amour de Dieu, je l’invitai à tenter une expérience personnelle de foi. Je lui amenai un Nouveau Testament et je soulignai devant lui et pour lui, quelques passages dynamisants :

« Je suis avec vous tous les jours »,

dit Jésus ;

« Demandez et vous recevrez… Je veux que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite… Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir… Ne vous inquiétez pas pour votre vie, Dieu votre Père sait de quoi vous avez besoin. »

Saint Paul affirmait :

« Je puis tout par Christ qui est ma force. »

Il y a tant d’autres passages qui nous stimulent dans la foi et dans la confiance. J’invitai donc Charles à lire et à relire sans cesse ces versets et tout le reste, bien sûr, d’en imprégner sa pensée, à les prononcer le plus souvent possible, à affirmer positivement ces vérités fondamentales.                

À changer totalement, radicalement sa façon de voir, de penser, de juger les choses. L’apôtre Paul dit :

« Soyez transformés par le renouvellement de votre pensée. »

Charles me promit d’essayer. Les jours passèrent. Souvent, je repensais à lui, à nos conversations, au combat dans lequel il était engagé, et j’étais confiant. Je le voyais sortir en vainqueur de cette épreuve, et personnellement, je ne manquais pas de remercier Dieu d’agir dans sa vie et d’éclairer ses pas. Mes activités m’éloignèrent pour un temps de mon domicile, et ce n’est qu’après plusieurs mois que je revis Charles.
Avant qu’il parle, au large sourire qui éclairait son visage, je savais qu’il s’était passé quelque chose.

« J’ai suivi vos conseils, me dit-il, vous aviez raison. Il y a de la dynamite dans l’Évangile, et je ne le savais pas. Maintenant, je peux dire qu’à partir de notre rencontre, j’ai commencé une nouvelle vie. »

Charles m’expliqua l’affirmation des promesses de Dieu, et que la prière et la confiance dans le Christ vivant avaient changé sa vie, transformé ses pensées, illuminé son horizon, et créé en lui un climat de paix intérieure qu’il ne pensait plus réalisable.

« Savez-vous qu’avec l’aide de Dieu, j’ai aussi retrouvé du travail ? Un salaire correct et une dignité que je croyais perdue. »

Bref, je trouvai un homme heureux. Comme on a raison de dire que l’Évangile est une Bonne Nouvelle ! Et quel témoignage ! On ne pouvait en douter, Charles avait vraiment rencontré le Christ dans le fond de son cœur. Comme dit la Bible :

« Il est passé des ténèbres à la lumière, et de la mort à la vie. »

Puisse ce témoignage vous encourager à toujours placer votre foi en Dieu ! 

Pasteur Claude PARIZET

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