Un vide qui a la forme de Dieu (1)

Je voudrais vous parler du vide que peut ressentir l’être humain normalement constitué. Je sais que mon propos pourrait surprendre, car il semble, contrairement à ce que j’affirme, que la vie qui s’offre à nous n’a jamais été aussi pleine d’occupations, de réalisations, de plaisirs, de loisirs. Bien que cela ne soit, il faut le reconnaître, que l’apanage d’une partie seulement de notre humanité. Car il y a, hélas, autour de nous, tout un monde privé de travail, qui ne sait comment occuper ses journées. Tout un autre, privé de moyens et qui vivote chichement. Tout un autre monde, privé de vitalité, donc d’occupations motivantes et dont les heures diurnes comme les nocturnes s’égrènent dans une morne torpeur.

Mais revenons à ceux dont la vie est pleine et quelquefois archi pleine. C’est peut-être vous qui courez d’un travail harassant, stressant, oppressant votre corps et peut-être votre esprit, vers des obligations familiales non moins pressantes et absorbantes, et dont honnêtement vous ne pouvez faire le deuil. Et cela, en ayant tout juste le temps de prendre quelque repos au cours de nuits où le nouveau-né vient encore perturber et raccourcir votre sommeil. J’ai connu cela et tant mieux si d’autres ont plus de temps pour souffler et pour se distraire.

Que l’on soit parmi les désœuvrés, les retraités, les actifs et super actifs — disons les battants dont la vie est pleine — il y a aussi en chacun de nous une partie de notre être qui peut connaître un grand vide. Quelle est donc cette partie-là ? Un texte du prophète Esaïe nous le dit en évoquant

« Le vide de l’âme de celui qui a faim ».

Il n’est pas question ici du vide de l’estomac de celui qui a faim, mais du vide de son âme. Cette faim a donc une autre origine, c’est une faim intérieure. C’est quelque chose qui manque au profond de l’être, c’est-à-dire à l’âme qui est le siège de l’être intérieur. Il y a donc en tout humain un vide que la vie extérieure, faite de tout ce qui la meuble, ne peut combler. Ni le travail, ni la santé, ni la famille, ni la culture, ni les loisirs n’ont le pouvoir de satisfaire cette partie de nous-mêmes parce que ce vide ne peut être comblé que par Dieu. C’est ce qui me fait dire que c’est là un vide qui a la forme de Dieu.

Qu’est-ce qui me permet une telle affirmation ? Cette simple, mais formelle déclaration du Christ :

« L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».

L’homme ne peut se contenter de satisfaire la faim de son estomac avec du pain, et on peut comprendre que le pain puisse aussi symboliser tout ce qui satisfait la partie matérielle de l’être. Mais il a aussi besoin pour vivre, dit le Christ, de satisfaire cette autre faim, celle de son âme et cela, seul Dieu peut le faire. Avez-vous remarqué combien l’art, la littérature, la peinture, la musique évoquent fréquemment ce vide qui est en l’homme ? Mais toutes ces formes d’expression ne peuvent que traduire ce vide sans donner le moyen de le combler, si on veut volontairement exclure Dieu. Or le secret est là, et nulle part ailleurs.

Deux auteurs contemporains, pas particulièrement portés vers la foi, ont écrit un ouvrage intitulé « Le vide de l’âme », dans lequel ils expriment la pensée suivante : « Nous dorlotons, nous soignons davantage nos corps, pendant que notre âme esseulée crie au secours ». Est-ce que ceci ne traduit pas bien cette faim et ce vide de l’âme ?

Un évangéliste, Alain Choiquier, exprime cette même pensée en ces termes :

« L’homme est un être bidimensionnel. Son âme est sa deuxième dimension : sa dimension spirituelle. C’est ce qui explique son éternelle insatisfaction, car en fait il n’alimente et ne satisfait qu’une partie de son être, l’autre crie sa faim ». Et il ajoutait : Ni l’argent, ni le confort, ni le sexe, ni la drogue ne peuvent remplir ce vide qui est en l’homme, car ils n’ont pas sa forme ».

Quelle est donc la forme de ce vide ? Ce vide n’a qu’une seule forme : celle de Dieu. Il ne peut donc être comblé que par Dieu.

Cette angoisse de la vie qui étreint notre jeunesse, cette crainte de la mort qui obsède les aînés, cette insatisfaction même dans l’opulence, n’en cherchez pas la raison ailleurs. Tout cela réside dans l’absence de Dieu. Si vous acceptez le diagnostic et désirez trouver le remède, alors souffrez de m’écouter encore quelques instants vous parler du grand besoin de l’âme que je vais décomposer en trois parties :

  1. D’abord la nourriture de l’âme. Quelle est-elle ? Rappelez-vous les paroles du Christ : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Qu’est-ce qui sort de la bouche de Dieu ? C’est évident : la Parole de Dieu. Dans la Bible c’est Dieu qui parle aux hommes. Tout autre livre, même excellent, écrit par des hommes, peut nourrir l’intellect ou satisfaire la curiosité, mais il ne peut nourrir l’âme. Seule la Bible a ce pouvoir et si je prive mon âme de cette manne céleste, elle criera famine et mon grand vide subsistera.
  2. Ensuite, bien que cela puisse paraître irréaliste, quel est le breuvage de l’âme ? C’est l’eau de la grâce. Lors d’une conversation avec une femme samaritaine, Jésus lui dit en lui désignant le puits : « Celui qui boira de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ». L’eau du puits satisfait les besoins du corps. L’eau de la grâce désaltère l’âme. Mais c’est quoi l’eau de la grâce ? C’est le pardon, la paix, l’espérance qui coulent en nous quand nous croyons que nous sommes graciés par le sacrifice de Jésus sur la croix et que nos péchés confessés ont été pardonnés et effacés. Si je prive mon âme de ce breuvage, elle criera : « Je meurs de soif » et mon grand vide subsistera.
  3. Mais le grand besoin de l’âme, ce sont aussi ses biens légitimes. L’âme possédant des biens, c’est grotesque ! Pas du tout. Bien sûr, pas des biens terrestres et matériels, ceux-là sont pour le corps, mais des biens spirituels. Je ne ferai que les citer faute de temps pour les détailler. Ce sont en particulier la foi, le salut, la vie éternelle. Jésus ajoutait dans son partage avec la Samaritaine : « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau vive qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». Un texte des Écritures précise que Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité. Si je délaisse tout cela, la foi, le salut, l’éternité, mon âme criera sa détresse et son grand vide subsistera.

Avez-vous compris quel est ce grand vide qui a la forme de Dieu ? Reconnaissez que ni la science, ni la philosophie, ni les arts, ni la culture ne peuvent combler ce vide. Et s’ils tentaient de le faire, ce ne seraient que des ersatz. Notre âme, elle, ne s’y trompe pas. Elle ne peut vivre d’ersatz parce qu’ils n’ont pas du tout la forme de Dieu.

Alors, ouvrez votre vie, votre cœur, votre âme au Seigneur et ce vide insoutenable sera merveilleusement et divinement comblé ! Continuez donc, bien sûr, à assumer votre vie matérielle, professionnelle et familiale, mais ne passez pas à côté de votre vie spirituelle.

Elle pourra en effet apporter un soutien aux précédentes qui ne sont pas toujours exemptes de problèmes et ne trouvent pas toujours la solution adéquate.

Retenez cette invitation du Christ :

« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos… pour vos âmes ».

Le chrétien a sans cesse besoin de laisser Dieu le remplir tout à nouveau par son Esprit-Saint. Seule cette présence du Saint-Esprit dans notre vie nous permet de ne plus être vides selon l’expression : « être rempli du Saint-Esprit ».

Pasteur Paul MOREAU


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