Par le pasteur DAVID WILKERSON
Le livre des Hébreux nous dit : « Nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne peut compatir à nos infirmités. Il a été tenté en toutes choses comme nous, sans pécher ». (Héb. 4:15)
Beaucoup de chrétiens sont familiers avec ce verset. Il nous dit que notre souverain sacrificateur, Jésus, ressent nos souffrances avec nous. Le mot grec « compatir » ici veut dire sympathie, le résultat de l’expérience d’une souffrance similaire. En d’autres termes, notre Dieu est personnellement touché par chaque calamité, chaque souffrance, chaque confusion et désespoir qui nous atteint. Il n’y a rien que nous n’ayons expérimenté qu’Il n’ait enduré aussi de quelque façon.
Parce que nous avons un souverain sacrificateur si élevé, nous sommes enseignés. « Venons avec assurance au trône de la grâce pour obtenir miséricorde et trouver grâce et aide dans nos besoins » (Héb : 4 :16).
Il nous est dit : « Votre Sauveur connaît exactement ce que vous traversez. Et Il sait exactement comment exercer le ministère et la grâce envers vous ».
Ma question est :
Lorsque nous sommes dans un grand besoin, comment trouvons-nous la grâce que nous suggère le livre aux Hébreux ?
J’ai entendu plusieurs définitions théologiques de la grâce : une faveur méritée, la bonté de Dieu, son amour spécial.
Mais la grâce prit une signification différente pour moi lorsque ma petite fille de 11 ans, Tiffany, se rendit à l’hôpital pour des tests qui devaient probablement déceler une tumeur au cerveau.
Ma femme, Gwen, et moi-même étions à l’hôpital avec notre fille Debby et son mari Roger, le jour des examens. Alors que nous nous tenions là pour attendre les résultats, tout ce que nous pouvions faire était de prier pour la grâce.
Tout cela arriva si soudainement. La veille, Debby et Roger nous ont appelés afin de prier alors qu’ils amenaient Tiffany chez le médecin. Elle avait de violents maux de tête et commençait à saigner au niveau des yeux. Alors que nous raccrochions, je dis à Gwen : « La vie est si fragile, un simple coup de fil peut renverser votre univers sans dessus dessous ».
Le jour suivant, alors que nous arrivions à l’hôpital en Virginie, Gwen et moi-même avons vu des parents désespérés partout dans le couloir. Ils avaient des expressions anxieuses alors qu’ils partageaient de mauvaises nouvelles concernant leurs enfants. Très souvent lorsque le mot « malin » venait à leurs oreilles certains criaient en agonie, totalement paniqués.
Alors que nous attendions pour écouter le rapport du laboratoire concernant Tiffany, je priais en silence pour avoir la force nécessaire pour accepter le verdict, quel qu’il soit. À ce moment-là, il m’importait peu de connaître la signification théologique du mot grâce. Pour moi, elle voulait dire avoir la paix de Dieu et recevoir toutes les nouvelles éventuelles sans panique. Je priais : « Seigneur, tu fais toutes choses à merveille. Ne permets pas que nous péchions avec nos lèvres, donne-nous la grâce pour supporter cela ».
Puis le tourment de mauvaises nouvelles est arrivé. Tiffany avait une tumeur, la pire des tumeurs, et c’était cancéreux.
J’avais entendu ce mot « cancéreux » 8 fois auparavant. Gwen, Debby et notre plus jeune fille Bonnie s’étaient toutes battues contre le cancer. Merci, Seigneur, elles avaient toutes survécu à ces atteintes graves. Cependant, chaque fois que nous entendions de mauvais résultats, c’était les pires nouvelles que l’on pouvait me transmettre.
Je ne peux pas esquiver ce que nous avons traversé à ce moment-là, Gwen et moi, avec notre petite fille Tiffany. Je peux seulement vous dire que ma douleur m’a conduit dans le livre de Job.
Job était un homme intègre avec une famille unie ; sa femme et lui avaient 10 enfants adultes (7 fils et 3 filles). Job priait pour ses enfants tous les jours, offrant des sacrifices en leur faveur, car Job disait : « Il se pourrait que mes enfants aient péché ou aient maudit Dieu dans leur cœur » (Job 1 :5).
Job ne se doutait pas de ce qui se passait au ciel à ce moment-là entre Dieu et Satan. Il n’avait jamais été averti qu’une calamité soudaine allait tomber sur sa famille. Et la Bible dépeint une succession de scènes horribles. En un seul jour, Job perdit non seulement ses serviteurs et ses possessions, mais ses 10 enfants moururent (Job 1 :13 à 22).
Quand la calamité arrive, il y a deux manières de réagir :
Essayez d’imaginer Job et la perte tragique de sa famille. En quelques heures, tout ce que sa femme et lui avaient de précieux fut ôté de leur vie. Chaque fils bien-aimé, chaque fille, chaque serviteur et servante.
Même dans sa grande souffrance et son chagrin, Job choisit de bien réagir. Sa femme, remplie d’amertume, choisit la mauvaise attitude.
La femme de Job a été remplie d’amertume lorsqu’elle a entendu (Job : 1/16). Alors que les mauvaises nouvelles arrivaient, cette femme refusa d’être consolée et elle accusa Dieu d’une façon insensée, voulant entraîner son mari : « Maudis Dieu et meurs » (Job 2/9). Elle disait en substance : pourquoi Dieu enverrait-il une telle tragédie sur cette famille si bonne ?
Personnellement je ne peux pas blâmer la femme de Job pour sa réaction : si je perdais tous mes enfants et ceux que j’aime en une seule journée, mon cœur pourrait se trouver dans la même condition que le sien. Je crois que lorsque ces mauvaises nouvelles sont arrivées, la femme de Job mourut intérieurement. Elle était physiquement vivante, mais, dans son cœur, elle était « partie ».
Cependant il y avait une autre tragédie à venir : bientôt son mari fut couvert d’ulcères de la tête aux pieds : Job termina sur un lit de cendres, se grattant avec un tesson de bouteille pour enlever sa douleur. À la vue de son aspect, les gens détournaient la tête. Même les amis de Job ne le reconnurent pas tout de suite. Lorsqu’ils le reconnurent, ils étaient incapables de le regarder. Ils s’assirent à distance et commencèrent à pleurer au sujet de ce qui était arrivé à leur ami.
Pendant ce temps, la femme de Job a dû être complètement démoralisée. Son souvenir d’une famille joyeuse, unie, ainsi que ses projets pour l’avenir avaient été démolis. Son monde entier s’était écroulé sous ses pieds.
Elle n’allait jamais expérimenter une joie similaire ou un nouvel espoir. Maintenant, tout en elle mourrait : l’amour, l’espoir, la foi ; la colère et l’incrédulité remplissaient son âme.
Job également souffrait profondément. Cet homme avait besoin d’une parole de réconfort, mais au lieu de cela sa femme lui disait : « Pourquoi restes-tu intègre ? » (Job 2/9).
Deux choses se bousculaient dans la tête de cette femme.
- Elle demandait : « Quel péché as-tu commis Job pour amener un tel jugement de Dieu sur ta vie ? N’essaie pas de me convaincre que tu es encore un homme intègre.
- Alors est-ce ainsi que Dieu traite une famille droite ? Nous avons bâti un autel chaque jour dans notre famille et de façon régulière. Nous avons marché en accord avec Dieu et nous avons utilisé notre abondance pour bénir les pauvres. Pourquoi le Seigneur nous enlève-t-il tout ce qui est précieux pour nous ? Je ne peux pas servir un Dieu qui permet tout cela ».
Puis cette femme prononça ces paroles affreuses : « Maudis Dieu et meurs » (Job : 2/9). Elle prononçait déjà une sentence comme ceux qui l’entouraient. « Je suis déjà morte Job, que reste-t-il pour moi ? Il vaut mieux mourir que de rester sans mes enfants. Alors, viens, maudissons Dieu et mourons ensemble ».
Ces conditions illustrent la bataille avec l’ennemi que chacun de nous doit affronter lorsque la tragédie arrive. J’ai vu cette bataille se livrer récemment chez une jeune fille près de laquelle j’étais assis dans un avion. J’ai remarqué qu’elle pleurait en silence. Je lui ai dit que j’étais pasteur et que je pourrais peut-être l’aider. Elle me répondit : « Monsieur, je ne peux pas croire en votre Dieu ». Elle me raconta que son père était mort soudainement. Elle le décrivit comme un homme intègre et au travers de larmes amères, elle réitéra : « Je ne peux pas croire qu’un Dieu si bon puisse enlever un homme dans la force de l’âge ». Elle avait réagi comme la femme de Job. Elle blâmait Dieu et commençait à tomber dans le désespoir. Même si elle était physiquement vivante, elle était morte à l’intérieur.
Job choisit la bonne réaction : même si sa douleur était intense (Job 2/13), il fit confiance à Dieu au milieu de sa souffrance et de sa peine. Comme sa femme il eut également envie de mourir. Son désespoir était si intense qu’il désirait ne jamais être né. Cependant, au travers de tout cela, Job disait :
« Même s’Il me tuait, je continuerais à espérer en Lui » (Job 13/5).
En substance, Job voulait dire : « Peu importe si cette épreuve doit m’amener jusqu’à la tombe, je continuerai à faire confiance à Dieu — même si je ne comprends pas tout ce qu’Il fait et surtout le but de cette tragédie. Je sais que Dieu a un but éternel. Même s’Il choisit de me supprimer, je lui ferai confiance jusqu’à mon dernier souffle ».
Comme David, à certains moments j’ai eu de l’amertume jusqu’aux larmes. David écrivait : « Oh si j’avais des ailes comme la colombe, je m’envolerais et je trouverais le repos ; voici, je fuirais bien loin, j’irais séjourner au désert ; je m’échapperais en toute hâte, plus rapide que le vent impétueux, que la tempête » (Ps 55/7 à 9).
Cependant, je l’admets, je n’ai jamais expérimenté l’amertume de Job, je n’ai jamais atteint le point où j’ai eu envie de mourir.
Dans cet hôpital de Virginie, Gwen et moi avons vu deux sortes de réactions. Les cas étaient tragiques : un enfant de 2 ans avait chuté de la 21ème marche et était traité pour un traumatisme crânien. Un autre bébé gravement blessé avait été amené d’urgence à l’hôpital par hélicoptère. Une petite fille, pâle et fragile, est passée devant nous avec ses perfusions. Une autre jeune fille devant nous avait un dérèglement mental. Nous pouvions voir quels parents de ces enfants souffrants étaient chrétiens. Alors que nous passions devant certaines chambres, nous avons ressenti une grande paix. Dans ces cas-là, nous pouvions réaliser que Dieu assurait sa protection alors que les parents se tenaient dans la Parole de Dieu. Mais dans d’autres chambres, il y avait le désordre. Nous pouvions percevoir le manque total d’espérance de la part des parents. Ils blâmaient Dieu disant : « Pourquoi un Dieu bon permet-il cela ? » Nous les avons vus dans les couloirs se répéter avec colère :
« Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? »
Lorsque votre épreuve arrive, vous avez un choix à faire :
- Vous pouvez être en colère contre Dieu et demander sans cesse « pourquoi ? »
- Ou vous pouvez dire « Seigneur, peu importe ce qui se passe, je sais que tu as la grâce et le pouvoir de me soutenir. » En tant que disciples de Jésus, nous devons simplement courir vers notre grand Sacrificateur pour obtenir miséricorde et réconfort par le Saint-Esprit.
Nous devons faire confiance à la grâce de Dieu qui connaît tout. Certaines fois nous pouvons pleurer, nous lamenter et vouloir mourir. Nous perdons le sommeil, nos pensées peuvent être assaillies de questions. Cependant, Dieu nous permet de passer au travers de chacune de ces épreuves. Elles font toutes parties de son processus de guérison.
Mais comment nous procurer sa grâce afin d’être aidés dans nos besoins ? Comment cette grâce est-elle dispensée envers nous ? Quand nous sommes au milieu d’une crise, nous ne pouvons pas nous reposer sur quelques définitions théologiques nébuleuses.
Nous avons besoin de l’aide spécifique de Dieu. Comment nous procurer sa grâce dans nos cœurs, notre âme, notre corps physique quand nous souffrons ?
Par le pasteur DAVID WILKERSON
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