S’ARMER DE LA PENSEE DE SOUFFRIR

Lecture 1 Pie 4 : 1-8.

1) FAUSSES CONCEPTIONS.

➢ L’évangile est une bonne nouvelle. Dans un monde submergé par de mauvaises nouvelles particulièrement affligeantes, il est précieux de tendre une oreille attentive au message de Jésus. Il s’agit de recevoir et de vivre les réalités suivantes : Dieu est amour, Il a tout accompli pour délivrer l’être humain de la puissance du péché et de la perdition éternelle. La présence, le secours, le soutien du Seigneur sont assurés pour ceux qui choisissent de marcher par la foi. Ps 3 : 6; 27 : 1; 46 : 2; 94 : 17; Es 43 : 2; Mat 28:20.
➢ Cependant, Jésus n’a jamais promis la facilité, l’absence de souffrances, de douleurs, de situations incompréhensibles d’un point de vue humain. La foi n’est pas un vaccin pour épargner le croyant des épreuves. Le baptême n’immunise pas contre les circonstances défavorables. Une mauvaise compréhension des Ecritures peut conduire un chrétien à croire à l’assurance de la richesse matérielle et financière, à recevoir des réponses toujours favorables à ses prières, à imaginer une vie chrétienne facile.
➢ Le peuple de Dieu doit avoir des pensées bibliques et donc correctes. En effet, un disciple est exposé aux aléas de l’existence comme les incroyants : maladie, deuil, fragilité économique, chômage, difficultés familiales … Il convient donc d’être lucide et sage en rapport avec la vie terrestre tout en ayant les yeux fixés sur les promesses de la beauté de la vie à venir. Apo 21 : 1-4; 21 : 10-27.

2) LES SOUFFRANCES DE JESUS.

➢ Pierre souligne la réalité selon laquelle Jésus a souffert lors de Son incarnation. Le Fils de Dieu a en effet résisté au péché. Parfaitement homme avec une volonté propre, Il aurait pu succomber aux tentations. Mais Il a choisi de soumettre Ses désirs à Ceux du Père et a emprunté le chemin douloureux de l’obéissance. Héb 5:8. Ce verset évoque « l’école de la souffrance ». Jésus a appris à obéir à Joseph et Marie, Ses parents, et à Son Père céleste. Ainsi, Il n’a pas reçu la capacité à obéir après avoir prié 5 minutes, mais Son caractère a été façonné et modelé dans le but de vivre la soumission à la volonté de Son Père. Luc 2 : 51; 22 : 42.
➢ Jésus a traversé des déserts et connu l’âpreté du combat spirituel. Mat 4 : 1. Il n’a pas cédé et est resté ferme dans l’adversité. Il était faible physiquement parce que diminué par 40 jours de jeûne et prières, mais Il était fort spirituellement et mentalement parce que nourri par la Parole et la prière. Mat 4 : 3-11.
➢ Il a supporté l’incompréhension de Ses proches. Ses parents ont perdu de vue Sa mission divine et n’ont pas saisi les raisons de Sa présence dans le temple. Luc 2 : 48-51. Ainsi, un enfant de 12 ans peut être victime d’un manque de clairvoyance de ses parents qui ne saisissent pas ce qui se passe dans son cœur et ne tiennent pas compte de ses souffrances, de ses attentes, de ses aspirations.
➢ Jésus a été incompris, méprisé et rejeté par Sa famille. Marc 3 : 20-21. Le sens de ce texte signifie : « Il a perdu la tête, Il est devenu fou ! ». On peut imaginer la douleur du Seigneur d’entendre publiquement Ses parents partager de tels propos. Nous savons que toute parole négative ou critique à notre encontre nous affecte et nous blesse plus ou moins profondément. Quand elle émane du cercle familial, c’est d’autant plus douloureux.
Il a été rejeté par Ses proches et par beaucoup de connaissances de Son village. Luc 4 : 16-30. Pendant 30 ans, Jésus a habité Nazareth. Il s’était vraisemblablement lié d’amitié avec plusieurs. Il a grandi avec des jeunes de Son âge. Il devait certainement avoir des relations saines avec tous. Mais lorsqu’Il y est revenu pour y exercer Son ministère, Il a trouvé en majorité des gens indifférents ou hostiles.
➢ Jésus a souffert de l’incrédulité des gens : Sa famille proche, notamment Ses frères, Ses disciples, Ses compatriotes juifs. Jean 7 : 2-5; Luc 9 : 41; 19 : 41-44. Dans certaines circonstances, Il ressentait de la révolte et de l’affliction devant la dureté des cœurs Marc 3 : 5. Dans ce verset, « indignation » signifie également « colère courroux ».
➢ Le Seigneur a été particulièrement affligé par Ses propres disciples. Alors qu’Il venait de leur exposer Sa fin tragique avec Sa future arrestation et Sa crucifixion, ils étaient accaparés par une question majeure : lequel d’entre eux était le plus grand ! Marc 9 : 30-37. Cela évoque la souffrance d’une personne qui partage ses douleurs à des gens qui sont surtout préoccupés par leur vie. Après tout, chacun a ses problèmes, on ne peut pas se charger en plus de ceux des autres ! Jésus sait ce que signifie se trouver en présence de proches qui ne saisissent pas pleinement ce que la personne doit traverser et supporter.
➢ Jésus a été souvent indigné, blessé, déçu de l’attachement excessif des hommes pour les affaires de cette terre au détriment des valeurs célestes. Sans perdre la maîtrise de Lui-même, Il a exprimé une saine colère pour chasser les marchands installés dans le temple. Luc 19 : 45-46. Il a dénoncé le manque de considération des choses éternelles et a enseigné à les rechercher en priorité. Mat 6 : 33. C’est la situation de personnes qui ne sont pas comprises quand elles exposent ce qu’elles ont à cœur et qui est essentiel.
➢ Au-delà du mépris, du rejet, de l’incompréhension, le Seigneur a été confronté à l’abandon. Arrêté à Gethsémané, Il s’est retrouvé seul. Mat 26 : 56. Auparavant, ayant eu besoin de la présence de Ses amis Pierre, Jacques et Jean, Il a du lutter seul face à l’angoisse et à la tristesse. Il était à ce moment-là écrasé par l’enjeu spirituel qui pesait sur Sa vie : Il allait se charger des péchés de l’humanité. Mat 26 : 37-38. Sur la croix, alors qu’Il était fait péché et qu’Il se substituait à chaque individu, Jésus a senti le regard de Son Père se détourner un moment de Lui. Mat 27 : 46; 2 Cor 21; Gal 3 : 13.

3) LES SOUFFRANCES DU CHRETIEN.

Le chrétien est soumis à 2 types de souffrances :
a) Les souffrances par lesquelles passe le commun des mortels.
➢ Le disciple vit bel et bien sur la planète terre ! Son engagement avec le Seigneur ne doit pas le conduire à vivre en ermite décalé et déconnecté des réalités de l’existence. La crise actuelle frappe de nombreux secteurs de l’économie. Des chrétiens risquent d’être affectés par cette période difficile car ils sont soumis aux mêmes principes économiques que les incroyants. Cependant, dans Sa grâce et dans sa bonté, le Seigneur est tout puissant pour protéger Ses enfants. Par exemple, le peuple hébreu a été épargné par les nombreux fléaux qui ont frappé l’Egypte. Ex 9 : 23-26; 10 : 22-23.
➢ Jésus a été exposé à des besoins similaires aux nôtres. Il a eu faim. Marc 11 : 12. Il a eu soif. Jean 4 : 7. Il a été exténué et a eu sommeil. Marc 4 : 37-38. Il a pleuré. Jean 11 : 34. Le Seigneur a bel et bien vécu en tant qu’humain dans la société de Son époque. Ses disciples sont également appelés à gérer leurs affaires dans ce monde sans avoir la mentalité et sans utiliser les méthodes illicites de ce monde. Jean 17 : 13-19.
➢ Daniel a été déporté en Babylonie avec les compatriotes de sa génération. Dan 1 : 3-7. Les hébreux ont connu une terrible famine de 7 années au temps de Joseph. Gen 41 : 56-57; 42 : 5. La Palestine a connu une crise économique plongeant des croyants dans la précarité. Un immense élan de générosité a poussé les chrétiens des églises d’Asie à partager leurs richesses. 2 Cor 8 : 1-2; 9 : 1-5. Une famine a sévi à l’époque de Paul. Act 11 : 27-30.
➢ Devant ces réalités, Pierre affirme la nécessité pour le disciple d’être armé pour être en mesure de faire face aux difficultés de ce monde. L’arme dont il est question réside dans le fait d’avoir une pensée selon les Ecritures. 1 Pie 4 : 1. Dans ce verset, « pensée » évoque les notions suivantes : « conception compréhension, volonté, manière de voir et de penser, opinion ». Il s’agit donc bien d’être animé de la manière de penser et de voir du Seigneur. Les conceptions de Dieu ne correspondent pas à celles de l’homme. Es 55 : 8-9. Ainsi, celui-ci a besoin d’un changement et d’un renouvellement de mentalité. Le véritable disciple de Jésus expérimente cette réalité car il est motivé par le désir de coller le plus possible à la pensée de Jésus. Rom 12 : 2; Eph 4 : 23.
b) Les souffrances liées à l’engagement de la foi.
➢ La foi est certainement la plus belle richesse. Elle conduit à la vie éternelle et à une relation vivante avec Jésus. Jean 17 : 3. Cependant, elle occasionne des douleurs car le fidèle disciple du Seigneur est animé du désir de plaire à son Dieu. Comme Christ a souffert dans Sa chair, le chrétien est exposé aux mêmes contraintes. Pierre précise que ces souffrances sont engendrées par la volonté de résister au péché. Le disciple fait le choix de ne plus vivre « selon les convoitises des hommes mais selon la volonté de Dieu ». Décider de rester pur sur un plan sexuel, de ne pas se souiller avec tout ce que proposent les médias, de marcher dans l’intégrité, de renoncer à se venger, de respecter les autres même avec des désaccords, de pardonner et de demander pardon, d’éviter de s’emporter … : toutes ces dispositions demandent de refuser de suivre les penchants de la mauvaise nature. Cela entraîne inévitablement des souffrances.
➢ De plus, imiter Jésus consiste à privilégier des voies qui ne sont pas toujours faciles. Le Seigneur, sur un plan humain, aurait préféré éviter l’agonie de la croix. Mat 26 : 39. Mais Son abnégation et Son amour pour Son Père et pour les hommes ont été plus forts. Il a alors choisi de souffrir dans Sa chair pour accomplir la volonté du Créateur. Selon ce principe, un disciple doit assimiler la notion inévitable de la souffrance dans sa vie : dans son ministère, face aux moqueries et au mépris des autres à cause de sa foi, devant un choix qui coûte mais dont on sait qu’il correspond à ce que Dieu souhaite, dans ses relations avec ses proches inconvertis, dans la gestion de ses biens matériels et financiers…
➢ Etre équipé de la pensée d’avoir à affronter la souffrance est une arme efficace. Elle évite les désillusions, elle prédispose le disciple et le prépare mentalement à cette éventualité, elle rassure car le divin Maître a emprunté ce chemin.
➢ Après avoir amené de nombreuses personnes à la foi, Paul les a exhortées et instruites sur la réalité des tribulations. Act 14 : 22. Vivre le royaume de Dieu est inséparable de certaines souffrances. L’apôtre affirme cette réalité lorsqu’il écrit à l’église de Thessalonique. 1 Thes 3 : 1-4. Il mentionne l’aspect incontournable des épreuves. Il a également le souci de soutenir les chrétiens et de les enseigner pour la consolidation de leur foi. Jésus a également sensibilisé Ses disciples sur le caractère inévitable des douleurs. Jean 16 : 33. Mais Il les a encouragés en les assurant de Sa victoire dans les situations les plus tendues et délicates. Le chrétien n’est effectivement pas abandonné sur la terre et il recevra des récompenses dans le ciel. Mat 5 : 12; Col 3 : 24;
➢ 2 Jean 8.

Philippe LANDREVIE

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