“RENDEZ À CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR…”

Quelle expression solennelle, et tellement désagréable à entendre ! Elle me fait penser à cet homme qui, un jour, écrivit à son percepteur en envoyant un chèque et lui disant :

« J’ai un problème de conscience : je n’arrive pas à dormir depuis quelque temps parce que je vous dois cet argent. Je vous règle donc cette somme et si je ne peux toujours pas dormir, je vous réglerai l’autre moitié de ce que je vous dois. »

« Rendez à César ce qui est à César » (Matthieu 22:21)

Je ne suis pas sûr que ce soit une parole que tout le monde prenne avec beaucoup de plaisir, et pourtant c’est une parole qui peut nous faire réfléchir. Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Cela signifie qu’il faudrait rendre à chacun ce qui lui est dû. Cela nous fait aussi penser à l’argent et sans doute à d’autres choses. Mais, qui a dit cela ? C’est Jésus-Christ Lui-même, alors qu’on Lui lançait un défi pour savoir s’il fallait ou non payer des taxes, qui étaient d’ailleurs tout à fait abusives, en particulier dans le contexte de l’époque de Jésus.

C’était une réponse dont les auditeurs de Jésus se seraient bien passés. Ils auraient préféré qu’Il se range de leur côté pour dénoncer ces taxes, ces impôts abusifs. Mais, Il ne l’a pas fait et a répondu en disant : « Rendez donc à César ce qui est à César » après qu’on lui ait montré une pièce de monnaie avec laquelle, à sa demande, on devait payer ce tribut, cette taxe, cet impôt.

Ce qui est intéressant, c’est que cette pièce de monnaie correspondait plus ou moins à une journée de travail.

Sur le côté « face », on pouvait y voir le visage de l’empereur et il y avait écrit : « Tiber César Auguste » (Fils du divin Auguste). Sur le côté « pile » on y voyait le même Tiber César Auguste, habillé en Grand Prêtre et il y avait écrit : « Tiber César Auguste, Grand Prêtre ».

Autant dire que d’un côté il se présentait comme l’empereur suprême, et de l’autre comme le dieu suprême ou en tout cas celui qui était sa plus proche compagnie.

Pourtant, Jésus, en prenant cette pièce a dit : « Rendez à César ce qui est à César. » Ce qui est curieux, c’est qu’avec les siècles, il semblerait qu’on ait perdu la suite de la phrase. On a souvent un petit peu l’art, nous les humains, de sortir les textes de leurs contextes, surtout lorsqu’ils nous dérangent. 

En fait, Jésus a dit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Il me semble entendre quelqu’un peut-être répliquer :

« Mais moi, je ne dois rien à personne, en tout cas pas à Dieu ! Tout ce que j’ai, j’ai trimé pour l’acquérir et avec tous les soucis et tous les problèmes que je porte, je ne considère pas devoir quoi que ce soit à Dieu. »

Pourtant, la réalité c’est que nous Lui devons la vie, la santé. Bien souvent, c’est lorsque nous sommes malades malheureusement que nous réalisons plus que jamais le privilège d’être en bonne santé. Nous Lui devons la force qu’Il nous a donnée d’acquérir les biens que nous avons. Nous Lui devons tant de choses… Nous Lui devons nos amis, dans le sens où c’est Lui qui nous a donné des proches, des personnes autour de nous. Nous Lui devons nos êtres chers, ceux qui nous entourent, ceux qui nous ont donné la vie, ceux qui nous ont entourés. Et tout ce qu’il peut y avoir comme somme de souffrances, ne dois pas nous faire oublier cela !

La Bible va plus loin, elle dit aussi :

« Nous Lui devons la crainte. »

La crainte dans le sens du respect, dans le fait de reconnaître que Dieu est Dieu et qu’on ne peut pas Le traiter avec désinvolture.

J’aime cette parole de la Bible qui est une prière à Dieu, ou un constat adressé à Dieu :

« Si tu gardais le souvenir de mes fautes, oh ! Dieu, qui pourrait subsister ? Mais le pardon se trouve auprès de toi afin qu’on te craigne. »

Et quelqu’un a dit :

« Celui qui craint Dieu n’a plus rien à craindre. »

C’est un paradoxe, mais c’est vrai ! Craindre Dieu, c’est Le reconnaître comme Celui qui est au-dessus de tout ennemi, de tout ce qui peut être un sujet de crainte et de difficulté dans nos vies. L’Évangile montre qu’on doit à Dieu l’honneur qui Lui est dû, tout comme on doit honorer ceux qui nous entourent en fonction de leur rang — ne serait-ce que parce qu’ils sont tout simplement des êtres humains — créés à l’image de Dieu. À plus forte raison, la  Bible  dit :

« Nous avons à rendre à Dieu l’honneur qui Lui est dû parce qu’Il est Dieu ».

Trop souvent, malheureusement, nous avons créé Dieu à notre image comme certains l’ont dit et ainsi nous avons imaginé que Dieu était injuste ou qu’Il était indifférent et insensible à nos souffrances, à nos épreuves.

Lorsqu’on lit l’Évangile, on peut découvrir ou redécouvrir Dieu sous un tout autre jour. Découvrir que Dieu est amour et veut être un Père. Découvrir que Dieu est Celui qui s’approche de nous et qu’Il nous cherche, alors que nous pensons qu’Il nous fuit. Quelle grave erreur !

« Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Nous pouvons alors trouver la paix véritable. Quelqu’un a dit :

« En donnant sa vie pour nous, Jésus-Christ a payé une dette qu’Il ne devait pas payer. Quant à moi, je devais une dette que je ne pouvais pas payer et c’est précisément cette dette qu’Il a payée. »

Il a payé la dette de notre culpabilité, notre conscience souillée et chargée. Il a payé la dette de toutes nos fautes, de toutes nos amertumes, de toutes nos colères, de toutes nos haines. Il a payé cette dette au prix de sa vie et de son sang, pour que vous et moi nous puissions être affranchis, graciés.

C’est bien de cela qu’il s’agit quand on parle de la grâce, c’est d’être graciés, et la Bible dit que nous pouvons précisément voir cette dette être remise et être affranchis, libérés. D’esclaves que nous étions, nous devenons des hommes et des femmes libres qui peuvent servir Dieu d’un cœur rempli d’amour et de reconnaissance, non pas comme des zombies, des esclaves, des marionnettes, ni des robots ; mais comme des hommes et des femmes libérés par l’amour de ce Dieu de grâce. Pourquoi ne pas reconsidérer notre attitude plutôt que de s’agripper à nos biens, à nos affaires personnelles en disant : Comment rendre à César ce qui est à César ? Voilà qui est déjà bien difficile, alors ne me parlez pas de rendre à Dieu ce qui est à Dieu !

J’aimerais vous lancer, en quelque sorte, ce défi : 

Pourquoi ne pas effectivement reconnaître qu’il y a des choses auxquelles il ne vaut pas la peine de se cramponner ?

Par contre il y en a d’autres qu’il nous faut remettre à Dieu : notre vie, notre âme, notre éternité, peut-être les injustices dont on a été victime, les souffrances que l’on a subies et pouvoir dire : Je veux rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et dire : Seigneur, je te remets ma vie. Toi qui as payé une dette que tu ne devais pas, c’est-à-dire la mienne, moi qui devais une dette que je ne pouvais pas payer : celle de mes fautes, de ma misère. Je reçois ta grâce et ton pardon par Jésus-Christ maintenant. Je veux y croire et le recevoir par la foi, par la confiance dans cette Parole de l’Évangile. Je désire la vivre, apprendre à vivre non pas comme quelqu’un qui croule sous la dette devant la justice, la grandeur de Dieu, mais quelqu’un au contraire qui va vivre avec une grande dette de reconnaissance et d’amour au fond de son cœur.

par Dominique OURLIN

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