Isaac

Lecture Genèse 22 : 1-14.

1) CARACTERISTIQUES D’ISAAC.

Ce récit est souvent cité pour décrire à juste titre la foi remarquable d’Abraham. En effet, le patriarche n’a pas hésité à offrir son fils unique au Seigneur au travers d’un sacrifice qui défiait la logique et la sagesse. Isaac était l’enfant de la promesse d’où allait sortir la descendance d’Abraham. Gen 13 : 14-16; 15 : 1-6; 18 : 11-14. Il était totalement incohérent que le Seigneur reprît le fils qu’Il avait donné. Mais la foi de l’homme de Dieu allait jusqu’à croire en la résurrection des morts qui lui aurait permis de retrouver Isaac. Héb 11 : 17-19.

Néanmoins, ce passage évoque aussi la foi et les qualités d’Isaac. Il est possible d’effectuer le parallèle avec Jésus et avec les disciples qui veulent ressembler au Fils de Dieu.

Isaac était le fils bien-aimé d’Abraham. Ismaël était son enfant mais conçu avec Agar la servante. Il n’avait pas la position ni le statut d’héritier selon la promesse divine. Gen 16 : 1-4. Le patriarche eu plus tard d’autres enfants avec Ketura. Gen 25 : 1-6. Cependant, Isaac fut le seul fils né de la promesse. C’est pourquoi Dieu a parlé à Abraham de son unique. Gen 22 : 2.

De la même manière, le Père a envoyé sur la terre Son Fils unique, Jésus, c’est-à-dire ce qu’Il avait de plus cher et de plus précieux. Jean 3 : 16-17. Cette caractéristique apparait à plusieurs reprises dans les Ecritures. Jean 1 : 14; 1 : 18; 3 : 18; 1 Jean 4 : 9. En développant la réflexion, on peut considérer que chaque créature est unique. Le Créateur n’a pas fait 2 personnages identiques. Même d’authentiques jumeaux présentant de nombreux points de ressemblances physiques, morales et de tempéraments sont dissemblables. Chaque personne est invitée à réaliser son aspect exclusif. Or, ce qui est rare est cher, c’est une des raisons pour lesquelles l’être humain est d’une valeur inestimable. L’harmonie et la paix sont les conséquences de cette merveilleuse réalité à saisir par la foi : je suis précieux aux yeux du Créateur.

Isaac a été le produit d’un miracle divin. Ses parents se heurtaient à 2 obstacles majeurs les empêchant d’avoir une descendance : Sara était stérile et avancée en âge comme Abraham. Gen 11 : 30; 18 : 11. Humainement parlant, il leur était donc impossible de procréer. Mais le Seigneur est le Dieu de la vie. Il demeure le Tout-puissant pour réaliser des œuvres extraordinaires. Il est intervenu et a permis l’arrivée d’Isaac.

Concernant Jésus, Sa naissance a également été miraculeuse. Marie n’était ni stérile ni âgée. Elle est devenue enceinte suite à une opération glorieuse du Saint-Esprit sans aucune action humaine. Luc 1 : 26-35. Ainsi, Joseph est devenu le père  terrestre adoptif de Jésus. Le véritable Père était en fait le Créateur Lui-même. Aujourd’hui encore, le Seigneur est fidèle pour accomplir ce genre de miracle. Selon Sa volonté, un couple stérile ou dans l’impossibilité d’avoir des enfants est capable par la puissance du Saint-Esprit de vivre une merveilleuse bénédiction.

La bible ne se contente pas d’évoquer la naissance naturelle. Elle décrit une expérience fondamentale au niveau spirituel : la nouvelle naissance. Elle est toujours l’œuvre du Saint-Esprit. Elle est surnaturelle car aucun homme n’est en mesure de la créer par lui-même. Elle offre la possibilité à un nouveau converti de vivre réellement le royaume de Dieu. Jean 3 : 3-6. Suite à sa repentance et à sa conversion, quand il s’abandonne entre les mains du Seigneur, l’Esprit agit pour le transformer en une nouvelle créature. 2 Cor 5 : 17. La nature de Jésus est déposée dans son cœur et est appelée à se développer progressivement. La mentalité et les pensées sont changées. Les paroles, le style de vie, les actions liées au comportement sont différentes et correspondent au type d’existence incarné par Jésus. Eph 4 : 22-24; Col 3 : 9-10. Le disciple marche alors sur le chemin de la sanctification et grandit dans sa ressemblance au Fils de Dieu, le modèle parfait. Luc 6 : 40; Eph 4 : 13.

Isaac a été impliqué dans l’adoration avec son père. Gen 22 : 5. Pendant la première partie du trajet, les 2 hommes étaient accompagnés des serviteurs. Ensuite, ils ont poursuivi leur chemin uniquement tous les 2. Jésus a consacré du temps à la foule. Il a passé une partie importante de Son ministère avec Ses serviteurs, les disciples. On Le découvre dans les Ecritures laisser tout le monde pour se retrouver seul en présence de Son Père. Luc 14 : 22-23. Il est précieux de réaliser ce parfait équilibre dans Sa vie. Le chrétien est convié à s’en inspirer. Les temps de louange et d’adoration avec la communauté sont indispensables. Ps 22 : 4; Act 8 : 27. Néanmoins, il est important de savoir dégager des moments seuls avec le Père.

L’adoration est liée aux notions suivantes : « révérer, être uni à Dieu par un sentiment de crainte respectueuse, honorer, se prosterner, se courber, agir avec piété et avec soumission, servir le Seigneur qui est reconnu comme étant infiniment supérieur à l’homme« . Bien évidemment, ces actions peuvent être traduites par des attitudes physiques correspondantes. Mais il s’agit premièrement de positions intérieures profondes.

De plus, dans ce passage, l’adoration est liée à l’offrande de l’holocauste. Lorsqu’un animal était consacré selon ce type de sacrifice, il était entièrement consumé. Tout était brulé sur l’autel. Ainsi, durant les temps d’adoration offerts au Seigneur, le disciple ne se présente pas pour recevoir des bénédictions, des bienfaits. Il ne prie pas pour être secouru, consolé, restauré. Il laisse de côté pour un temps ses besoins, ses attentes, ses aspirations pour chercher à satisfaire les désirs de son Rédempteur. Il est centré sur son Dieu et manifeste le désir de se donner. Ses prières traduisent sa motivation de se consacrer, de s’abandonner, de s’impliquer en faveur du royaume divin et de suivre son Maître. Durant ces moments-là, il s’engage à placer les valeurs de l’Evangile au-dessus des principes de ce monde et avant ses propres considérations. A ce niveau-là, le chrétien est capable d’affirmer : « Me voici, envoie-moi« . Es 6 : 8. L’adoration se résume par cette parole de Jésus : « Non pas ce que je veux mais ce que tu veux« . Mat 26 : 39.

2) L’OFFRANDE D’ISAAC.

Isaac a pris le bois de l’holocauste. Il s’est chargé du matériau qui allait être utilisé pour son sacrifice. Il convient de faire le parallèle avec Jésus qui a porté la poutre qui a servi à la croix sur laquelle Il a été crucifié. Jean 19 : 17. Extrêmement affaibli, un homme a été contraint de L’aider jusqu’au mont Golgotha. Luc 23 : 26. Isaac a obéi à Abraham, ignorant ce qui allait se passer par la suite. Il a fait preuve d’une entière soumission à un moment critique. Il a fait confiance à son père bien que dans l’incertitude. En effet, il savait parfaitement qu’il était nécessaire d’avoir un animal pour offrir un sacrifice. Or, il n’y en avait pas. Ces constats ont du le plonger dans les interrogations et le trouble : « Mais que fait mon père, que se passe-t-il ? »

Dans certaines circonstances, le croyant est confronté à ce genre de questions : « Seigneur, quelle est ton intention ? Où me conduis-Tu ? Que va-t-il se passer ? » Peuvent surgir alors l’inquiétude, la crainte, l’angoisse car on ne comprend pas les événements et on ne les maîtrise pas. De plus, l’inconnue est source de frayeurs. Les disciples n’ont pas compris pourquoi Jésus a tardé à rejoindre Lazare à l’annonce de sa maladie. Jean 11 : 1-7. Ils ont été désemparés lorsqu’il leur a suggéré de nourrir une foule immense avec seulement quelques pains et des poissons. Mat 14 : 15-17. Paul s’est certainement demandé pourquoi le Saint-Esprit l’a empêché dans un premier temps d’atteindre certaines régions à évangéliser. Act 16 : 6-8. Dans toutes ces situations, le Seigneur savait parfaitement ce qu’Il faisait. Jean 6 : 6. Il poursuivait fidèlement Son plan afin de l’accomplir.

Isaac était un homme de foi. Même s’il se heurtait à une totale incompréhension, il faisait confiance à son père car il considérait que ce-dernier savait pourquoi il les conduisait dans cette direction. Le texte ne mentionne aucune plainte de sa part, aucune rébellion, aucune colère, aucun rejet, aucun murmure. Il a poursuivi son chemin en obéissant. Son exemple doit inspirer les chrétiens. La foi ne donne pas accès à toutes les réponses ni à toutes les explications au sujet des choses rencontrées ici-bas. Par contre, elle permet à un homme ou à une femme de Dieu d’avancer malgré les incertitudes et les inconnues car ils s’appuient sur des certitudes : le Seigneur demeure le Maître des temps et des circonstances, Il exerce un parfait contrôle sur toutes choses et Il les fait concourir pour leur bien. Lam 3 : 37; Rom 8 : 28.

Concernant Jésus, sur la montée du Golgotha, Il connaissait parfaitement la suite de Son histoire : on allait Le crucifier. Le Seigneur n’a pas avancé dans l’inconnue. Mais même en ayant conscience de Sa fin de parcours terrible, Il a accepté d’aller au bout de Sa mission. Il aurait pu S’épargner le supplice de la croix. Il a choisi de le supporter par amour afin de sauver l’humanité prisonnière du péché. Jésus a eu le courage d’affronter la souffrance de Ses dernières heures pour nous permettre de recevoir la vie éternelle et parce qu’Il était imprégné du désir d’obéir à Son Père. Ainsi, le véritable disciple suit Son exemple : il accepte les contraintes, les devoirs et les souffrances liés à son engagement spirituel et demeure déterminé à se soumettre à son Seigneur, même lorsque le prix à payer est élevé. Gen 39 : 7-20; Dan 3 : 13-18; 2 Tim 1 : 8; Héb 11 : 24-26. L’exemple d’Isaac et le modèle parfait de Jésus conduisent chaque disciple à se poser la question suivante : « Jusqu’où suis-je prêt à aller pour suivre mon Seigneur ?« 

Abraham et Isaac ont marché tous les 2 ensemble. Gen 22 : 7. De la même manière, le Père et le Fils ont marché ensemble. Ils ont toujours été en communion et sont allés dans une direction identique. Jésus a suivi Son Père fidèlement. La motivation du chrétien doit être de marcher avec son Dieu avec foi, amour, consécration et soumission. Gen 6 : 9; Michée 6 : 8. Il ne s’agit pas seulement de rencontrer le Seigneur de temps en temps mais de vivre avec Lui et de se diriger d’après Ses conseils, Son éclairage et Ses recommandations contenus dans Sa Parole. Ps 32 : 8; 119 : 105; 119 : 130. Il s’agit de remarquer que c’est bien Isaac qui a suivi Abraham et non le contraire. C’est au fils à suivre le père. Certains croyants ont un problème majeur : ils voudraient que le Seigneur les accompagne dans leurs choix qui ne sont pas bibliques. Pour cela, ils se basent sur la grâce et l’amour divins. Même si ces valeurs caractérisent Jésus, Il ne peut pas approuver des orientations qui s’éloignent des Ecritures. Le Seigneur a suivi la volonté de Son Père en toutes choses. Le disciple, fils de Dieu, suit le chemin tracé par le Père Céleste. Ainsi, il marche avec Lui.

Isaac s’est laissé lier par Abraham pour être offert en sacrifice. Gen 22 : 9. Il ne s’est pas opposé ni débattu. Il n’a pas soulevé d’objection. Il a obligatoirement compris à un moment donné qu’il était la victime consacrée par son propre père. Il a donc accepté cette issue. On évoque souvent la foi et l’obéissance d’Abraham. Il convient de souligner celles d’Isaac. On considère à juste titre l’esprit de sacrifice du patriarche. Il s’agit de retenir également celui de son fils.

Parallèlement, Jésus S’est laisser arrêter à Gethsémané alors qu’Il aurait pu échapper à Ses ennemis. Mat 26 : 51-54. Il a accepté un jugement inique et injuste sans chercher à Se défendre. Mat 26 : 62. Il S’est laissé crucifier sans fuir Sa destinée. Il avait en vue notre salut et l’accomplissement parfait du plan divin. Jean 19 : 30. Il a magistralement élevé dans Sa vie la notion qui consiste à s’humilier et à porter Sa croix. Cela signifie pour les disciples d’accepter de composer avec des injustices, des souffrances, des renoncements, des privations, un chemin plus difficile afin d’honorer le Seigneur et de Le suivre. Mat 5 : 39; Luc 9 : 23; 1 Cor 6 : 7.

Philippe LANDREVIE

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