EVANDIS 330 : SOUFFRANCE

Lecture 1 Pi 2 : 18-25.

1) INTRODUCTION.

– En guise d’introduction, je souhaite partager cette expérience faite par une jeune fille lors d’une conversation avec son père. « J’ai trop de problèmes, mieux vaut laisser tomber. C’est ce que dit un jour une jeune fille à son père, cuisinier de son métier. En guise de réponse, il mit 3 casseroles remplies d’eau sur le feu. Dans la première, il mit des carottes, des œufs dans la deuxième et du café moulu dans la dernière. Après 20 minutes, il plaça les carottes dans un bol, les œufs dans un autre, le café dans un troisième. Ensuite, il demande à sa fille : qu’est-ce que tu vois ? Des carottes, des œufs et du café, dit-elle.
Il lui fit toucher les carottes. Elles étaient molles. Puis, il lui donna un œuf. Il était complètement dur. Puis, elle goûta l’arôme délicieux du café. Qu’est ce que tu cherches à me dire, demanda-t-elle ? Ceci : chacune de ces choses a dû faire face à la même eau bouillante. La carotte y est entrée dure et forte, elle est devenue molle et faible. L’œuf était fragile, il est devenu dur à l’intérieur. Et le café ? En entrant dans l’eau bouillante, il l’a entièrement transformée. Et toi, comment réagis-tu dans d’adversité ? Es-tu carotte, œuf ou café ?« 

2) LA CAROTTE.

– En tant que croyant, on peut fonctionner et réagir comme le fait une carotte lorsqu’elle est plongée dans l’eau bouillante. Le moral, la santé psychologique et spirituelle, la forme sont au beau fixe quand les circonstances sont favorables. Puis, confronté à une épreuve, une contrariété, un obstacle, une souffrance, on peut se « ramollir » et se laisser emprisonner par les craintes, les inquiétudes, l’abattement, la résignation.
– Il ne s’agit pas d’affirmer qu’il est anormal pour un disciple de rencontrer ces différents éléments. Jésus a été saisi par la tristesse et des angoisses à Gethsémané. Mat 26 : 36-38. Paul reconnaît avoir côtoyé la détresse et l’abattement. 2 Cor 4 : 8-9. Elie a réclamé la mort. 1 Rois 19 : 4. Job a regretté amèrement sa venue sur terre. Job 3 : 1-4; 10 : 18-19. Il convient de constater l’action et le secours du Seigneur dans toutes ces situations douloureuses.
– Par contre, le danger pour un chrétien est de vivre en permanence avec ces éléments au point qu’ils fassent partie de son mode d’existence, de sa manière d’être. La foi et la confiance dans la force toute puissante de Jésus sont étouffées, paralysées par les pensées négatives et le fatalisme. On devient alors un « croyant carotte« .
– C’est l’attitude des Israélites face à Goliath. 1 Sam 17 : 1-16. L’armée de Saül composée d’hommes forts et durs (comme la carotte) ont été ramollis et réduits à l’impuissance parce qu’ils ont reçu les paroles assassines du géant Philistin. De la même façon, des propos négatifs opèrent une œuvre de destruction et maintiennent dans la faiblesse ceux qui les acceptent. Ps 12; 50 : 16-21; Jér 18 : 18;
Jac 3 : 1-12. Il s’agit donc de les repousser et de placer sa foi dans les Paroles de Jésus. Ps 119 : 14-16; 24; Jér 15 : 16; 2 Tim 2 : 23.
– C’est le comportement des 10 espions qui ont exploré le pays de Canaan. Nomb 13 : 17-33. A la vue des difficultés et des obstacles, ils ont sombré dans le découragement et ont communiqué leur état d’esprit à tout le peuple qui a refusé de s’engager dans la conquête du pays promis. Une génération entière est alors décédée dans le désert. Josué et Caleb ont eux choisi de placer leur confiance dans la présence, le secours, le soutien de l’Eternel car ils étaient convaincus de la réalisation des promesses divines.
– C’est la conduite des disciples lorsque Jésus a été arrêté. Ils ont fui alors qu’ils s’étaient pourtant engagés à rester avec leur Seigneur jusqu’à la mort. Marc 14 : 27-31; 50. Leur belle assurance s’est construite tout au long de ces années où ils ont vu la puissance surnaturelle du Fils de Dieu être manifestée au travers de multiples miracles, guérisons, prodiges. Puis, elle s’est envolée au contact des dangers, de l’insécurité et des menaces.

3) L’OEUF.

– Confronté à la souffrance et à l’opposition, le chrétien est exposé au risque d’endurcissement, d’amertume, de rancœur. Il court le danger de laisser se développer en lui du ressentiment qui peut aller jusqu’à la haine. Ainsi, certains en veulent aux autres, d’autres, bien qu’ils s’en défendent, sont en rébellion intérieure contre Dieu. Gen 37 : 4; Job 3 : 20-22; Jonas 4; Abdias 10; 1 Cor 3 : 1-3; 6 : 6-8; Jac 4 : 1.
– On affirme généralement que l’adversité rapproche l’homme du Seigneur. A s’y pencher de plus près, on réalise que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Plusieurs, même dans le cadre du salut, s’endurcissent. Lorsque la souffrance est mal gérée, elle génère des sentiments négatifs qui produisent des paroles et des comportements agressifs, violents chez les uns ou désabusés, de repli excessif sur soi, d’enfermement chez les autres. Le résultat est toujours une œuvre de destruction.
– Les hébreux, une fois sortis d’Egypte, ont rencontré leur première frustration après 3 jours de marche dans le désert car ils se sont trouvés sans eau. Par la suite, ils ont été exposés à diverses épreuves. A chaque fois, leur réaction charnelle a toujours été la même : ils ont murmuré contre Moïse. Ex 15 : 22-27; 16 : 1-2; 17 : 1-4.
– Lorsque les troupes de David sont arrivées à leur campement, ils ont eu à affronter l’horreur due au passage des Amalécites auteurs du pillage et de l’enlèvement des femmes et des enfants. 1 Sam 30. Au lieu de rechercher la face de Dieu et d’agir par la foi, le peuple s’est endurci par la douleur et a fait rejaillir son malaise intérieur et son amertume sur son chef.
– Ainsi, la déception, l’opposition, la contrariété révèlent si nous sommes des « chrétiens-œufs » !

4) LE CAFE.

– Quand le café est plongé dans l’eau bouillante, il l’a transforme et dégage sa saveur. De la même façon, une feuille de menthe ou de lavande libère son parfum lorsqu’elle est froissée ou écrasée dans la main. Le disciple est appelé à dégager la bonne odeur de Christ dans le sens de refléter la nature et le caractère de Jésus. Il est invité à avoir un bon témoignage qui réjouit le Seigneur, quelles que soient les circonstances rencontrées. 2 Cor 2 : 15; 1 Thes 2 : 10; Jac 3 : 13; 1 Pi 2 : 12. C’est ainsi la meilleure façon de toucher des cœurs et de glorifier Dieu.

a) L’abandon et le renoncement à soi.

– Cependant, il faut bien avouer que l’adversité produit logiquement chez l’individu les réactions charnelles que nous avons citées plus haut. Gal 5 : 19-21. Il ne lui est pas naturel de manifester les qualités divines. Dans ce but, il est essentiel pour le disciple d’apprendre à renoncer à lui-même et à ses tendances. Il doit aussi vouloir être imprégné de la nature de son Seigneur afin de dégager les mêmes arômes spirituels que Lui.
– C’est tout l’enseignement de l’apôtre Paul quand il encourage les chrétiens à mourir à eux-mêmes en se donnant à Dieu afin que la vie de Christ se développe harmonieusement dans les vases humains. Rom 6; 12 : 1; 14 : 7-8; 2 Cor 5 : 15; Gal 2 : 20; 2 Tim 2 : 11.

b) La transformation intérieure.

– En choisissant de ne pas parler et agir selon sa vieille nature, le disciple offre alors la possibilité au Saint-Esprit de produire Son propre fruit. Gal 5 : 22. Au sein de la tempête, il est rendu capable d’expérimenter la paix, la joie, la tranquillité, la sérénité, la tempérance car le Seigneur les manifeste dans son cœur. La force de Dieu est déployée dans son être intérieur pour le conduire à triompher de l’adversité.
– L’Eglise aspire à vivre des prodiges et des interventions impressionnantes et remarquables de la part de Dieu, visibles et évidentes pour tous. Cependant, il convient de ne pas minimiser les miracles plus secrets opérés dans les cœurs car ils conduisent à de profonds changements de vie chez ceux qui les expérimentent.
– Le Saint-Esprit réalise Son œuvre selon le degré d’abandon, de confiance, de foi et de persévérance. Ainsi, même si les circonstances demeurent difficiles, il est possible par la grâce de Dieu de vivre une véritable harmonie morale et spirituelle. Citation de Dietrich Bonhoeffer : « Seules la souffrance et l’endurance produisent l’œuvre parfaite ». Paul Claudel : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu pour l’expliquer. Il est venu pour la remplir de sa présence.« 
– Des hommes ont vécu cette dimension que nous sommes appelés à atteindre : Joseph face à l’injustice. Gen 39; les 3 hébreux devant la mort; Dan 3 : 16-18; les apôtres confrontés à l’opposition.
Act 5 : 40-42; Etienne lapidé. Act 7 : 54-60; Paul en prison. Act 16 : 22-25.

c) Le changement extérieur.

Chaque disciple est destiné à développer sa communion et son intimité de cœur avec le Créateur. C’est une véritable relation vivante qui est appelée à croître et non une routine religieuse creuse et superficielle. Dans ce cadre, le chrétien est imprégné de plus en plus de la vie de Jésus. Au contact de l’adversité, il peut avoir un impact sur son environnement au point de le transformer comme le café agit avec l’eau bouillante. Des situations inextricables trouvent alors une solution satisfaisante car le Seigneur honore la vie du chrétien et intervient pour changer le contexte de façon favorable. 1 Pi 3 : 1-6.
– Ainsi, Sodome a été épargnée par l’Eternel suite à l’intercession d’Abraham qui est montée jusqu’à Dieu comme un parfum de bonne odeur. Gen 18 : 22-33. Les attitudes remarquables d’Esther et de Mardochée ont été utilisées par Dieu pour sauver le peuple juif de l’extermination. Est 4-5-6-7. Le livre des Actes montre la multiplication de l’Eglise dans un contexte de persécution car les chrétiens donnaient leur vie à leur Sauveur et touchaient les cœurs de leurs contemporains.

Philippe LANDREVIE

 

 

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