ETRE UN SOLDAT DE JESUS-CHRIST – 6/7

Lectures Romains 12 : 10; Hébreux 13 : 1.

1) SOLIDARITE ET FRATERNITE.

Suite des qualités requises chez les engagés de l’armée de terre : « Membres d’une communauté solidaire et fraternelle, ils agissent avec honneur, franchise et loyauté« . De toute évidence, ces caractéristiques sont celles de l’Eglise. « Solidarité » et « fraternité » sont des notions très rapprochées. On peut y associer les suivantes : « entraide, être lié, unité, engagement commun« . Dans le monde actuel, les gens savent manifester ces vertus lors de grandes occasions : collecte d’argent lors du Sidaction, du téléthon, lors d’inondations. Néanmoins, dans la vie quotidienne, beaucoup déplorent un manque de solidarité et constatent une progression de l’égoîsme. C’est le règne du « chacun pour soi » car l’individu doit gérer une situation personnelle souvent délicate.

Face à ces réalités, la bible invite les chrétiens à se démarquer des principes agissants de ce monde pour mettre en œuvre le mode de vie selon l’Evangile. L’Eglise n’est pas en priorité une structure administrative. Elle est une entité spirituelle composée de disciples unis les uns aux autres par la solidarité et la fraternité. Elles se déploient dans différentes circonstances :

a) L’épreuve et la souffrance.

Paul a été lapidé dans une ville d’Asie mineure du nom de Lystre. Suite à la guérison miraculeuse d’un homme, plusieurs ont cru, mais des religieux se sont opposés avec violence à l’apôtre. Ce-dernier a failli perdre la vie suite à sa lapidation. Act 14 : 7-19. Dans ce contexte d’hostilité farouche, Paul a expérimenté la solidarité fraternelle. En effet, le passage décrit l’intervention de plusieurs chrétiens : ils ont entouré l’apôtre. Act 14 : 20. Une version précise : « Les disciples faisaient cercle autour de lui« . Ils l’ont protégé, choyé, ils se sont occupés de lui. Devant cette agression, ils ne sont pas restés impassibles, bien au contraire. Leur sollicitude a été efficace puisque Paul a été restauré rapidement et a poursuivi son ministère.

La vie agresse les gens : maladie, handicap, deuil, conflits, précarité, solitude, stress… Il est essentiel pour les soldats de Jésus-Christ de développer les élans de fraternité au milieu des souffrances et des épreuves. Il ne s’agit plus de vivre pour soi uniquement mais d’être attentif aux autres. Cette solidarité se traduit par le fait de repérer les frères et sœurs en difficulté ou détachés de la communion fraternelle. Des contacts téléphoniques, des visites, des moments passés ensemble sont à privilégier pour entourer dans la prière, la présence, l’écoute, le soutien.

L’Eglise est comparée au corps humain. 1 Cor 12 : 12-26. Les membres sont étroitement associés et dépendants les uns des autres. Les croyants électrons libres qui vivent leur foi en autarcie sans implication personnelle dans la communion fraternelle ou qui papillonnent d’une assemblée à une autre ne sont pas dans le plan de Dieu. Une des particularités des disciples unis par le Saint-Esprit est la suivante : ils sont sensibles aux souffrances des autres. 1 Cor 12 : 26. Ils s’impliquent alors concrètement pour manifester la solidarité selon leurs moyens. Ainsi, lorsque Pierre a été emprisonné, la communauté chrétienne s’est retrouvée la nuit pour intercéder en sa faveur. Act 12 : 1-17. Dans cette situation de danger, la prière a été utilisée pour l’entourer. Jésus a précisé que cette entraide fraternelle profonde et véritable est un témoignage pour les gens. Jean 13 : 35.

Les chrétiens sont responsables de partager la solidarité selon Dieu en faveur des incroyants. Cette marque de délicatesse peut les interpeller et les conduire à rechercher ce qui pousse les disciples à agir de la sorte, à savoir l’amour divin.

b) Les convictions.

Joseph d’Arimathée était disciple de Jésus. Pendant un certain temps, il a caché ses convictions par crainte des autres. Mais le jour de la crucifixion du Seigneur, il a remporté une victoire et a osé s’afficher en prenant le corps du Fils de Dieu pour le placer dans son tombeau. Jean 19 : 38. Nicodème a été solidaire dans cet acte courageux et l’a accompagné. Jean 19 : 39-40. Auparavant, il avait défendu la cause de Jésus en s’opposant à ses collègues du sanhédrin. Jean 7 : 50-51.

Josué et Caleb étaient disposés à conquérir le pays de Canaan car leur foi les rendait dépendants des promesses divines. Mais ils  ont été isolés car leurs compatriotes sont restés dans l’incrédulité. Ils ont du faire face à une opposition générale. Nomb 13 : 1-33; 14 : 1-9. De la même manière, les chrétiens peuvent être isolés à cause de leurs convictions. Ils sont mis de côté, méprisés, écartés à cause de leur foi. Néanmoins, il est indispensable qu’ils demeurent solidaires de leurs convictions intérieures afin de rester fidèles au Seigneur. Dieu cherche des hommes et des femmes qui ne vacillent pas facilement et qui ne se laissent pas ébranler par l’opposition de leur entourage. De plus, dans ces conditions, leur foi est fortifiée quand ils se retrouvent ensemble pour partager leur fraternité. Les problèmes qu’ils rencontrent à cause de leur engagement spirituel doivent être compensés par les richesses et la joie de la solidarité fraternelle.

c) Le secours matériel et financier.

La foi ne vide pas l’individu de son humanité. Etre spirituel et équilibré consiste à avoir les pieds sur terre pour considérer les réalités concrètes du quotidien. Ainsi, la solidarité est à partager aussi dans le domaine matériel et financier. La prière, l’écoute, la présence sont indispensables. Cependant, la vie de l’Eglise est aussi composée de générosité, de libéralité, de largesse grâce aux biens et à l’argent. 2 Cor 8 : 1-24; 9 : 1-15; Jacq 2 : 14-17. Les soldats de Jésus-Christ qui participent selon leurs ressources avec foi et de tout leur cœur à la santé financière de l’assemblée sont impliqués concrètement dans un grand élan de solidarité.

d) Les différences entre les disciples.

Certaines activités humaines permettent de gommer partiellement les différences de couleur de peau, de culture, d’âge, de catégorie sociale entre individus. Néanmoins, quand les soldats de Jésus-Christ développent la solidarité, toutes les barrières tombent entièrement. Chaque disciple est responsable de favoriser la fraternité au sein de l’assemblée pour éviter le piège du communautarisme. Ceci se produit quand les réunionnais se réunissent uniquement entre eux, quand les métropolitains invitent à leur table seulement les frères et sœurs blancs, quand les jeunes ne saluent lors du culte que d’autres jeunes, quand les aînés ne parlent qu’aux aînés.

Les disciples ont le devoir de veiller à abattre ces tendances naturelles afin que la fraternité s’exerce entre toutes les catégories de personnes sans exception.

2) LA VIE CHRETIENNE : UNE IDENTITE.

Voici un autre élément de la charte du militaire : « Soldat professionnel, il entretient ses capacités intellectuelles et physiques et développe sa compétence et sa force morale« . Voilà un aspect essentiel : il n’est pas un amateur, mais l’armée avec ses valeurs, ses contraintes, ses devoirs, ses avantages fait partie intégrante de sa vie. Il est un professionnel. Il est un spécialiste qui fait corps avec son engagement.

Il en est de même avec la vie spirituelle. Etre chrétien est une identité. La vie de Jésus imprègne la nature du disciple. Certaines personnes sont qualifiées de « croyant du dimanche« . Effectivement, il est possible de revêtir une attitude spirituelle lors du culte, lors de l’exercice d’un service dans l’assemblée et de ressembler à un incroyant à la maison, en famille, lors des activités de loisirs ou lors des relations avec les connaissances. Etre disciple de Jésus ne signifie pas revêtir un habit spirituel dans un cadre religieux et le ranger dans une armoire lorsqu’on se trouve dans un autre contexte. Normalement, le disciple reste disciple en tout lieu et en tout temps, 24 h / 24 , 7 jours / 7; 365 jours par an, au domicile, à l’église en présence du pasteur et des autres chrétiens comme lors d’un rassemblement de fête de famille où des excès peuvent avoir lieu.

Le soldat professionnel refuse d’accepter les à peu près, les errements et la médiocrité de l’amateurisme. D’ailleurs, lorsqu’une personne fait preuve d’incompétence, de légèreté, d’un manque de sérieux dans un domaine, il lui est reproché son amateurisme. Le soldat de Jésus-Christ ne souhaite pas être un amateur au niveau de la foi. Il désire bien au contraire travailler à devenir excellent pour ressembler à Jésus son modèle. Phil 2 : 12. L’incroyant entre dans le salut par une porte : le Seigneur Jésus. Jean 10 : 7-10. Lorsqu’il se repent de ses péchés, qu’il reçoit par la foi de pardon divin et qu’il se convertit, il bénéficie de la vie éternelle. La Parole et le Saint-Esprit le transforment et il devient une nouvelle personne. Jean 3 : 3-5; 2 Cor 5 : 17. Il est invité à marcher en nouveauté de vie selon la lumière de l’Evangile et à emprunter le chemin que le Fils de Dieu lui montre. Mat 7 : 13-14; Jean 14 : 6.

En communion avec Jésus, il permet à la vie éternelle de se déployer en lui. C’est le sens de Phil 2 : 12. Ce verset peut être traduit de la façon suivante : « Laissez le salut travailler en vous« . Ainsi, le soldat de Jésus-Christ apprend à s’abandonner entre les mains de son Seigneur. Il Lui laisse carte blanche pour développer la vie divine dans son être intérieur. Il est poussé par la motivation de se détourner du péché et de renoncer à sa mauvaise nature afin de permettre à la nature divine de prendre toute la place. Jean 3 : 30; Gal 5 : 22; Héb 12:1.

Le véritable chrétien ne se satisfait pas de la médiocrité ni de l’à peu près dans son existence. Il n’accepte pas de stagner ou de reculer au niveau de sa foi. Il rejette l’idée d’être un amateur dans le domaine spirituel. Pour cela, il s’astreint à une discipline personnelle favorisant la prière, la lecture et la méditation bibliques, la vie d’église en communion avec les autres disciples. Act 2 : 42. Paul a affirmé effectuer des efforts pour atteindre avec la grâce de Dieu la perfection. Phil 3 : 12-14. Le chrétien se concentre sur les progrès à accomplir et les victoires à remporter. Eph 5 : 2; 2 Thes 1 : 3; 1 Tim 4 : 15.

« Le soldat de l’armée entretient ses capacités intellectuelles et physiques« . Le soldat de Jésus-Christ pense en priorité à sa santé spirituelle. Dans un souci de santé générale et d’équilibre, il considère également la vitalité de son âme et de son corps. Ainsi, il est normal que le chrétien ait des activités saines favorisant l’épanouissement de son âme. Rappelons-nous qu’il est essentiel d’éviter de tout spiritualiser et de vider le disciple de sa dimension humaine. De même, prendre soin de son corps et veiller à sa forme est souhaitable. Il convient cependant d’échapper à la pression de la société actuelle qui prône le culte du corps et privilégie la beauté extérieure. 1 Tim 4 : 8.

« Le soldat de l’armée développe sa compétence et sa force morale« . L’Eglise est appelée à exercer Son ministère qui consiste à témoigner du Seigneur afin de permettre au plus grand nombre d’entrer dans le salut pour devenir ensuite d’authentiques disciples. Eph 4 : 11-12. Les œuvres accomplies dans le cadre du service chrétien correspondent à la volonté de Dieu. Eph 2 : 10. Le soldat de Jésus-Christ cherche à progresser dans son ministère et se perfectionne dans le but d’être de plus en plus utile et efficace pour son Seigneur. Si l’excellence est exigée dans beaucoup de domaines de ce monde, à combien plus forte raison le chrétien doit aspirer à produire le meilleur pour les choses concernant le royaume de Dieu.

Philippe LANDREVIE

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