ETRE UN SOLDAT DE JESUS-CHRIST – 5/7

Lecture Galates 5 : 22.

1) LA MAITRISE DE SOI.

Parmi les qualités demandées aux militaires de l’armée de terre, on trouve celle-ci : ils doivent être maitres de leurs forces, respecter l’adversaire et veiller à épargner les populations. La lecture de ces mentions conduit à penser qu’il s’agit d’une belle théorie car les innombrables conflits dans le monde révèlent des atrocités, des excès terribles. Il est même question du viol comme arme de guerre. Dans certains cas, les prisonniers sont loin de bénéficier d’un régime de faveur. Les dérives de l’armée américaine en Irak ces dernières années en sont la preuve. Côté français, nous ne pouvons pas être fiers des monstruosités commises en Algérie et en Indochine.

Pour le soldat de Jésus-Christ, il est essentiel que ces caractéristiques ne restent pas au stade des beaux concepts évangéliques. Le disciple est animé du désir profond et d’une réelle détermination pour mettre en pratique les enseignements du divin Maître. Luc 11 : 28; Jacq 1 : 22.

Etre maître de sa force consiste à être maître de soi. Cette vertu fait partie du fruit de l’Esprit. Dans Gal 5:22, « tempérance » signifie « contrôle de soi, qualité de ceux qui sont maîtres de leurs désirs et de leurs passions, en particulier des appétits des sens, maîtrise de soi empire sur soi-même, modération« . Bien évidemment, la perte du contrôle se traduit par de la violence physique. En France, 1 femme meurt tous les 3 jours à cause des coups portés par le conjoint. Il faut aussi considérer toutes celles qui ne décèdent pas mais qui sont blessées et profondément traumatisées. Les familles chrétiennes se doivent de veiller à se préserver de tels actes.

Dans certains cas, les enfants sont victimes d’atteinte à leur intégrité physique. La bible soutient le châtiment du corps dans le cadre d’une éducation juste et équilibrée. Pro19 : 18; 22 : 15; 23 : 13; 29 : 15; 29:17. Selon Dieu, la fessée fait partie de la panoplie des moyens éducatifs. Il n’est pas question de violence ni de colère mal maîtrisée qui entraîneraient des blessures préjudiciables pour l’enfant. Il n’est pas question de coups traumatisants. Il s’agit simplement de corrections physiques administrées avec sagesse pour amener l’enfant à accepter l’obéissance à l’autorité parentale.

Le problème réside dans les déséquilibres et les excès. Avant, l’éducation était dans beaucoup de familles trop dure et trop rigide avec des châtiments corporels déplacés. Aujourd’hui, le laxisme, l’absence de rigueur, le laisser-aller, l’éducation « light » sont répandues. Certains pays ont même adopté des lois interdisant la fessée. Les parents chrétiens doivent privilégier les recommandations bibliques pour élever leurs enfants.

La maîtrise de soi consiste dans un certain sens au contrôle de la force physique. Il convient également de considérer un autre aspect : l’impact de la langue. Un mauvais usage de celle-ci peut détruire, ravager, blesser. Des personnes peuvent n’avoir jamais frappé quelqu’un avec les poings mais avoir été violents avec les paroles. Jacques a précisé qu’elle est remplie d’un venin mortel lorsqu’elle est sous l’emprise de la mauvaise nature humaine. Jacq 3 : 8. Il est possible de traumatiser une personne avec des propos violents. Jér 18 : 18. Un croyant peut chanter avec beaucoup d’enthousiasme lors du culte, formuler de belles prières, impressionner par ses louanges et malheureusement se laisser aller à la critique, à la calomnie, à la médisance à l’encontre de son entourage. Jacq 3 : 9-12. La tempérance est l’art de dompter et de canaliser les propos et les attitudes.

Ainsi, le soldat de Jésus-Christ capable de maîtriser ses paroles est apte à être un instrument de bénédiction pour les autres. Il est invité à prendre conscience de l’immense bienfait produit pas des propos bienveillants et remplis de grâce. A une époque où les armoires à pharmacie sont pleines de médicaments et où l’individu a le réflexe des traitements pour soulager ses douleurs et ses maux, il convient de considérer attentivement l’enseignement biblique. Les hommes et les femmes de Dieu communiquent guérison, restauration, secours au travers de leurs paroles. Pro12 : 18. L’âme est souvent affectée par des souffrances réelles : pensées noires et négatives, déprimes, dépressions, moral en berne. Beaucoup rencontrent ces réalités. Pour relever les affligés, les frustrés, les déçus, Dieu cherche des disciples qui guérissent et apportent un véritable soulagement grâce à des paroles appropriées.

Des propos bienfaisants sont doux à entendre pour celui qui souffre. La bible les compare à un rayon de miel. Pro16 : 24. Ils ont un effet béni sur l’être intérieur. Cependant, ce verset va plus loin. Il signale que les paroles encourageantes et constructives produisent un résultat positif sur le corps. « Salutaires » peut être remplacé par « remèdes« . Ainsi, ce passage permet d’arriver à la conclusion suivante : le soldat de Jésus-Christ est en mesure de favoriser la guérison de l’âme et donc du corps avec des paroles imprégnées d’amour, de compassion, de patience, d’encouragements, de valorisation. Il est donc question de la réalité psychosomatique. En effet, quand le moral remonte, le corps est plus facilement conduit sur le chemin de la restauration. A l’inverse, le corps demeure prisonnier parfois de certaines maladies parce que l’âme et l’esprit sont perturbés fortement. Bien évidemment, tout ceci est à considérer en y associant l’action merveilleuse du Saint-Esprit qui intervient lorsque les recommandations des Ecritures sont mises en pratique.

Une église en bonne santé est caractérisée par des chrétiens qui bénissent et évitent de maudire. Plusieurs questions doivent être posées : « A quand remonte le dernier compliment que j’ai adressé ? Ai-je l’habitude d’encourager les autres ? Quelle est ma tendance dominante : faire des reproches ou être reconnaissant pour ce que les autres sont et pour ce qu’ils font ? » Quelqu’un peut dire : « Mais ce n’est pas dans ma nature de dire aux gens que je les apprécie, je n’ai pas été éduqué dans ce sens« . Il est important alors de se laisser transformer par le Saint-Esprit afin de revêtir de plus en plus la nature de Christ. Jésus savait en effet encourager, valoriser, stimuler par des propos positifs. Mat 8 : 10; 25 : 21; Marc 5 : 34. Paul a su faire l’éloge de ses compagnons. Rom 16 : 3-4; 16 : 12; 2 Tim 1 : 16-18; 4 : 11; Philé 4-5.

Ainsi, pour plaire au Seigneur, il s’agit de s’abstenir de propos malveillants, désobligeants, blessants. La maîtrise des lèvres est une qualité indispensable. Néanmoins, les exigences divines vont plus loin. Il convient d’être une source de vie avec des paroles qui produisent bénédiction, restauration et guérison. Eph 4 : 29.

2) LE RESPECT.

Une autre qualité du militaire est le respect de l’adversaire. Pour effectuer l’analogie spirituelle, il convient de préciser que le soldat de Jésus-Christ évite de se tromper d’ennemi et qu’il manifeste de la déférence pour son entourage.

En effet, un croyant peut passer de nombreuses années de son existence à commettre une erreur dramatique : se tromper d’adversaire. L’être humain a en face de lui satan qui cherche à éloigner les cœurs du Seigneur, à maintenir dans l’incrédulité, à présenter de multiples tentations pour entraîner dans le péché, à détruire les vies, à séduire, à accuser. C’est lui le véritable adversaire. Certains se dressent en opposants à l’Evangile et aux chrétiens. 2 Tim 4 : 14. Néanmoins, il est essentiel pour le disciple d’éviter de combattre les autres. Eph 6 : 12. Il est préférable de distinguer derrière des conflits celui qui exploite les faiblesses de la nature humaine pour amplifier les désaccords et envenimer les querelles. La maturité spirituelle conduit à comprendre que le diable sème la zizanie et les discordes dans les relations humaines. Dans Mat 13 : 24-30, le mot « ivraie » a pour racine grecque le mot « zizanie« .

Ainsi, le mari doit éviter de considérer sa femme comme son ennemie, l’épouse son époux comme son ennemi, les parents les enfants comme leurs adversaires et réciproquement. Les croyants d’un avis différent ne doivent pas être vus comme des opposants. Celui qui a une vision divergente ne doit pas chercher à la défendre au prix d’un combat destructeur pour la communion fraternelle.

A la fin de son parcours, Paul a affirmé avoir combattu le bon combat. 2 Tim 4 : 7. Il a soigneusement évité de provoquer et d’entretenir des querelles et des conflits. Il a choisi de ne pas perdre de temps et d’énergie dans des discussions et des disputes vaines et inutiles. 2 Tim 2 : 23-24. S’il existe un bon combat, il en existe un mauvais. Diotrèphe s’est laissé piéger. 3 Jean 9 : 10. Alexandre le forgeron également. 2 Tim 4 : 14.

Comme tous les chrétiens sont dissemblables, les sujets de désaccords peuvent être nombreux. Quand ils sont mal gérés, ils enfantent des conflits. Dans le cadre de la vie de l’assemblée, des sensibilités sont différentes concernant le style musical, le choix des chants, la vision au sujet des enfants, le choix des couleurs des pièces du futur lieu de culte …! Paul et Barnabas ont eu un différent au sujet de Marc. Act 15 : 36-41. Le premier ne souhaitait pas emmener celui qui les avait abandonnés lors de leur précédent voyage missionnaire. Le second a choisi de relever le défi qui consistait à accorder une nouvelle chance à un chrétien ayant rencontré l’échec. On peut se poser la question : lequel avait raison ? Certainement les deux ! La position de Paul se comprend dans la mesure où il est respectable d’éviter de solliciter des personnes qui risquent de flancher une nouvelle fois. Mais heureusement que Barnabas a accepté de prendre des risques en permettant à Marc de repartir en mission car cette entreprise a été couronnée de succès. Paul a en effet reconnu plus tard l’utilité de celui qui a écrit le deuxième Evangile. 2 Tim 4 : 11.

Indépendamment de cette réflexion, il convient de relever la gestion intelligente et spirituelle de cette divergence. Leur vision étant différente, les 2 apôtres se sont certes séparés. Mais ils ne se sont ni critiqués ni calomniés. Les écrits bibliques ne mentionnent à aucun endroit une attitude déplacée des 2 protagonistes. Paul n’a pas discrédité Barnabas en condamnant sa vision. Barnabas n’a pas ébruité leur divergence. Ils ont eu des sensibilités éloignées sur un point, mais ils étaient d’accord sur l’essentiel : le salut des gens. Ils se sont concentrés sur cet aspect fondamental et ont combattu le bon combat.

Les soldats de Jésus-Christ ont la responsabilité de rechercher la priorité aux yeux du Seigneur : la croissance de l’église en qualité et en quantité. Une qualité satisfaisante est atteinte lorsque les disciples privilégient la communion fraternelle et cultivent l’unité, la paix, le respect, la délicatesse dans les relations, l’amour, l’acceptation des autres. L’humilité, le pardon, la grâce et la miséricorde sont incontournables. La croissance numérique est assurée par le Saint-Esprit qui bénit le témoignage des chrétiens. Act 9 : 31.

Dans certaines circonstances, le bon combat consiste à renoncer à défendre une position, un projet, une orientation pour favoriser l’œuvre de Dieu et la paix. Paul a dénoncé l’attitude de certains croyants de Corinthe qui sont allés jusqu’au procès pour soutenir leur cause. Ils se sont trompés d’adversaire. Ils ont livré un mauvais combat. D’après l’apôtre, ils auraient du renoncer à leur droit pour glorifier le Seigneur et éviter un conflit fratricide. 1 Cor 6 : 1-8. Sachons perdre pour gagner l’approbation divine, sachons participer activement à la paix de la communauté, sachons discerner les pièges de l’ennemi pour éviter d’y tomber, sachons adopter des attitudes et des paroles adéquates pour ressembler de plus en plus au modèle parfait et contribuer à la croissance de l’œuvre de Dieu, sachons prendre soin les uns des autres. 1 Cor 12 : 25.

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