« En quel Dieu croyons-nous ? » Les caricatures de Dieu

Je vous propose une réflexion sur la réalité de Dieu. Il est une fausse idée de Dieu qui est très répandue et qui véhicule une idée négative et totalement erronée de la foi chrétienne. Je pense qu’elle fait beaucoup de mal.

C’est l’idée que Dieu serait avant tout une sorte de père Fouettard, le Dieu gendarme si vous voulez, le Dieu de la répression, le Dieu de la punition.

Je sais bien que la Bible déclare que « la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse », mais le mot crainte ici et ailleurs dans l’Écriture, n’a jamais le sens de peur, mais signifie plutôt respect, vénération, il a un tout autre sens. Les croyants qui adhèrent au Dieu gendarme, pensent que Dieu passe son temps à nous épier, à nous observer, pour noter le moindre défaut, le moindre de nos écarts, et pour nous envoyer aussitôt la note, sous forme de punition, maladie, problème, souffrance, etc. Le Dieu de l’amour devient le Dieu de la morale, d’une morale rigide, austère, toujours plus ou moins synonyme de tristesse.

La morale prend le pas sur la foi. Elle la remplace même souvent.

C’est l’Évangile à l’envers.

Le comportement de l’homme dépend de ses convictions profondes, de sa foi, et non de sa morale. On commence à faire confiance à quelqu’un, ensuite on transforme sa vie à cause de lui. La sainteté vient toujours après la foi. Le Dieu gendarme devient aussi parfois le Dieu de l’ordre établi, comme le scandale du 17ème ou 19ème siècle, où les pouvoirs politiques, avec la bénédiction et le soutien des autorités ecclésiastiques, oppressaient les petites gens par la force et par la contrainte. Et entre parenthèses, la critique marxiste, à l’époque, qui dénonçait une église qui prêchait aux pauvres la soumission à l’ordre établi, sans jamais condamner la violence des puissants, a parfois porté juste : c’est un auteur qui dit cela. Ce n’est pas le moment d’aborder ce sujet, bien sûr, mais on peut comprendre qu’une telle attitude ait engendré des réactions négatives.

Il y a bien d’autres conceptions caricaturales de Dieu. Mais comme le temps nous presse, je voudrais vous parler d’une fausse idée de Dieu qui fait beaucoup de ravages dans la foi.

Le Dieu qui accepterait le mal et la souffrance, ou mieux encore, comme pensent certains, le Dieu qui serait lui-même l’auteur du mal.

Le problème du mal est certainement le problème le plus grave que nous ayons à résoudre. D’ailleurs, nous ne le résolvons pas, nous le dépassons dans la foi et dans l’amour, ce qui est tout autre chose. L’existence du mal, la souffrance des innocents en particulier, a fait douter bien des hommes, qui raisonnent ainsi :

« Ou Dieu n’est pas tout-puissant et Il ne peut pas vaincre le mal, ou bien Il est tout-puissant, mais Il ne s’occupe pas de nous. »

Faut-il vous dire que l’Évangile tient un tout autre langage ? Dieu est tout-puissant, mais Sa Toute-Puissance est une puissance d’amour, cela veut dire d’abord qu’Il souffre avec nous du mal dont nous souffrons. Cela veut dire qu’Il est avec nous dans nos combats, que nous pouvons compter sur Lui, en toutes circonstances.

Mais pourquoi souffrons-nous ?

On ne peut évidemment qu’effleurer le sujet. Mais je voudrais tout de même vous proposer quelques pistes de réflexion. Le problème de la souffrance a toujours heurté la sensibilité de l’homme, et ce problème a spontanément été mis en relation avec l’existence de Dieu. Le Christianisme n’est pas un système philosophique. Il ne présente donc pas une explication rationnelle de cela. Il nous invite plutôt, pour commencer, à ne pas nous bloquer sur l’inexplicable. Et puis étant avant tout un guide pratique pour la conduite de la vie, l’Évangile nous dit, selon sa manière habituelle, imagée et poétique, que le mal se présente comme de la mauvaise herbe, qu’un ennemi viendrait semer de nuit dans un champ de blé. Il faudra supporter cette situation inconfortable jusqu’à la moisson, et alors, la mauvaise herbe sera détruite. C’est Matthieu l’évangéliste qui dit cela, rapportant, bien sûr, les paroles de Jésus.

L’Évangile ne parle pas de résignation, tout au contraire. Le mal est le mal, et il faut toujours le combattre. Tout au long de sa vie sur la terre, Jésus n’a pas fait autre chose que de s’attaquer aux racines de ce mal. Il est seulement précisé que dans notre situation actuelle, il nous est impossible de nous en affranchir totalement. Mais au niveau individuel, et ceci est très important, une victoire personnelle sur le mal est toujours possible. Cette victoire se situe naturellement dans le prolongement de la victoire du Christ.

L’Évangile est un immense message d’espoir et de libération.

Cela dit, c’est vrai, la foi n’apporte pas vraiment une réponse intellectuelle au problème du mal. Elle est dépassement de la question, une grande espérance, un dynamisme tendu, au-delà de l’espace et du temps.

Et j’aimerais vous dire ici quelque chose de fondamental. Grâce au Christ, nous savons que malgré les apparences, le monde réussira.

Pour l’Évangile, le mal représente une situation provisoire, je vous l’ai dit, qu’il faut affronter avec espoir, avec foi, avec amour, dans la certitude de la victoire finale. Et là, il faut encore dire quelque chose de très fort :

Dieu n’est pas l’auteur du mal.

Seule une conception limitée, insuffisante, caricaturale de Dieu peut laisser cette impression. Dieu se présente dans la Bible aux côtés de l’homme comme un adversaire du mal et de la souffrance, et je le répète, Il le combat avec l’homme, et en l’homme. Pour vaincre le mal, Jésus-Christ a donné Sa propre vie sur la Croix. Dieu a payé très cher pour nous la victoire sur les forces du mal. Nous n’avons du monde et de la vie, qu’une vision bien trop partielle, bien trop limitée, pour saisir le sens de tous ces événements. La vie ne se limite pas à ce que nous pouvons en observer. Avoir foi, c’est faire confiance, c’est ne pas tout comprendre, ce n’est pas tout expliquer. Croire, au sens chrétien du terme, c’est savoir que malgré tout, Dieu nous aime, que rien n’est définitif actuellement, et qu’aucune injustice ne pourra subsister en dépit des apparences. Voilà la certitude du chrétien.

Croire en un Dieu qui voudrait le mal, en un Dieu qui se désintéresserait de l’homme qui souffre, ce serait certainement la pire chose. Personnellement, je vous avoue, un tel Dieu ne m’intéresserait pas. Ce Dieu-là serait peut-être le Dieu Moloch, le Dieu Baal, ce ne serait sûrement pas le Dieu de Jésus-Christ. Le Dieu que pourfend Jean-Paul Sartre, dans ses écrits philosophiques, ressemble finalement bien plus à ces idoles monstrueuses, qu’au Dieu de la Bible.

Dans un prochain message, nous aborderons la révélation de Dieu dans la Bible. Nous découvrirons qui est réellement le vrai Dieu, celui dont Jean, l’évangéliste, nous dit qu’Il est Amour. Autant une fausse idée de Dieu peut nous être néfaste, autant la connaissance du Dieu d’Amour peut transformer notre vie, et nous apporter la paix, la joie, le vrai bonheur.

par Claude PARIZET

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