CVA 277 : MORT A SOI

Lecture Esther 3 : 10-13; 4 : 5-17; 5 : 1-3.

1) LA GRACE DIVINE.

– Haman, le favori du roi Assuérus, est parvenu à mettre sur pieds un complot visant l’extermination des juifs. Par sa haine et son rejet violent des hébreux, il représente Satan, lui-même ennemi de Dieu, du peuple élu et de l’Eglise. Le livre montre ses desseins malveillants et destructeurs, mais il révèle également la souveraineté du Seigneur qui reste Maître des temps et des circonstances et demeure le divin protecteur de ceux qui se confient en Lui.
– Verset 11 : Dans l’antiquité, personne ne pouvait s’introduire dans la présence du roi sans y avoir été introduit ou invité par le monarque. Cela permettait en outre de prévenir toute intrusion intempestive dans la maison royale. La sanction était la mort, sauf si le souverain accordait sa grâce. Même la reine était soumise à cette règle, d’où sa crainte légitime.
– Esther, de par son humanité, représente l’être humain pécheur devant Dieu qui ne peut affronter Sa sainteté et Sa présence. Ex 33 : 20; Es 6 : 5. Dans l’Ancien Testament, les gens avaient conscience de leur impossibilité de s’approcher directement du Créateur. Il fallait des intermédiaires (Moïse, puis les souverains sacrificateurs en respectant des conditions très précises) Ex 24 : 9-18.
– Dans le cadre de la Nouvelle Alliance, Jésus est l’intermédiaire par excellence entre Dieu et les hommes. Jean 14 : 6; 1 Tim 2 : 5-6. En livrant Sa vie à la croix et en portant ainsi les péchés universels, le Seigneur a ouvert à l’humanité l’accès auprès du Créateur. Cette réalité est symbolisée par le déchirement du voile séparant le lieu saint du lieu très-saint dans le temple, montrant ainsi que la présence de Dieu est devenue accessible à tous sans risque de jugement mortel. La position intérieure de l’homme est la foi dans l’œuvre rédemptrice de Jésus opérée à la croix (rachat des fautes et libération de la condamnation)
Rom 8 : 1; 1 Cor 6 : 20; Héb 10 : 19-22; 1 Pi 1 : 17-21.
– Ainsi, couvert par le sang de Christ, l’enfant de Dieu, qui l’est devenu en recevant la lumière de l’évangile en ouvrant son cœur, peut développer une relation vivante et intime avec son Père céleste.
Jean 1 : 12; 17 : 3; Rom 8 : 14-16. La grâce est offerte aux personnes qui veulent se repentir et changer de vie par le Saint-Esprit, elle est également une faveur accordée aux chrétiens dans le but de jouir de la présence du Père et de développer avec Lui une communion profonde dans l’amour.
– Esther a bénéficié de la grâce royale, a touché le sceptre, a eu la vie sauve et a pu par la suite présenter sa requête. Cette scène évoque la bienveillance divine qui permet à l’homme pécheur conscient de son indignité de se présenter devant le Roi des rois tel qu’il est. Le sceptre représente Jésus que le Dieu Tout-Puissant propose et présente à chacun. Jean 3 : 16; 1 Jean 4 : 9. Le salut est pleinement accompli dans le cœur lorsque l’individu touche, saisit, s’approprie le Fils Eternel. Jean 3 : 36; 1 Jean 5 : 12.

2) LA MORT A SOI.

a) Esther meurt à elle-même.

– Le désir du Seigneur est de sauver toute la race humaine. 1 Tim 2 : 4; 2 Pi 3 : 9. Une fois entré dans la vie éternelle, le croyant est appelé à marcher sur les traces de son Maître et à avoir l’ambition de Lui ressembler. Luc 6 : 40; Rom 8 : 29; Eph 4 : 13; Phil 1 : 6. Un des principes permettant cet accomplissement est souligné dans la vie d’Esther : c’est le renoncement à soi, le don de soi dans l’identification à Jésus.
– En effet, la mort à soi est indispensable pour voir la vie divine se développer et croître dans le disciple. Le fruit de l’Esprit est manifesté lorsque le chrétien renonce à vivre selon sa nature charnelle. Il se déploie quand la volonté de ne pas se soumettre aux désirs de la chair est réelle. Cela nécessite de refuser les sollicitations des tendances naturelles pour se donner au Seigneur qui opère les transformations attendues. Rom 8 : 13; 12 : 1; 2 Cor 8 : 5; Gal 5 : 16-24.
La vie chrétienne véritable selon le plan parfait de Dieu consiste à recevoir le Sauveur par la foi pour le pardon des péchés mais aussi à se donner entièrement en renonçant à soi-même afin que Jésus devienne le Seigneur de l’existence. Prov 23 : 26; Act 2 : 38; 3 : 19, Rom 6 : 13. Pour espérer expérimenter la vie de résurrection, il est incontournable de passer par la mort à soi. Gal 2 : 20. Selon ce verset, Paul cite la réalité de la vie de Jésus en lui. Le grec met en avant le sens « d’avoir la vraie vie, celle digne de ce nom. » Mais pour cela, l’apôtre précise avoir auparavant « été crucifié avec Christ« . Il a ainsi accepté et mis en pratique le principe du renoncement à lui-même et à la domination de sa vieille nature pour permettre et favoriser la croissance de la présence et du règne du Seigneur en lui.
– Une simple observation du monde conduit au constat suivant : les gens bénéficiant de contextes extrêmement favorables ne sont pas (et de loin) obligatoirement heureux, et les personnes souffrant de situations pénibles ne sont pas forcément les plus malheureuses. Ainsi, d’après les éléments bibliques, une vie réussie ne dépend pas premièrement des circonstances extérieures rencontrées, mais de la place et du rayonnement de Jésus dans un cœur.

b) La mort à soi a donc des effets positifs sur le disciple, et elle provoque aussi une influence incontestable sur les autres.

– A l’époque d’Esther, suite au décret royal permettant l’extermination des juifs, l’enjeu était leur survie. La reine a eu le courage de renoncer à sa propre vie afin d’intervenir en faveur de son peuple. Elle a obtenu gain de cause car sa démarche a permis le salut de millions de gens de sa race.
– Les Israélites, après leur sortie d’Egypte, ont effectué un court passage dans le désert pour y recevoir la loi (symbolisant la Parole) et apprendre à être conduits par la nuée (symbolisant l’Esprit). Ils devaient ensuite entrer en Canaan et conquérir le pays donné par l’Eternel. Ex 3 : 8; 13 : 5; 33 : 3;
Lév 20 : 24. Malheureusement, ils ont été effrayés par le contexte et se sont laissés dominer par leurs craintes. Ils ont quitté le terrain de la foi et de la confiance dans le divin Berger. Ils sont passés à côté de la promesse car ils tenaient fermement à leur vie alors qu’ils étaient invités à y renoncer pour voir la gloire de Dieu se manifester au milieu d’eux. Mat 10 : 39. Version Parole vivante : « Celui qui s’accroche à sa vie pour la sauver à tout prix la perdra; celui qui la perd à cause de moi la sauvera. »
– Résultat : Josué et Caleb, les seuls à avoir été animés de cet état d’esprit de mort à soi, ont survécu aux 40 années passées dans le désert et ont plus tard franchi le Jourdain puis ont vu la fidélité et la gloire de l’Eternel dans leur vie. Par contre, le reste du peuple a péri.
– Jésus, en se sacrifiant, a offert la vie éternelle à l’humanité car Son œuvre est pleinement suffisante et efficace. Jean 19 : 30. L’impact de la croix se fait ressentir sur toute la terre car des multitudes entrent dans le salut. Ce résultat est la conséquence du don du Fils de Dieu.
– Le disciple, motivé par cette mentalité, non seulement expérimente la réalité de la vie de résurrection en lui, mais il est aussi une source de bénédictions pour les autres. En effet, le don de soi est un des principes divins fondamentaux par le moyen duquel le Seigneur agit. Voici quelques exemples :
  – L’évangile au début de notre ère s’est répandu parce que des hommes ont renoncé à leur situation pour prêcher. Marc 1 : 17-20.
  – Dans l’Eglise, tous les besoins matériels et financiers étaient pourvus car plusieurs renonçaient à leurs richesses pour les mettre au service des autres. Act 4 : 32-37.
  – Les assemblées pouvaient s’organiser de façon efficace car des hommes et des femmes se donnaient et faisaient preuve de générosité. Act 6 : 1-4; 9 : 36.
  – D’autres ont accepté de perdre leur réputation en s’affichant ouvertement pour la Vérité. Jean 7 : 51.
  – Certains ont volontairement perdu les avantages terrestres d’une situation confortable pour servir le Seigneur. Marc 2 : 14 (Lévi appelé ensuite Matthieu était péager, c’est-à-dire collecteur d’impôts ou publicain); Col 4 : 14 (Luc, avant d’accompagner Paul en mission, était mèdecin)
  – Des chrétiens ont laissé de côté leur confort et leurs priorités personnelles pour se consacrer à la prière en pleine nuit. Act 12 : 1-17.
  – Plusieurs sont allés jusqu’à accepter de perdre leur vie physique. Jér 26 : 12-15; Act 7 : 57-60; 12 : 1.
– Dans toutes ces situations, le Seigneur a étendu Son royaume, a sauvé des perdus et a édifié Son Eglise grâce au renoncement de Ses enfants. Ces éléments sont partagés afin de nous motiver et de nous exhorter à manifester le même état d’esprit afin que Dieu soit glorifié. Il convient de réaliser que le sacrifice de soi est appelé à se manifester d’abord dans de petites choses.
– Par exemple, être disponible pour prendre en voiture des personnes ne disposant pas de moyen de locomotion; être capable de changer son emploi du temps pour consacrer du temps à la prière, à l’écoute de quelqu’un en difficulté; être disposé à perdre son aura et sa réputation à cause de l’évangile; être ferme dans des dispositions conformes à la Parole et opposées au mensonge, à la magouille, à la corruption qui pourraient procurer des avantages illicites; être disposé à renoncer à imposer des opinions personnelles pour favoriser la paix dans les relations humaines (famille, activité professionnelle, église); apprendre à devenir souple et abandonner la prétention de vouloir changer les autres. Cet aspect revient à renoncer à accomplir l’œuvre du Saint-Esprit dans les cœurs qui est seul capable de transformer l’être humain. Dans ce domaine, le piège dans lequel sont susceptibles de tomber les chrétiens est celui qui consiste à vouloir à tout prix convertir les autres. Le disciple est appelé à être un témoin sage, équilibré, disponible entre les mains de son Seigneur pour saisir les occasions de refléter la beauté de l’amour de Dieu; être désireux de laisser les directives de sa vie entre les mains du Père Céleste, ce qui revient à renoncer à dominer, à imposer, à contrôler les choses. Saul de Tarse avait l’habitude de diriger les autres et avait sur eux une certaine emprise. Juste après sa rencontre avec Jésus, son souci a été de savoir ce qu’il devait faire avec soumission. Act 9 : 6; être animé de patience afin de laisser le Seigneur accomplir Ses actions et Ses plans en Son temps. Eccl 3 : 11.
– Ainsi, en acceptant de renoncer à elle-même, Esther a été un instrument de salut pour son peuple. Elle n’a pas mis en avant sa propre vie mais a considéré l’intérêt supérieur de celle des autres. Comme cette reine remarquable, le disciple de Jésus est invité à être imprégné de ces sentiments divins en privilégiant le Seigneur et Son œuvre. Rom 15 : 2-3; Phil 2 : 4-5.

Philippe Landrevie

 

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