CVA 268 : EQUILIBRE DONS-FRUITS.

Lecture 1 Cor 14 : 1.

1) LA PREDOMINANCE DES DONS DE L’ESPRIT.

– Nous avons vu au travers des partages précédents le caractère important et précieux de l’exercice des dons spirituels dans l’église. Ils sont un des critères de la vitalité de la communauté. Cependant, la bible évoque des contextes où le Saint-Esprit a agi de façon étonnante et remarquable, mais sans la manifestation du caractère de Dieu. Ainsi, les Ecritures attirent notre attention sur la nécessité de rechercher la sanctification afin de porter le fruit de l’Esprit et de refléter les sentiments de Jésus. Phil 2 : 5; 1 Thes 4 : 3; Heb 12 : 14.

a) Les Corinthiens.

1 Cor 3 : 1 : Paul met en évidence un des traits négatifs de l’assemblée de Corinthe. Il qualifie les membres « d’hommes charnels« , « d’enfants« . Les Corinthiens pensaient certainement être spirituels car ils exerçaient les dons de l’Esprit avec abondance. 1 Cor 1 : 7. Comme ils baignaient dans un climat de foi et d’expériences surnaturelles divines authentiques, ils en nourrissaient de l’orgueil. 1 Cor 5 : 2; 6.
– L’apôtre est obligé de dénoncer les travers suivants : jalousies, disputes, querelles : 1 Cor 3 : 3, orgueil, présence de péché sexuel : 1 Cor 5 : 1, préférences humaines exagérées (entre Paul et Apollos) : 1 Cor 3 : 4, procès entre croyants : 1 Cor 6 : 1-8, excès de table : 1 Cor 11 : 20-22, divisions : 1 Cor 11 : 17-18, désordre dans la vie du culte : 1 Cor 14 : 27; 40, interventions intempestives : 1 Cor 14 : 34-35, manque d’amour et de compassion : 2 Cor 6 : 11-13, cohabitation avec le péché : 2 Cor 6 : 14-18, accueil favorable de doctrines et de prédications déviantes : 2 Cor 11 : 4; 19-20, mépris de l’autorité et du ministère de l’apôtre : 2 Cor 10 : 10.
– Un des résultats de la domination de la nature charnelle au milieu des corinthiens est le suivant : 1 Cor 11 : 30. En effet, si le Seigneur use de patience et de bonté envers ceux qui persévèrent dans leurs travers, voulant les amener à une repentance véritable et sincère, Il peut aussi manifester des jugements et des sanctions. Act 5 : 1-11.
Paul démontre donc à ses frères et sœurs que le chrétien spirituel n’est pas celui qui exprime les dons de l’Esprit, mais plutôt celui qui porte le fruit de l’Esprit, c’est-à-dire le caractère de Jésus Lui-même. A Corinthe, la vie de l’Esprit est riche et abondante, mais les croyants sont qualifiés de charnels et d’enfants. Ils se laissent conduire par leur nature pécheresse, dominer par la tyrannie de leurs propres pensées et asservir par les penchants de leur cœur.

b) Samson.

Juges 14-15-16 : Dans l’Ancien Testament, Samson est le type de croyant ayant reçu une vocation de la part de Dieu, des grâces divines et des capacités du Seigneur pour accomplir des œuvres glorieuses. Le Saint-Esprit a souvent agi puissamment dans sa vie. Juges 14 : 6; 19; 15 : 14-15. Il a manifesté des choses remarquables et extraordinaires par la puissance divine déployée en lui.
– Cependant, Samson était un homme avec des défauts comparables à ceux des corinthiens : il n’effectuait pas des choix judicieux et ne s’orientait pas en fonction des désirs et de la volonté de l’Eternel mais suivait uniquement ses raisonnements et n’écoutait que ses sentiments. Juges 14 : 1-3; 16 : 1.
– La poursuite de ses intérêts personnels, la recherche de l’assouvissement de ses passions et de ses envies l’ont éloigné de la sainteté et de la volonté de Dieu. En conséquence, sa vie a été en partie gâchée et sa fin est peu enviable car, ne se laissant pas travailler intérieurement par le Seigneur, il n’a pas su résister aux tentations qui se sont présentées sur son chemin. Sa rencontre et sa liaison avec Délila lui ont été fatales.
– De plus, le récit de l’histoire de Samson (qui a été juge en Israël pendant 20 ans) ne mentionne pas d’influence positive sur le peuple de Dieu, contrairement à d’autres : Débora, Gédéon, Jephté, David, Josias, Ezéchias.
– Or, concernant la vie communautaire actuelle, chaque homme et femme ayant rencontré Jésus devraient avoir un bon témoignage avec un impact favorable sur les autres.

2) L’EQUILIBRE NECESSAIRE DONS-FRUITS DE L’ESPRIT.

a) L’homme spirituel.

– Remarquons que si les Ecritures mentionnent 9 dons de l’Esprit : 1 Cor 12 : 8-11, elles évoquent aussi 9 manifestations du fruit de l’Esprit. Nous pouvons voir là une volonté d’équilibre de la part de Dieu pour le développement de la vie personnelle du disciple et pour la croissance harmonieuse et cohérente de l’Eglise.

– Paul, inspiré par le Seigneur, met cet équilibre en évidence dans le contenu des chapitres 12, 13 et 14 de sa 1ère épître aux corinthiens. En effet, dans 1 Cor 12, il évoque et développe le principe et la réalité des dons spirituels. Dans 1 Cor 14, il instruit l’église concernant leur mise en pratique concrète et leur application dans l’assemblée. Dans 1 Cor 13, l’apôtre insère le principe fondamental et le résumé du fruit de l’Esprit : l’amour. Ce chapitre est le point culminant de tout ce qui est enseigné avant et après.
– Ainsi, avant de donner des indications et des instructions sur l’utilisation des dons (chapitre 14), il commence par une exhortation qui sert de fondement à tout le reste : « Recherchez l’amour » : 1 Cor 14 : 1; puis « aspirez aussi aux dons spirituels« , dans le sens de « désirer avec ardeur« , de « montrer du zèle pour« .
Ce verset attire notre attention sur la priorité du cœur de Dieu : premièrement la détermination pour porter les fruits et ensuite l’enthousiasme pour les dons. La foi et la disponibilité du cœur permettent d’expérimenter les dons. Cependant, dans 1 Cor 13 : 13, l’auteur souligne l’élément majeur et essentiel aux yeux de Dieu : l’amour.
– Il est important pour l’Eglise d’être au contact du surnaturel divin et de vivre des guérisons, des miracles, d’entendre des paroles réellement inspirées et d’être au bénéfice de l’action vivifiante et rafraîchissante de l’Esprit. Cela est nécessaire pour la conversion des gens et l’édification des croyants.
1 Cor 12 : 7; 14 : 12; 24-26.
– Le monde dans lequel nous vivons propose de plus en plus des émotions fortes, des exploits, des événements sensationnels qui impressionnent l’âme. Les personnes qui pratiquent les sciences occultes, le spiritisme, la voyance font des expériences qui dépassent la raison. Le monde est capable d’alimenter l’être humain de choses marquantes et fortes.
– Seulement, ces éléments ne conduisent absolument pas au salut et à la vie éternelle. L’Eglise possède une richesse que le monde ne peut pas proposer : l’amour pour attirer les inconvertis à Christ et guérir les croyants de tous leurs maux et de toutes leurs douleurs. Jean 13 : 34-35. Ainsi, les progrès dans la qualité de la vie de l’assemblée passent par une recherche du Seigneur pour porter les fruits de l’Esprit, ce qui entraîne naturellement une croissance quantitative.
L’homme spirituel, que chaque chrétien est destiné à devenir, est animé du fruit de l’Esprit et laisse se développer en lui le caractère et la nature de Jésus. Cela n’est pas un élément qui se manifeste automatiquement dans sa vie suite à sa conversion. Un croyant peut rester un homme charnel toute sa vie, bien que baptisé d’eau et même du Saint-Esprit.
– Pour que le processus de sanctification s’opère de façon efficace et continue et qu’ainsi la personne de Jésus soit construite et édifiée dans le cœur du disciple, il est nécessaire de mourir à soi-même et de renoncer à sa vie naturelle.
– La vie de résurrection prend de l’envergure lorsque le chrétien choisit de s’effacer et de se considérer comme mort au péché et à sa nature charnelle. Il s’agit de rester crucifié quant à la chair afin que celle-ci soit rendue inopérante. Le renoncement à vivre de sa propre vie permet au Seigneur de développer la Sienne. Le fruit devient alors abondant et le Père en est ainsi glorifié. Rom 6; Gal 2 : 20; 5 : 24.
– En persévérant dans ces 2 directions (dons et fruits de l’Esprit), le chrétien sur un plan personnel et l’église sur un plan collectif sont en harmonie avec les souhaits et les aspirations du Seigneur.

b) Le fruit de l’Esprit. Gal 5 : 22.

L’amour : il ne s’agit pas de l’amour humain mais de celui que Dieu dépose et développe dans le cœur du disciple qui a renoncé à s’appuyer sur ses propres sentiments. Il est suscité par l’Esprit et par la Parole lorsque cette-dernière est mise en pratique. Rom 5 : 5; 1 Jean 2 : 5.
La joie : elle est en rapport avec le salut et anime le chrétien qui a l’habitude de rencontrer Jésus et de chercher Sa face. Jean 15 : 9-11; Rom 15 : 13.
La paix : elle ne dépend pas des circonstances favorables mais est en relation étroite avec le principe d’une vie livrée, offerte au Créateur. Un chrétien rempli de la paix divine la communique autour de lui. Jean 14 : 27.
La bonté : c’est une qualité qui pousse à faire le bien, à être bon envers autrui. Elle émane du désintérêt personnel pour considérer en priorité les intérêts et les besoins des autres. Rom 15 : 2; Phil 2 : 4.
La patience : c’est cette capacité à supporter ce qui est irritant, pénible. Totalement étrangère à la nature humaine, elle est d’essence divine et suscitée par l’Esprit dans la vie de celui qui se laisse transformer.1 Tim 6 : 11.
La bénignité : bienveillance, amabilité, serviabilité. Prov 14 : 9.
La fidélité : Le Seigneur intervient avec puissance pour restaurer les forces du disciple afin que ce-dernier soit renouvelé et poursuive sa marche en demeurant fidèle au Seigneur. Col 4 : 9.
La douceur : elle est manifestée quand l’enfant de Dieu reconnaît son caractère dur, intransigeant, implacable et y renonce pour être imprégné progressivement de la douceur du cœur de Jésus. Col 3 : 12.
La tempérance : personne ne peut parvenir à se maîtriser totalement. Cette qualité mûrit chez ceux qui en ont soif et qui permettent à l’Esprit de contrôler et de canaliser les émotions et les sentiments intérieurs. 2 Pi 1 : 6.

Philippe Landrevie

 

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