CVA 259 : DONS DE L’ESPRIT (2)

Lecture : Marc 16 : 16-18.

1) LE DON DES LANGUES.

a) Définition.

– Le don des langues, avec celui de l’interprétation et celui de prophétie, fait partie des dons d’inspiration. Les 2 autres classifications sont les suivantes : dons de révélation (parole de connaissance, parole de sagesse, discernement des esprits) et dons de puissance (don de foi, don des miracles, don des guérisons)
– Une remarque : dans l’expression du parler en langues, il convient de faire la distinction entre le don spirituel développé ce matin et le signe du baptême du Saint-Esprit. Ce-dernier sert à la piété, à l’édification personnelle bien que la personne s’exprimant ne comprenne pas les mots prononcés.
1 Cor 14 : 2-4. Il est une élévation, une exaltation de l’âme et de l’esprit pour louer, glorifier, adorer le Seigneur. Il est donc essentiel pour les chrétiens baptisés de l’Esprit d’entretenir et de développer cette grâce. Dans certaines situations de combat spirituel dans l’intercession, le parler en langues permet à celui qui l’exprime d’être renouvelé dans l’autorité et la puissance de Dieu.
– Le don des langues est la manifestation surnaturelle, par le Saint-Esprit, d’un parler en une langue inconnue du locuteur et aussi, le plus souvent, des auditeurs, pour exprimer une pensée divine destinée à un ou plusieurs individus. Cette pensée devient accessible et compréhensible par la manifestation du don d’interprétation des langues qui permettra de communiquer le message dans la langue usuelle de l’auditoire. Son but est donc, comme pour tous les dons de l’Esprit, d’édifier, d’exhorter, d’encourager, de soutenir, de reprendre si nécessaire.

b) Caractéristiques.

– Il est une expression de la pensée divine dans une langue inconnue du locuteur. Cette langue peut être un langage incompréhensible pour les hommes (glossolalie) bien qu’étant une langue cohérente et structurée (langue morte ou angélique) ou un langage humain étranger (xénolalie) 1 Cor 13 : 1; 14 : 2.
Les croyants manifestant ce don et les auditeurs doivent avoir l’assurance que l’expression inspirée n’est pas un charabia mais est comprise par Dieu.
– Ces signes sont relatés lors de l’effusion de l’Esprit le jour de la Pentecôte. Act 2 : 5-11. Ce jour-là, des milliers de juifs de nationalités différentes venus à Jérusalem pour la fête ont entendu les disciples, leurs compatriotes, s’exprimer dans leur langue maternelle de façon surnaturelle.
Le Seigneur a permis cette expérience, non pas pour orchestrer un spectacle, mais pour interpeller Son peuple sur la réalisation de la promesse divine. D’ailleurs, l’expression du don des langues, en attirant l’attention des auditeurs, a offert à Pierre l’opportunité de prêcher l’évangile et d’annoncer avec autorité le message du salut. Act 2 : 14-40. Le résultat fut la conversion de 3000 personnes.
– L’intelligence et les facultés de l’individu n’entrent pas en considération dans la manifestation de ce don. 1 Cor 14 : 14.
– Il est possible pour un croyant d’exprimer plusieurs langues différentes (diversité des langues)
– Il conduit dans le chant inspiré. 1 Cor 14 : 15.
– Le locuteur reste conscient et maître de lui-même, comme pour l’exercice de la prophétie, même s’il peut ressentir une forte poussée du Saint-Esprit pour s’exprimer.
– Par manque de pratique, il peut diminuer ou disparaître.

c) Erreurs d’utilisation.

– Confondre le don des langues avec une connaissance linguistique acquise.
– Le confondre avec des onomatopées incohérentes dues à des réactions psychiques. Ainsi, tout son qui ne correspond pas à notre langue connue ne correspond pas obligatoirement à un parler en langues inspiré.
– Le confondre avec des manifestations spirites qui ont la même apparence mais une source différente (médiumnie, spiritisme, possession) Dans ces cas, des personnes peuvent s’exprimer dans une langue qui n’est pas la leur sans que ce soit un don de l’Esprit. Il s’agit plutôt d’influences ténébreuses. Cela n’est pas étonnant puisque Satan imite l’œuvre de Dieu dans le seul but de tromper, de séduire et de perdre les hommes. Ainsi, les 9 dons de l’Esprit sont plagiés, copiés et exprimés par les puissances occultes.
Concernant ces manifestations, l’église a besoin du discernement des esprits afin de savoir-faire la différence entre les expressions d’origine divine, satanique ou humaine.
– Penser que le don est incontrôlable et l’exprimer n’importe quand, dans le désordre et l’immodération.
– Faire des démonstrations de parler en langues à des inconvertis ou dans l’assemblée pour paraître spirituel. A ce propos, comme cela a été précisé concernant la prophétie, la manifestation du don des langues n’est pas un diplôme de sainteté ou un signe de l’approbation de Dieu sur une vie. Un croyant charnel peut donc être employé par le Seigneur pour l’utilité commune. C’est une grâce accordée en réponse à la foi. Maintenant, chacun est responsable de la façon dont sont gérés les faveurs et les bienfaits de Dieu. Nous aurons tous à rendre des comptes lorsque nous comparaîtrons devant le juste Juge et nous recevrons en fonction du fruit de l’Esprit porté. 2 Cor 5 : 10; Gal 5 : 22.
– Empêcher ou décourager la manifestation normale du parler en langues sous prétexte d’ordre et de sagesse dans l’assemblée.

2) L’INTERPRETATION DES LANGUES.

a) Définition.

– Interpréter signifie « expliquer, clarifier ce qui est obscur, donner la signification ». Le don d’interprétation des langues est la manifestation surnaturelle, par le Saint-Esprit, du contenu d’un parler en langue inconnue exprimé dans un langage compréhensible de l’auditoire auquel il s’adresse. Le caractère divin et miraculeux réside en autre dans le fait que le locuteur de ce don ne comprend pas le parler en langue qu’il interprète. Il reçoit de la part du Seigneur l’idée, le concept du parler en langue donné par une autre personne le plus souvent. Ainsi, Dieu se glorifie en inspirant un chrétien qui communique une réflexion dans une langue inconnue et en révélant la pensée à un autre croyant afin qu’il la partage à tous.
– L’interprétation n’est donc pas une traduction littérale (bien que cela puisse arriver) C’est la raison pour laquelle des différences de longueur peuvent exister entre l’expression du don des langues et celui d’interprétation. N’oublions pas non plus que Jésus utilise des gens avec des personnalités différentes qu’Il respecte. Ainsi, certains sont courts et concis au niveau de leur formulation, d’autres sont plus abondants pour la détailler et l’enrichir.

b) Caractéristiques.

– L’interprète ne s’occupe pas du parler en langue mais reste concentré et réceptif à la pensée divine pour donner l’interprétation.
– Celui qui parle en langues peut avoir également le don d’interprétation. Toutefois, s’il y a ‘autres interprètes, il est préférable de les laisser s’exprimer.
– Un parler en langues suivi de son interprétation est l’équivalent d’une prophétie.
Comme cette-dernière, l’interprétation peut être imparfaite car la pensée de la personne qui la donne peut interférer et venir s’ajouter à l’inspiration divine. Il est important de faire abstraction des situations connues afin de ne pas être influencé par elles dans le cadre de l’exercice de ces dons.
– Il est donc tout à fait normal qu’une surveillance dans l’amour et l’équilibre soit manifestée dans l’assemblée. Rappel : surveiller est à considérer dans son sens étymologique, c’est-à-dire « veiller sur ».
Héb 10 : 24. Les disciples exerçant ces dons, comme les autres, doivent accepter le jugement des frères et sœurs conduits par l’Esprit, pas dans un esprit de condamnation mais d’appréciation, d’évaluation, d’estimation.
– La foi est incontournable car le chrétien n’a pas dans tous les cas la totalité du message au moment où il commence à le communiquer. Il convient de se lancer et de donner les éléments reçus en ayant l’assurance que le Seigneur va inspirer Son enfant pour transmettre la suite de la pensée divine.
– La nécessité d’une communion avec Jésus est requise afin d’être un instrument béni et efficace pour l’avancement de l’œuvre de Dieu. L’humilité est indispensable car ces expériences sont belles et glorieuses. Le risque de tomber dans le piège de l’orgueil est réel. Malheureusement, bien des croyants inspirés de façon authentique ont été happés par la suffisance, la présomption, l’ambition personnelle et le désir de domination spirituelle et sont devenus une source de problèmes délicats dans l’église.
Prov 16 : 18; 29 : 23.
– La parole interprétée peut être une prière adressée à Dieu sous plusieurs formes (louange, adoration, remerciement, intercession, supplication) ou un message orienté vers l’assemblée.

c) Erreurs d’utilisation.

– Confondre le don d’interprétation des langues avec une capacité humaine de compréhension et de traduction de la langue entendue.
– Laisser la pensée humaine compléter le message d’origine divine alors que l’inspiration a pris fin.
– Donner une interprétation concernant un sujet ou une situation qu’on connaît parfaitement ou dans laquelle on est personnellement impliqué. Il est préférable de laisser s’exprimer une personne neutre.
– Donner des pensées humaines, mêmes si elles sont appréciables, bibliques, équilibrées, mais sans véritable inspiration.
– Accaparer pour soi toutes les interprétations des parlers en langues alors qu’il y a d’autres interprètes dans l’assemblée. Le but n’est pas de s’approprier un don spirituel. Pour éviter ce risque et permettre l’enrichissement de l’église, il est important de prier afin que le Seigneur choisisse et établisse plusieurs personnes.

Philippe Landrevie

0 commentaires

Sur le même thème :

Le message des apôtres

Le message des apôtres

Par ses paroles, Jésus nous révèle que la Croix n’a pas été un accident de parcours…

Pin It on Pinterest