CVA 258 : DONS DE L’ESPRIT (1)

 

Lecture : 1 Cor 12 : 1-11.

1) INTRODUCTION.

– Dieu a fait la promesse de répandre son Esprit sur tous Ses enfants sans exception. Il est essentiel pour chacun d’aspirer à expérimenter cette grâce en ayant soif et en étant désireux de recevoir les dons du Seigneur. La prière et la persévérance sont nécessaires, ainsi qu’un abandon total dans les bras d’amour du Père. Il est important d’être libéré des retenues intérieures qui empêchent la poussée et l’action de l’Esprit de se manifester. Il s’agit également pour plusieurs d’être délivrés de la culpabilité et de la honte, car ce sont des sentiments présents dans le cœur lorsque l’enfant de Dieu n’a pas vécu les bienfaits du baptême de l’Esprit. Le Seigneur n’accable pas, Il souhaite au contraire bénir et enrichir Son peuple pour l’épanouissement de chacun et le salut des perdus.
– Nous allons étudier ensemble ce matin la prophétie, un des 3 dons d’inspiration. Ces partages n’ont pas seulement pour but d’augmenter la connaissance personnelle de chacun, mais de susciter un élan de foi et une aspiration profonde pour être disponibles et des instruments de bénédictions.

2) LA PROPHETIE.

a) Définition.

– Le don de prophétie est l’expression surnaturelle, par le Saint-Esprit, d’un message divin pour exhorter, c’est-à-dire stimuler, encourager, éclairer mais aussi reprendre, censurer. Les mots Hébreux correspondant à l’expression de la prophétie peuvent avoir plusieurs significations : « couler comme une source ou un torrent qui bouillonne », « laisser tomber » comme par le débordement d’un vase trop plein. La bible précise en effet que le disciple est un réceptacle, un vase que le Seigneur veut remplir de Sa vie, de Sa nature, de Ses bienfaits et de Ses dons. Le débordement exprime l’abondance pour toucher les autres. Rom 9 : 21; 2 Cor 4 : 7; 2 Tim 2 : 21.
– Le mot grec duquel vient le français « prophétiser » signifie « parler pour Dieu », c’est-à-dire de la part de Dieu, être un porte-parole, un messager du Seigneur.

b) Caractéristiques.

– Il est une émanation directe de la pensée divine dans un langage accessible à tous. Le croyant peut recevoir cette pensée de différentes manières : un mot, une phrase, un verset, une image, une parole intérieure, une parole audible…
– Le locuteur est conscient de ce qu’il dit, et même s’il ressent une forte pression pour donner la pensée divine, il est maître de ses paroles et doit choisir le moment opportun pour l’exprimer. 1 Cor 14 : 32.
Il peut s’exprimer dans une prédication particulièrement inspirée.
– Il doit être en conformité totale avec la Parole de Dieu et ne peut en aucune manière s’y ajouter ou s’y substituer. D’une manière générale, il est essentiel d’être des chrétiens équilibrés qui bâtissent leur vie sur les 2 fondements complémentaires et incontournables : les Ecritures et la vie de l’Esprit. Lorsque l’accent excessif est mis sur une de ces 2 bases, un déséquilibre dangereux apparaît. Ainsi, des croyants attachés à la bible sans l’onction de l’Esprit sont prisonniers de la lettre du texte et sont sectaires, étroits, rigides, durs, intransigeants, légalistes. 2 Cor 3 : 6. Parallèlement, les enfants de Dieu privilégiant les émotions, les sensations avec le Saint-Esprit courent le danger d’être emportés en dehors du cadre de la Parole. En persévérant dans cette voie dangereuse, des gens font des expériences qui ne sont plus inspirées et conduites par l’Esprit mais par la chair, et même dans des cas extrêmes par des influences ténébreuses. 2 Tim 3 : 16-17. Un chrétien équilibré avance dans la foi sur les 2 rails de la Parole et de l’Esprit de façon harmonieuse.
– Le don de prophétie peut s’adresser à une seule personne, à plusieurs ou à l’ensemble de la communauté.
– Il convient d’admettre et d’accepter que la prophétie est souvent imparfaite car communiquée par le moyen d’un canal humain présentant des manques et des lacunes. On trouve effectivement chez les disciples manifestant ce don divers degrés de sanctification et d’inspiration. De plus, des croyants portant peu de fruit et n’ayant pas toujours un bon témoignage peuvent malgré tout être utilisés par le Seigneur pour l’expression des dons spirituels et notamment celui de prophétie. Exemple de l’église de Corinthe.
1 Cor 1 : 5-7; 3 : 1-3; 4 : 18; 5 : 1; 6 : 1-8.
– Il convient donc d’éviter l’amalgame et de faire la différence entre le messager responsable de sa sainteté et le message qui, bien qu’imparfait, peut être réellement inspiré par le Seigneur. Il s’agit donc de ne pas rejeter ni mépriser une parole prophétique authentique sous prétexte qu’elle est formulée par quelqu’un qui manque de sanctification. Il est nécessaire de la recevoir et de la retenir tout en étant lucide et éclairé au sujet du support humain.
– Néanmoins, cette réflexion n’est pas un encouragement à négliger le fruit et le travail de sanctification de l’Esprit en nous au profit de l’exercice du don spirituel. En effet, le croyant est responsable devant Dieu quant à la nécessité du fruit à manifester. Jean 15 : 1-8; Gal 5 : 22. Car chacun devra rendre des comptes à Jésus, non seulement au sujet des œuvres et des services réalisés, mais aussi concernant la façon dont les charismes auront été manifestés. Ainsi, on peut imaginer qu’un croyant ayant donné de nombreuses paroles de la part de Dieu mais sans avoir recherché la sanctification et les fruits de l’Esprit recevra peu de récompenses dans le ciel. Mat 25 : 1-13; 2 Cor 5 : 10; Eph 6 : 8. Ce n’est pas un hasard si Paul consacre tout un chapître à l’amour, certainement la partie la plus importante du fruit de l’Esprit, au milieu d’un enseignement sur les dons spirituels. 1 Cor 13.
– La recherche de la précision doit être une motivation dans la prière. En effet, même si par la grâce de Dieu des paroles de prophéties bien que très générales et très vagues peuvent parler à des cœurs, il convient d’aspirer à plus d’exactitude dans la sensibilité. Plus les dons spirituels seront de qualité, plus l’église s’édifiera et croîtra.
– L’inspiration de la pensée divine peut se faire de façon instantanée ou progressive. Ainsi, il est possible d’ignorer celle-ci 5 minutes avant de la transmettre, le Saint-Esprit agissant dans l’instant. De même, des chrétiens perçoivent la pensée du Seigneur pendant plusieurs jours et la laissent prendre forme, mûrir et se développer dans le cœur. C’est un mode d’action complémentaire de l’Esprit.
– Dans le plan de Dieu, tous les croyants sans exception peuvent être utilisés pour l’expression du don de prophétie (comme pour tous les autres) exercé alors de temps en temps. Cependant, des hommes et des femmes sont choisis et établis par Dieu pour manifester ce charisme de façon régulière. Il s’agit du ministère de prophète. Généralement, les disciples concernés sont imprégnés des Ecritures et pétris dans leur message. Ce-dernier n’est pas extérieur à eux mais il fait partie intégrante de leur vie. Nous avons les exemples d’Esaïe, de Jérémie, d’Ezéchiel, de Daniel, d’Agabus qui n’ont pas communiqué seulement une pensée divine, mais ils l’ont vécue profondément. Osée 1 : 2; Dan 4 : 19; 7 : 15. De plus, le prophète a une vie conforme à ses paroles et en phase avec les Ecritures. Il pratique de façon intense la prière et augmente ainsi sa sensibilité spirituelle pour recevoir de façon courante les révélations divines.
– Dans le cadre de Sa souveraineté, le Seigneur peut conduire Ses enfants à une « spécialisation » d’un type de message. Par exemple, certains disciples délivrent des paroles dont l’aspect dominant est la consolation. D’autres sont saisis pour proclamer par le Saint-Esprit des encouragements, d’autres des avertissements, des réprimandes, des appels à la repentance, d’autres un enseignement biblique pointu.

c) Erreurs d’utilisation.

– Confondre le don de prophétie avec l’expression de pensées humaines en connaissance de cause. Une personne informée d’une situation particulière devrait s’abstenir de prophétiser sur le sujet et laisser la place à une personne « neutre » pour communiquer la pensée divine. En effet, plusieurs prophètes dans le même lieu peuvent avoir la même pensée au même moment.
– Remplacer le bon sens, le sain jugement, la direction de la Parole de Dieu par les indications des prophéties (bien que, dans certains cas, ces-dernières soient utiles et précieuses pour donner des orientations précises)
– Confondre le don de prophétie avec une intuition naturelle ou du discernement spirituel exprimé avec une habilité d’élocution.
– Confondre ce don avec la faculté de pouvoir répéter et appliquer des versets bibliques appropriés dans des circonstances particulières, bien que ceux-ci puissent être rappelés à l’esprit humain par l’Esprit.
– Prendre ses pensées et ses désirs personnels (même s’ils sont légitimes) pour une révélation divine. Nous sommes confrontés à des domaines très sensibles : souffrances dues au célibat, à la maladie, à la précarité, au déchirement dans les familles… Dans ces contextes, il est très difficile de faire la différence entre un souhait normal de guérison, de miracle et la pensée du Seigneur. Il existe des témoignages d’actions prodigieuses de Dieu suite à des prophéties authentiques, mais certains peuvent citer des exemples de malades qui n’ont pas guéri, de célibataires qui ne se sont pas mariés, de couples qui n’ont jamais eu d’enfants… et pourtant le Seigneur avait semble-t-il parlé ! Nous avons besoin de développer une vie de prière profonde afin de savoir distinguer les pensées humaines de celles de Jésus.
– De plus, il est nécessaire d’accepter le jugement des frères et sœurs conduits par l’Esprit, pas dans un esprit de condamnation mais d’appréciation, d’évaluation, d’estimation. Les membres de l’église doivent se soumettre à la surveillance saine des autres (« surveiller » dans le sens de « veiller sur »). Ainsi, toute volonté et tentative d’indépendance sont à proscrire. 1 Cor 14 : 29.

Philippe Landrevie

 

0 commentaires

Sur le même thème :

Le message des apôtres

Le message des apôtres

Par ses paroles, Jésus nous révèle que la Croix n’a pas été un accident de parcours…

Pin It on Pinterest