Confession

06-05-2023-Message-Evandis-Confession-Light

Le mot « confession » est souvent attaché à l’œuvre majeure de Saint Augustin d’Hippone*, Les Confessions (en latin Confessiones). C’est une œuvre autobiographique d’Augustin d’Hippone, écrite entre 397 et 401, où il raconte sa quête de Dieu. Il a donc un double but : avouer ses péchés et ses fautes directement à Dieu (confession au sens chrétien), mais aussi proclamer la gloire de Dieu en confessant sa foi.
L’œuvre est composée de treize livres. « Les treize livres de mes Confessions louent le Dieu juste et bon de mes maux et de mes biens, ils élèvent vers Dieu l’intelligence et le cœur de l’Homme. »
C’est un ouvrage fondamental, tant par la profondeur des analyses qui y sont faites que par la qualité du style de l’écriture.

Aujourd’hui, il semblerait que la confession, dans les deux sens du terme, confesser ses péchés et confesser sa foi, soient quelque peu tombée en désuétude dans les milieux chrétiens évangéliques…
On entend plus souvent des appels à faire de Jésus un bienfaiteur, un leader, un animateur, que des appels à lui confesser ses péchés et à confesser que Jésus est le sauveur et le Seigneur !

La confession, élément central de la foi chrétienne :

Définition : action de confesser (grec exomo-logeîn) ; ce mot désigne deux actions spirituelles différentes :

I Se dit de ceux qui confessent leur foi :

Jésus parle de ceux qui le confessent ou le renient devant les hommes :

« Quiconque donc me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; 33, mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux. » Matthieu 10:32.

Paul parle de la confession de la bouche qui exprime la foi du cœur :

« Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur* et que tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. 10, Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut. 11, Car l’écriture dit : “Quiconque croit en lui ne sera pas confus” (Ésaïe 28:16). » Romains 10:9-11.

Paul insiste sur la seigneurie de Jésus devant lequel tout genou fléchira :

« Afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, 11 et que toute langue confesse que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » Philippiens 2:11.

L’épître aux Hébreux voit dans cette confession un sacrifice de louanges, le fruit de nos lèvres.

« Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom. » Hébreux 13:15.

La 1re épître à Timothée associe la belle et courageuse profession de foi à l’idée du bon combat :

« Je te confie cette ordonnance [mon] enfant Timothée, selon les prophéties qui ont été précédemment faites à ton sujet, afin que par elles tu combattes le bon combat, 19 gardant la foi et une bonne conscience, que quelques-uns ayant rejetée, ils ont fait naufrage quant à la foi. » 1 Timothée 1:18-19.

Paul voit le martyre à l’horizon comme Jésus devant Pilate :

« Je t’ordonne devant Dieu qui appelle toutes choses à l’existence*, et devant le christ Jésus qui a fait la belle confession devant** Ponce Pilate. » 1 Timothée 6:13.

C’est aussi un moyen pour saisir la vie éternelle :

« Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, et poursuis la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit ; 12 combats le bon combat de la foi ; saisis la vie éternelle, pour laquelle tu as été appelé et tu as fait la belle confession devant beaucoup de témoins. » 1 Timothée 6:12.

L’apôtre Jean fait très souvent référence à la confession pour édifier les chrétiens auxquels il écrit.

Dans ses épîtres, Jean y voit l’affirmation générale de la foi :

« Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père ; celui qui confesse le Fils a aussi le Père. » 1 Jean 2:23.

Pour lui, une telle doctrine est essentielle :

« Par ceci vous connaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu. » 1 Jean 4:2.

« Quiconque confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. » 1 Jean 4:15.

Il fait de la confession de Jésus-Christ venu en chair (l’incarnation), un élément distinctif pour démasquer les faux docteurs :

« Car plusieurs séducteurs sont sortis dans le monde, ceux qui ne confessent pas Jésus Christ venant en chair : celui-là est le séducteur et l’antichrist. » 2 Jean 1:7.

II Se dit de ceux qui confessent leurs péchés :

Dans le Nouveau Testament

La confession des péchés ouvre l’ère nouvelle avec la prédication de Jean-Baptiste. L’aveu consacre la repentance, laquelle est nécessaire en vue de la grande révolution qu’on attend.
Il faut un changement des cœurs et de la vie pour que les prophéties s’accomplissent dans leur véritable sens. Jean-Baptiste ne dit pas autre chose que ce que les prophètes avaient dit ; mais il le fait avec originalité. Son baptême est le sceau de la repentance qu’il demande.
La confession personnelle, sérieuse, est une pièce décisive de l’action qu’il exerce.

Dans l’enseignement de Jésus :

D’abord, à travers tout son ministère, le sérieux absolu qu’il réclame de ses disciples, le sentiment du péché qu’il éveille en eux, la valeur qu’il attribue à l’aveu dans la repentance. Deux textes nous montrent combien la confession des péchés est importante dans l’enseignement de Jésus.
Le fils prodigue :

« Et le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Luc, 15.21.

Le péager :

« Et le publicain, se tenant loin, ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : Ô, Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur ! » Luc 18.13

Le fils prodigue comme le péager ont sur les lèvres la confession idéale, faite de douleur, d’humiliation et d’un sentiment indicible d’indignité. Ce n’est pas un rite : le cœur s’ouvre, la conscience parle, Dieu est directement cherché et trouvé. Sa pure grâce donne le pardon :

« Je vous dis que celui-ci descendit en sa maison justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé. » Luc 18.14.

La foi du cœur obtient le salut :

« C’est pourquoi je te dis : ses nombreux péchés sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui il est peu pardonné aime peu. 48 Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. 49 Et ceux qui étaient à table avec lui, se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? 50 Et il dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va-t’en en paix. » Luc 7:47-50.

Tout l’Évangile est là. 

Il n’y a pas d’autre chemin que celui de la confession pour vivre en chrétien. La repentance, la confession des péchés, la confession de sa foi en Jésus-Christ, voilà le parcourt indispensable pour devenir et vivre en chrétien aujourd’hui encore.
Ne cédons pas à un évangile « facile » qui transforme la grâce qui a coûté le plus grand des prix en une grâce à bon marché qui ne promet qu’une vie meilleure ici-bas.
L’Église n’est pas un lieu associatif comme les autres, elle n’est pas un espace social pour se « sentir bien » avec une ambiance particulière : elle est l’endroit où l’on appelle à la repentance et à la confession des péchés et où Jésus-Christ est annoncé comme le sauveur et le Seigneur.

Laurent Guillet

* Augustin d’Hippone (latin : Aurelius Augustinus) ou saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie), un municipe de la province d’Afrique, et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain ayant occupé le rôle d’évêque d’Hippone en Numidie.
Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-sept docteurs de l’Église.

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