AVEUGLEMENT ET SURDITE

1) LA VIE SELON LA CHAIR.

Nous considérons depuis plusieurs semaines la nécessité de porter le fruit de l’Esprit, de grandir en maturité spirituelle et de développer une vie chrétienne de qualité. Les obstacles à ces objectifs se trouvent dans la pratique du péché et le maintien d’une vie charnelle qui limite voir étouffe l’expression de la nature divine dans le croyant. Les dons spirituels de dimanche dernier incitent pourtant fortement à renoncer à ces éléments. Le cœur de l’être humain est dur, rebelle et lent à se soumettre aux enseignements de la Parole. Zach 7 : 12; Marc 8 : 17; Luc 24 : 45; Act 7 : 51; Héb 5 : 11.

Jér 7 : 9 ð Le peuple de Dieu commettait des choses condamnables. Aujourd’hui, un croyant peut malheureusement tomber dans les mêmes pratiques. Il est essentiel que le disciple ait un comportement identique à l’église comme à la maison, sur son lieu de travail, lors de ses loisirs et dans le cadre de ses relations. La participation à la louange pendant les rassemblements de l’assemblée ne doit pas occulter la nécessité d’avoir un témoignage conforme à l’Evangile en dehors de l’église. L’exercice des dons spirituels et la sensibilité à l’Esprit ne doivent pas masquer une déficience au niveau du fruit de l’Esprit. 1 Cor 13 : 1-2. La consécration dans un ministère ne doit pas cacher des attitudes et des paroles charnelles dans la semaine. Samson était un homme sur lequel reposait la puissance du Saint-Esprit. Juges 14 : 6; 14 : 19; 15 : 14-16. Mais il était prisonnier de ses mauvais penchants. Juges 14 : 1-4; 16 : 1. La fin de sa vie a été dramatique. Juges 16 : 15-31.

Dans Jér 7 : 9, plusieurs pratiques blâmables sont listées :

 – « Dérober ». Il existe des vols grossiers que le chrétien ne commet normalement pas. Mais il est exposé à la tentation de vols plus subtils : liberté de prendre du petit matériel dans l’entreprise, déclaration des revenus pas tout à fait exacte… On peut également voler du temps : arriver constamment en retard dans le cadre de l’activité professionnelle revient à voler des minutes qui sont dues à l’employeur. Selon cette analyse, on peut considérer que le croyant en retard aux rendez-vous que le Seigneur lui fixe prive son Dieu de moments qui Lui reviennent.

 – « Tuer » : il s’agit littéralement de meurtres. Mais la bible affirme que la langue peut assassiner. Jér 18 : 3; Jacq 3 : 1-12. Ces versets invitent à considérer la façon avec laquelle l’époux s’adresse à sa femme et réciproquement. Comment les parents communiquent-ils avec leurs enfants ? Eph 6 : 4. Ces-derniers, lorsqu’ils sont engagés avec le Seigneur, ont-ils pleinement pris conscience de la nécessité d’honorer leurs parents ? Ex 20 : 12; Eph 6 : 1-3. Comment le disciple correspond-il avec ses collègues de travail ? Avec ses supérieurs ? Avec ses employés ? Utilise-t-il comme eux des injures, des paroles offensantes, des critiques diffamatoires ou bien est-il capable d’être ferme tout en restant correct et respectueux ? Luc 6 : 27-36.

 – « Commettre des adultères ». Ce péché est de plus en plus répandu et banalisé dans le monde. Vivre avec son temps implique de minimiser la gravité de l’adultère, voir de le défendre et parfois selon certaines personnes de l’encourager. L’Eglise devrait être préservée de ce fléau. Malheureusement, une minorité de croyants succombe à la tentation de l’infidélité et des relations sexuelles hors mariage. Jésus affirme que le péché ne se limite pas à l’acte. En amont, le cœur peut être souillé par des pensées impures. Job 31 : 1; Mat 5 : 27-28.

 – « Offrir de l’encens à Baal, aller auprès d’autres dieux ». Pour nous, il s’agit d’expressions signifiant que les membres du peuple de Dieu se tournent vers des activités, des occupations, des pratiques qui revêtent davantage d’importance que Jésus. Les hébreux ont souvent été repris à cause de leur cœur partagé. 1 Rois 18 : 21; 2 Rois 17 : 33; Osée 10 : 2; Jean 6 : 67. Le croyant risque de se retrouver dans la même situation : d’un côté il prend plaisir à suivre le Seigneur, de l’autre il entretient dans sa vie des relations étroites avec des choses qui ne sauraient réjouir le cœur de Dieu. Le disciple veille sur son être intérieur afin de se donner entièrement à son Maître. Deut 16 : 21; 1 Rois 8 : 61; Luc 10 : 27.

Malgré toutes ces pratiques condamnables, le peuple affirme être libéré ! Jér 7 : 10. De nos jours, c’est comme si un croyant déclarait : « J’ai pris le baptême, je suis sauvé, j’ai été délivré, je suis un enfant de Dieu ! » tout en étant lié par le péché et sa nature charnelle. De nombreux religieux à l’époque de Jésus se croyaient de bons juifs agréables à l’Eternel. Jean 8 : 39-41. Le Seigneur les a repris fermement. Jean 8 : 44-47.

Le Seigneur reproche aux hébreux de se présenter au temple sans ouvrir les yeux sur leurs péchés. Concernant le chrétien, il est important de réfléchir à la manière avec laquelle on se présente devant Dieu lors des cultes et des réunions de l’assemblée. Comment s’est-il comporté du lundi au samedi ? Dans Esaïe 1 : 11-15, le Seigneur précise ne pas prendre plaisir aux sacrifices offerts en Son honneur. Si nous sommes concernés par Jér 7 : 9, alors Dieu nous déclare qu’Il est fatigué et irrité par nos louanges, nos prières, notre service. Notre aspect extérieur et officiel du dimanche matin ne L’intéresse guère. Ce qui Lui importe, c’est un être intérieur purifié de tout péché et une nature charnelle crucifiée qui laisse la nature de Jésus se développer.

Gal 5 : 24; Eph 5 : 10-11; 1 Tim 2 : 8-10.

2) ETRE AVEUGLE ET SOURD.

Jérémie a déploré l’endurcissement des cœurs Ses compatriotes ne voyaient plus et n’entendaient plus ce que Dieu voulait leur montrer. Jér 5 : 21; Ezé 12 : 2. Jésus s’est heurté au même problème : des personnes rebelles refusaient de se soumettre et de changer. Mat 13 : 14-15; Act 28 : 26.

Ces passages soulignent la responsabilité des hommes : « Ils ont endurci leur cœur, ils ont fermé leurs oreilles ». Il s’agit de positions conscientes et délibérées. Ce sont des croyants invités à reconnaître leurs péchés, à se repentir, à manifester le désir de changer, à demander pardon au Seigneur et aux personnes offensées. Il sont appelés à gommer le décalage existant entre la vie durant la semaine et à l’église.

Mais le problème est le suivant : les appels du Seigneur sont repoussés et rejetés. L’enfant de Dieu se rend volontairement sourd et aveugle aux injonctions divines. Il considère qu’il peut demeurer tel qu’il est. Selon son raisonnement, si un changement doit se produire, ce doit être d’abord dans la vie des autres. Le fruit de l’Esprit est alors limité et ne connait pas de croissance normale.

Dans sa deuxième lettre expédiée à l’assemblée de Corinthes, Paul exprime ses appréhensions à 3 reprises. 2 Cor 12 : 20-21. Il a exhorté les chrétiens à ouvrir les yeux sur les effets dévastateurs de leur mauvaise nature et à entendre les appels à la repentance. Il a redouté l’immobilisme et l’inertie spirituelle des corinthiens. L’apôtre a été saisi de la crainte de ne pas les voir évoluer positivement et rester dans le même état. Sa plus grande tristesse serait due à une absence de repentance chez les personnes concernées.

3) OUVRIR LES OREILLES ET LES YEUX.

La bible souligne l’importance d’une bonne qualité d’écoute. Dieu ne demande pas seulement d’être entendu, Il souhaite être écouté. Esaïe a adopté l’attitude exemplaire du disciple. Es 50 : 4-5. Marie a elle aussi accordé une attention particulière à l’enseignement de Jésus. Luc 10 : 38-42. Dans le passage d’Esaïe, nous retrouvons l’équilibre parfait dans les instructions des Ecritures. En effet, la part divine est étroitement associée à la part humaine. En effet, sans Jésus, le disciple ne peut rien faire dans le sens de porter du fruit et être agréable à Dieu. Jean 15 : 5. Mais l’inverse est à considérer : le Seigneur ne peut rien faire sans le consentement du chrétien. Es 30 : 15; 42 : 24; Phil 2 : 13. Pour agir favorablement dans une vie, Il a besoin de la collaboration, de la foi, de la volonté de l’individu.

Selon Es 50 : 4-5, l’œuvre du Seigneur est la suivante : Il communique des facultés et des aptitudes au disciple afin que ce-dernier soit capable d’encourager et de soutenir par des paroles vivifiantes. Il ouvre l’oreille, Il qualifie et augmente la sensibilité au Saint-Esprit pour que le chrétien entende et saisisse la voie divine. Le prophète a manifesté le désir d’écouter attentivement son Dieu. « Ecouter » a pour signification « entendre avec attention ou intérêt; consentir, être d’accord; obéir ». Ainsi, selon ce sens biblique, 3 phases sont à respecter par le disciple :

 – Il déploie toute son attention et sa concentration pour être attentif aux paroles divines. Cela est tout à fait différent de l’expression courante : « Ca entre par une oreille et ça ressort par l’autre ! ».

 – Il ne conteste pas ce qu’il entend de la part de Dieu, il acquiesce, il souscrit à ce que le Seigneur lui montre et qui nécessite d’être corrigé ou rectifié. Cela nécessite de l’humilité, de l’honnêteté et du courage pour accepter l’éclairage divin concernant ce que l’on est vraiment.

 – Il ne reste pas au stade du consentement, il obéit et se soumet à ce qui lui est demandé. Ecouter l’instruction du Seigneur avec la plus grande attention sans suivre les conseils communiqués et sans changer ce qui doit l’être ne permet pas de grandir dans la vie chrétienne et de porter du fruit. Un authentique disciple écoute bien sûr, mais il met en action sa volonté et sa foi pour mettre en pratique les recommandations divines. Ezé 33 : 31; Mat 7 : 24; Luc 11 : 28; Jean 13 : 17; Jacq 1 : 22.

Es 50 : 5 => L’homme de Dieu n’a pas résisté à ce que Dieu lui a mentionné. D’autres versions précisent : « Je n’ai pas été rebelle » ou « Je ne me suis pas cabré ». Cette expression évoque l’image d’un cheval qui est réfractaire aux ordres et aux tentatives de l’homme de le dompter. Pour manifester son opposition, l’animal se cabre en se dressant sur ses pattes arrières. Le cheval est associé dans les Ecritures au manque d’intelligence et à la nécessité d’être bridé à cause de son insoumission. Ps 32 : 9. Un croyant dominé par sa mauvaise nature et qui ne se laisse pas dompter, maîtriser et contrôler par le Saint-Esprit est rebelle au Seigneur. Il ressemble au cheval de la bible. On peut dire qu’il se cabre devant Dieu.

Chez certains, l’insoumission se repère facilement parce que leur comportement la dévoile facilement. Mais on peut être rebelle et insoumis de cœur sans être obligatoirement virulent extérieurement. Ainsi, des croyants calmes, aimables, sympathiques peuvent être de grands récalcitrants parce qu’ils ne souhaitent pas écouter ce que le Seigneur dit à leur sujet et qu’ils ne se soumettent pas à l’action du Saint-Esprit pour être transformés en profondeur.

Esaïe poursuit en affirmant ne pas s’être retiré en arrière. Es 50 : 5. Une autre version précise : « Je ne me suis pas dérobé ». Quand le Seigneur invite le chrétien à reconnaître la vérité et l’éclairage divins, la tentation est grande de se dérober, c’est-à-dire d’éluder ou d’esquiver ce que Dieu montre. Pour porter du fruit, il convient d’accepter et de faire face à la réalité de notre cœur, quelque soit le moyen de l’éclairage : lecture de la bible, prédication, chant, don spirituel, avertissement d’un proche…

Pour conclure, suivons les conseils de Jérémie et écoutons la voie de l’Esprit. Jér 7 : 23

Philippe LANDREVIE

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