7 EGLISES D’ASIE (2/4)

EPHESE ET THYATIRE

1) EPHESE. Lecture Apocalypse 2 : 1-7.

La première mention du Seigneur est celle-ci : « Je connais tes œuvres« . Elle apparait dans toutes les lettres adressées aux églises (Sauf à celle de Pergame, mais le contenu démontre la connaissance parfaite de Jésus au sujet de cette assemblée) Cette affirmation souligne l’omniscience de Dieu (pour le développement, voir le message concernant l’église de Sardes)

L’assemblée est valorisée pour son travail. La bible précise que l’homme doit travailler afin de pourvoir à ses besoins. Gen 3 : 17-19. L’être humain dépense énormément d’énergie et d’efforts pour satisfaire ses désirs. Jésus a précisé la nécessité pour le disciple d’établir les bonnes priorités pour sa vie : travailler pour ce qui restera dans l’éternité et éviter de se faire piéger par les choses de la terre qui accaparent et détournent de l’essentiel. Jean 6 : 27. Paul rend hommage à Perside qui a beaucoup œuvré pour le Seigneur. Rom 16 : 12. L’apôtre encourage les chrétiens à augmenter leurs compétences dans leur implication pour le royaume de Dieu, à effectuer des progrès, à donner le meilleur d’eux-mêmes, à rechercher l’excellence dans leur ministère. 1 Cor 15 : 58. Il rappelle le principe suivant : les fruits, la satisfaction et la joie de voir l’œuvre de Dieu s’accomplir s’obtiennent après avoir travaillé et s’être totalement investi. 2 Tim 2 : 6.

La construction du futur lieu de culte exige une somme de travail conséquente, des sacrifices et de véritables efforts. L’ouverture prochaine aura lieu grâce à l’implication efficace et précieuse de plusieurs. Ce projet a demandé également du travail à l’équipe de restauration pour l’achat et la préparation des repas du samedi midi. Il s’agit de considérer aussi l’investissement financier. D’autres ont travaillé au niveau de l’intercession et de la prière pour la réussite de ce projet et la protection des ouvriers afin qu’ils soient préservés de tout accident. D’autres ont passé du temps à contacter les entreprises, à acheter des fournitures. A tous les niveaux, la réalisation de cette œuvre prenante a été possible grâce à l’engagement et à l’investissement de membres qui ont travaillé dur.

Il est question également de persévérance. En effet, initier et démarrer une entreprise ou une action est bien. Mais aboutir, concrétiser et atteindre le but requiert nécessairement de la persévérance. Que se serait-il passé si tous les ouvriers du début des travaux avaient abandonné en cours de route, si les donateurs fidèles s’étaient relâchés au niveau des offrandes ? La vie d’église demande de la persistance. Oui, il en faut pour choisir de participer au programme de l’assemblée avec les réunions de semaine. Il en faut pour suivre les personnes en difficulté et les accompagner jusqu’à ce qu’elles soient en situation de surmonter leurs difficultés. Il en faut pour continuer de prier pour certaines situations humaines catastrophiques. Il en faut pour accompagner les nouvelles personnes qui découvrent l’Evangile afin de les conduire au baptême. Il en faut pour demeurer fidèle à l’église avec joie et ferveur malgré les déceptions, les divergences, les défauts des membres. Que l’assemblée manifeste la qualité de la persévérance comme Ephèse.

Les chrétiens de cette communauté savaient éprouver et dénoncer les hypocrites et les trompeurs. A l’époque, il y avait des gens qui se disaient apôtres et qui ne l’étaient pas. Aujourd’hui, la nécessité du discernement spirituel demeure. Il est question de repérer ceux qui se disent disciples de Jésus et ne le sont pas, ceux qui se disent spirituels et ne le sont pas, ceux qui disent être intéressés par le salut et ne le sont pas. Pro1 : 4; 8 : 12.

Les Ephésiens savaient souffrir pour Jésus sans se lasser. Au premier siècle, les persécutions étaient répandues et frappaient les individus qui se convertissaient. Les risques d’emprisonnement, de coups, d’humiliation et d’exécution étaient réels. Act 8 : 1-3; 9 : 1-2. Cette menace plane sur beaucoup de chrétiens à l’heure actuelle dans plusieurs régions du monde. Néanmoins, d’autres formes de souffrances existent. En effet, un disciple qui désire honorer son Dieu en demeurant pur et en s’abstenant de toute relation sexuelle en dehors du mariage accepte et supporte l’affliction. 1 Cor 7 : 2; Eph 5 : 3; 1 Thes 4 : 3. Les chrétiens qui font le choix courageux et biblique de sauver leur couple endurent des peines. Considérons la pression et l’influence de la société pour séduire et pousser à se détourner des valeurs de l’Evangile. L’enfant de Dieu droit, juste, qui refuse le mensonge et les propositions malhonnêtes, qui préfère échapper au piège de la critique et de la calomnie concernant ses collègues de travail risque d’être marginalisé et méprisé. Tout cela entraîne de la souffrance qu’il s’agit de gérer avec la grâce de Dieu sans se détourner du chemin resserré et étroit. Deut 30 : 19; Mat 7 : 13-14.

Les Ephésiens repoussaient l’idéologie et les œuvres des Nicolaïtes. Ces-derniers enseignaient la possibilité de vivre la vie chrétienne avec beaucoup de libertés. Cette fausse doctrine justifiait alors leurs actes immoraux et condamnables. Rom 6 : 1-2. Les chrétiens de cette église fondée par Paul présentait cette qualité : ils avaient horreur de ce que Jésus a horreur. Comme eux, il est essentiel de condamner ce que Jésus condamne, d’être choqué de ce qui Le choque, de se détourner du mal comme Lui. Ps 97 : 10; Rom 12 : 9. Parallèlement, il s’agit de préférer et d’aimer ce que le Seigneur préfère et aime. En toutes circonstances, posons-nous la question de savoir si ce que nous faisons, disons, regardons est aimé du Père ou pas.

Une note négative apparait au milieu de ces appréciations positives. Les Ephésiens ont abandonné leur premier amour, à savoir leur passion pour Jésus. Le sens du texte est celui-ci : « Tu as perdu ta ferveur première, tu ne m’aimes plus comme au commencement« . C’est terrible lorsqu’un conjoint dit cela à sa moitié. C’est grave quand le Seigneur déplore cela chez Ses disciples.

Que ce soit dans les domaines humains comme spirituels, le défi consiste à durer dans le temps. C’est une chose de réussir sa vie professionnelle ou  familiale aujourd’hui, mais qu’en sera-t-il demain ? C’est une chose d’être un chrétien bouillant, rempli de l’Esprit, attaché à la Parole, dynamique dans la prière, impliqué dans l’œuvre de Dieu aujourd’hui, mais l’essentiel est de manifester ces vertus dans 6 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans… Ceux qui ont connu un fléchissement ou un refroidissement spirituel sont invités à suivre les recommandations de Jean. Apo 2 : 5. Il convient de se souvenir de la fougue d’autrefois avec l’ambition de la retrouver en comptant sur la force et la fidélité du Seigneur. Il s’agit de se repentir. Les enfants de Dieu qui se sont convertis il y a plusieurs années sont-ils toujours capables de s’humilier et de se repentir lorsque c’est nécessaire ? Enfin, il est important de pratiquer les premières œuvres, d’être de nouveau rempli du Saint-Esprit, d’exercer les dons spirituels, d’être enthousiaste dans le témoignage personnel et de servir avec zèle. Rom 12 : 11; Eph 5 : 19.

2) THYATIRE. Lecture Apocalypse 2 : 18-29.

Les qualités de cette assemblée étaient importantes. Son amour est mentionné. On peut comprendre que cette vertu était déployée selon 2 axes : en direction du Seigneur et en direction des autres. Il s’agit d’observer la Parole. Lé19 : 18; 1 Rois 8 : 61; Luc 10 : 27. Notre amour pour Celui qui a accepté le supplice de la croix est appelé à augmenter. Le fondement de toute relation avec le Sauveur demeure l’amour. 1 Jean 4 : 9-10; 4 : 19. La vie chrétienne doit être régie selon cette valeur éternelle. 1 Cor 13 : 13. Ensuite, cet amour est appelé à imprégner les relations humaines. Jean 13 : 34; 1 Jean 4 : 11.

Une église peut croître grâce à la manifestation de miracles et de prodiges d’origine divine. Cependant, le moteur doit être l’amour. Les interventions surnaturelles sont l’œuvre de l’Esprit dans un contexte de foi et dépendent surtout du Seigneur qui est souverain pour faire ce qu’Il veut quand Il veut. 1 Cor 12 : 4-11. Par contre, la teneur en amour d’une assemblée dépend essentiellement de ses membres. Si jamais il nous arrivait de reprocher aux autres leur manque d’amour, d’accueil, d’attention, de délicatesse, faisons notre examen de conscience et demandons-nous où nous en sommes dans ces différents domaines. De plus, la croissance d’une communauté peut ralentir lorsque le surnaturel diminue en intensité. Par contre, lorsque l’amour est toujours présent, il y a de grandes chances pour qu’elle poursuive son développement.

Son fidèle service est mis en avant. L’église de Niort réalise son projet d’aménagement d’un nouveau lieu de culte bien plus spacieux que le précédent. Cette concrétisation s’effectue car durant des années, des chrétiens ont été fidèles dans leur ministère. Ils ont été présents lorsque c’était facile. Mais les disciples savent fort bien que l’engagement dans un service pour l’œuvre de Dieu est composé de périodes difficiles et pénibles durant lesquelles il faut s’accrocher. Beaucoup se sont attachés à leur implication et ont été efficaces. Les pensées de vouloir abandonner, de prendre du recul ou de se reposer sur d’autres ont certainement traversé leur esprit. Mais ils ont choisi de tenir ferme pour rester fidèles à l’église et consacrés dans leur ministère. L’assemblée est ce qu’elle est devenue grâce à eux.

La constance de la communauté de Thyatire est reconnue. A cause de sa nature charnelle, l’individu peut être inconstant et instable. Cela se traduit par des variations d’humeur d’une journée sur l’autre (et même chez certains dans la même journée) Les choix effectués à un moment donné sont systématiquement remis en question. On peut compter sur la personne aujourd’hui mais on ignore si elle sera présente demain. Au niveau spirituel, des croyants sont dans la dynamique de la foi quelque temps, ils dégagent des moments avec Jésus puis ils sombrent dans le découragement et l’abattement. De nouveau, ils remontent la pente et avancent, s’engagent fortement dans l’œuvre de Dieu puis perdent leur énergie et redeviennent amorphes. Ces bien-aimés ont besoin d’apprendre la constance et la régularité. Jésus en est un modèle parfait.

Un reproche cinglant est néanmoins adressé à cette assemblée. Elle est coupable de laisser une personne autoproclamée prophétesse égarer les chrétiens vers de fausses conceptions spirituelles. Juste une parenthèse : quand une personne possède des dons et des compétences spirituelles et qu’un appel de Dieu est sur sa vie, c’est une évidence pour son entourage. Ce-dernier reconnait la qualification divine. Rien à voir avec l’auto-proclamation d’un individu qui se laisse emporter par ses propres illusions. Les membres de l’église doivent demeurer vigilants par rapport aux conseils communiqués, aux paroles entendues, aux avis partagés. Les prières, les dons spirituels, la prédication doivent être en harmonie avec la Parole et Son sens. Il convient de leur faire subir le test de l’éclairage scripturaire : ce qui est dit est-il conforme aux textes bibliques ? Est-ce cohérent à la sensibilité de l’Esprit ?

La corruption de Jézabel entraînait les chrétiens vers une certaine légèreté charnelle comme les adeptes de la doctrine des Nicolaïtes. Cette tendance est vicieuse et dangereuse : au nom de la grâce et de la bonté de Dieu, les croyants s’autorisent des libertés coupables. Ils minimisent leur péché et ont tendance à relativiser. Nous vivons une époque où il faut être « à la page », « dans le coup » et surtout pas attaché à des valeurs saines et pures de peur d’être taxé de puritain ou d’avoir un manque d’ouverture. Le Seigneur cherche au contraire des disciples rigoureux, fidèles, sérieux, fiables et qui refusent tout compromis avec ce qui est contraire à la gloire de Dieu.

Ceux qui ne se sont pas fourvoyés avec la fausse doctrine de Jézabel ont été encouragés à conserver leur position. Le chrétien doit veiller au trésor de la vie éternelle en lui. Cette merveilleuse richesse nécessite d’en prendre soin. Paul a stimulé Timothée à garder le bon dépôt de Dieu en lui. 2 Tim 1 : 14.

Apo 2 : 25 ð « Retenez » a le sens de « Tenir fermement, ne pas lâcher, ne pas laisser partir, garder avec soin et fidèlement« . Oui, il s’agit de manifester ces verbes d’action pour conserver la vérité de la Parole et rester attaché aux Saintes Ecritures. Ps 119 : 11; 119 : 105; Héb 2 : 1

Philippe LANDREVIE

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