7 EGLISES D’ASIE (1/4)

 SARDES ET LAODICEE

1) SARDES. Lecture Apocalypse 3 : 1-5.

La première affirmation du Seigneur est la suivante : « Je connais tes œuvres« . Les incroyants ont besoin de réaliser la souveraineté et l’omniscience de Dieu. Il a une connaissance parfaite de toutes choses. Les actions, les paroles secrètes, les pensées intimes des hommes Lui sont connues. Tout ce qui est fait et dit à l’écart des autres n’a pas de secret pour le Créateur. Job 12 : 22; Héb 4 : 13. Parfois, les croyants ont tendance à oublier cette réalité. C’est pourquoi Jésus a précisé à l’église de Sardes qu’Il était parfaitement informé à son sujet.

De la même manière, le Seigneur sait comment se conduit le mari à la maison, comment l’épouse parle à son conjoint, comment l’enfant traite ses parents, comment se comporte le chrétien sur son lieu de travail, quel temps il consacre à la prière et à la méditation biblique, quelle implication concrète il consent pour la croissance de l’église, quels sacrifices il accepte de faire pour le royaume de Dieu.

Le Seigneur rappelle que rien ne Lui échappe. Son appréciation et Son jugement sont donc parfaits. Il est donc essentiel de conduire sa vie en ayant à l’esprit ces réalités.

L’évaluation de l’assemblée dans son ensemble est sévère. Ses membres donnent une apparence de vie. « Tu es mort » ne signifie pas une absence totale de la foi qui sauve. Le texte ne sous-entend pas que les croyants sont perdus. Mais la foi qui devrait générer des œuvres selon Dieu, qui devrait porter du fruit visible, qui devrait glorifier et réjouir le cœur de Dieu est inopérante. Mat 3 : 10; Gal 5 : 22; Jacq 2 : 14-26. Cette communauté donne l’illusion d’être vivante, dynamique mais il n’en est rien.

Il lui est reproché une déficience au niveau des œuvres. Paul a précisé que les disciples de Jésus bâtissent leur vie et agissent sur la base de la personne de Jésus. 1 Cor 3 : 10-11. Il est le rocher et le fondement de toutes choses. Néanmoins, la façon de construire est essentielle. 1 Cor 3 : 12-15. L’apôtre a cité comme matériaux l’or, l’argent et les pierres précieuses. Il s’agit de chrétiens qui conduisent leur existence en tenant compte de la gloire et de la sainteté de Dieu (l’or) Il répondent aux exigences divines en adoptant une vie pure et saine. Il avancent en ayant à l’esprit le rachat dont ils ont bénéficié (l’argent) Ils se souviennent que ce rachat de leurs péchés et de leurs fautes a coûté extrêmement cher au Fils de Dieu. 1 Cor 6 : 20; 7 : 23; 1 Pie 1 : 18-21. Ils marchent sur le chemin resserré et étroit de la vie éternelle en saisissant les promesses de la Parole qui sont véritables et dignes de confiance (les pierres précieuses) Dans ces conditions, les œuvres du disciple passent avec succès l’épreuve  du feu, c’est-à-dire l’évaluation et le jugement du Seigneur dans le ciel avec la perspective de l’attribution des récompenses. 2 Cor 5 : 10; Eph 6 : 8.

Par contre, un enfant de Dieu charnel bâtit sa vie avec d’autres matériaux. Le bois symbolise la nature humaine. Lorsque cette-dernière n’a pas été crucifiée, elle domine le croyant et se manifeste par des œuvres répréhensibles. Gal 5 : 19-21. Parfois hélas, on ne distingue plus la différence entre le croyant et l’incroyant. Le foin est l’herbe séchée. Cela traduit toutes les actions qui recherchent la gloire de l’homme. Mat 6 : 1-6. Jésus a condamné les attitudes manifestées pour être vues des autres. Le chaume est la paille sans épi, la nature humaine sans le fruit de l’Esprit. A l’épreuve du feu, il est évident que ces « matières » sont consumées. Le croyant ne reçoit pas de récompenses. Il conserve néanmoins le salut car le fondement de sa foi en Jésus demeure. 1 Cor 3 : 15.

Les membres de cette communauté sont invités à se souvenir de leur réceptivité à la Parole. Lorsqu’ils ont été au contact de l’Evangile, ils ont vraisemblablement manifesté de l’engouement et de bons sentiments. Le sens du texte signifie qu’ils ont perdu quelque chose. Le Seigneur fait appel au souvenir de leur conversion et de leur ouverture au Royaume de Dieu afin qu’ils retrouvent leur élan et leurs bonnes dispositions spirituelles. De toute évidence, ils n’ont pas toujours été dans cet état. Ils ont bel et bien été réellement vivants dans le passé.

Ce passage s’adresse particulièrement aux chrétiens engagés avec le Seigneur depuis plusieurs années. Où en sont-ils aujourd’hui ? Qu’en est-il actuellement de la profondeur de la foi ? Est-elle vivante, productrice d’œuvres qui réjouissent le cœur de Dieu ? La vitalité spirituelle des premiers temps est-elle toujours présente ? Le parcours ressemble-t-il à celui de Salomon ou à celui de Paul ? En effet, le premier a débuté de manière excellente dans sa foi et son attachement au Seigneur. 1 Rois 3 : 1-14. Malheureusement, il a connu au fil du temps un regrettable déclin spirituel. 1 Rois 11 : 1-13. Comme Salomon, on peut affirmer que Paul a bien commencé sa vie avec Dieu avec une rencontre authentique et un désir de servir et d’obéir. Act 9 : 1-25. Par contre, il a su conserver sa fraîcheur et son dynamisme spirituels jusqu’au bout. 2 Tim 4  7-8.

Quelques membres de la communauté sont cités en exemple grâce à leur fidélité aux Ecritures. Apo 3 : 4. Le vêtement dont il est question est le vêtement de la justice. En réponse à la véritable repentance, Dieu accorde un plein pardon. Ps 32 : 1-5; Pro28 : 13; 1 Jean 1 : 9. Le croyant est alors revêtu de la justice divine. Eph 6 : 14. Celle-ci n’est pas souillée par des paroles, des actes et des comportements équivoques et malsains. Au milieu d’un contexte charnel, ils ont veillé à se conserver purs et attachés aux valeurs de l’Evangile. Cela prouve 2 choses. Premièrement, le Seigneur sait distinguer entre le croyant ayant une apparence spirituelle et le disciple qui manifeste véritablement une vie à la gloire de Dieu. Deuxièmement, il est possible dans un contexte défavorable et léger en matière de foi d’entretenir une passion pour Jésus et une vitalité spirituelle.

2) LAODICEE. Lecture Apocalypse 3 : 14-22.

Là encore, le Seigneur déclare connaître l’église et ses œuvres. Apo 3 : 15. L’assemblée est coupable de tiédeur. C’est le résultat d’un cœur partagé entre le monde et Jésus, entre les choses d’en-haut et celles d’en-bas, entre les attraits terrestres et les attraits célestes. Deut 16 : 21; 1 Rois 18 : 21; 2 Rois 17 : 33; Osée 10 : 2. Les Laodicéens servaient le Seigneur et en même temps leurs intérêts et leurs dieux. Aujourd’hui, un chrétien peut tomber dans ce piège : louer lors du culte et être prisonnier d’internet; être présent à l’église et être esclave d’une occupation qui absorbe trop de temps et d’énergie, être engagé dans un service et être dominé par une passion.

Les croyants vivaient leur relation avec Dieu en acceptant l’influence de la société de l’époque. Pour bien comprendre, il faut se pencher sur les caractéristiques de la ville de Laodicée. C’était un centre bancaire important. La cité connaissait ainsi une certaine prospérité matérielle et financière. Elle était connue pour la confection de vêtements et de tapis de laine. Cette activité produisait de la richesse. Enfin, elle abritait une école de médecine. Ses citoyens pouvaient donc affirmer : « Je suis riche, je me suis enrichi, je n’ai besoin de rien« . Ils étaient fiers de leur situation; La bonne santé économique de la ville conduisait à un certain bien-être.

Le problème de l’église locale était d’avoir le même langage que les incroyants. Elle s’est laissée imprégner de la mentalité de son environnement. Le contexte économique favorable l’a endormie. Les croyants étaient satisfaits d’eux-mêmes et de leur vie spirituelle. Ils étaient épargnés par les difficultés financières alors que d’autres communautés souffraient de pauvreté et nécessitaient un soutien. 1 Cor 16 : 1-4; 2 Cor 8 : 2; Apo 2 : 9.

Le diable utilise la persécution et les épreuves pour décourager et affliger les chrétiens. Act 12 : 1-3; Apo 2 : 13. Parfois, de graves difficultés s’abattent sur eux. L’ennemi cherche à saper et à démolir leur foi par ces différents moyens. Néanmoins, il possède également d’autres armes vicieuses et sournoises pour détourner l’église de Jésus. Au lieu de s’opposer frontalement, il essaie d’endormir les disciples en leur proposant de multiples possibilités de s’enrichir, d’accroître leur confort, d’augmenter leur bien-être, d’inclure dans leur programme de nombreuses activités de loisirs. Si les chrétiens manquent de vigilance, ils se laissent piéger et adoptent un style de vie et des occupations identiques à ceux des incroyants. Leur temps, leur énergie, leurs préoccupations, leur argent sont absorbés par le monde. Démas n’a pas abandonné Jésus à cause d’une épreuve terrible mais parce qu’il a été séduit par les propositions alléchantes du malin. 2 Tim 4 : 10. A noter une remarque importante : ce croyant rétrograde a laissé l’apôtre. Il est l’image du croyant qui quitte la communion fraternelle. Mais il est possible de rester au sein de l’église tout en étant dans une position de sommeil spirituel car prisonnier de l’influence de ce monde.

Le diable désire conduire le chrétien à ressentir et à affirmer : « Je suis riche, je n’ai besoin de rien« . Cette position imprégnée d’orgueil, de suffisance et d’inconscience est un véritable piège dont il est impératif de se préserver. A l’opposé, Jésus a qualifié d’heureux ceux qui réalisent leur pauvreté et leur insuffisance spirituelles. Mat 5 : 3. Oui, ils sont heureux ceux qui sont insatisfaits de leur foi, de leur connaissance biblique, ceux qui ressentent le besoin et la nécessité de grandir dans l’intimité du Saint-Esprit, ceux qui admettent leur petitesse dans le domaine de la vie de l’Esprit et qui reconnaissent ne pas avoir suffisamment d’influence et d’impact positifs sur la croissance de l’assemblée. Leur humilité permet au Seigneur de les bénir et de les qualifier pour les amener à vivre ce qu’ils espèrent.

Les Laodicéens ont été conviés à rechercher la véritable richesse : la gloire de Dieu symbolisée par l’or. Le trésor authentique ne réside pas dans le compte en banque du disciple ni dans la dernière cuisine aménagée suréquipée mais dans la présence de Dieu. Ils étaient fiers de leurs vêtements : ils étaient en fait nus et avaient besoin de revêtir les réalités spirituelles. La bible encourage à être revêtu de la justice divine : Eph 6 : 14, de la puissance du Seigneur : Luc 24 : 49, de miséricorde : Col 3 : 12, d’humilité : 1 Pie 5 : 5, de foi : 1 Thes 5 : 8, du Seigneur Lui-même et donc de Sa vie : Rom 13 : 14; Gal 3 : 27.

Le langage dur et sévère de Jésus n’efface pas Son amour. Héb 12 : 5-6; Apo 3 : 19. Il châtie ceux à qui Il veut du bien. « Châtier » a le sens de « corriger, éduquer« . La vie chrétienne est composée d’encouragements, de réconfort, de consolation, de secours de la part de Dieu. Cependant, le châtiment qui consiste à reprendre pour éduquer, rectifier, corriger est nécessaire. Les progrès dans la foi ne se réalisent pas uniquement avec des paroles bienveillantes de soutien. Mettre le doigt sur des insuffisances, des défauts et des faiblesses est incontournable pour grandir. La correction fait partie de l’éducation. Ainsi, un des rôles des dons spirituels, de la prédication, des chants, des conseils est de reprendre et de corriger dans le but d’éduquer le disciple afin qu’il développe une vie spirituelle de qualité.

Apo 3 : 20 ð Ce passage est souvent utilisé pour décrire le Seigneur frapper à la porte du cœur des inconvertis afin de les convaincre d’ouvrir. Lorsque c’est le cas, Jésus entre, la personne reçoit ainsi la vie éternelle. Mais dans son contexte, ce texte souligne une autre réalité. Le Seigneur souhaite de tout Son cœur partager Son intimité et Sa communion avec Ses enfants. Cet aspect est symbolisé par le souper. On peut être un croyant comme à l’époque de l’église de Laodicée, être sauvé par grâce et ne pas avoir atteint cette dimension. Jésus n’a pas encore été invité à partager cette relation profonde. Alors, par la voix du Saint-Esprit, Il parle au cœur en espérant être convié à vivre au centre de notre existence.

Philippe LANDREVIE

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